La Belgique, avec la France, semble freiner la démarche européenne visant à s’affranchir totalement des combustibles fossiles russes d’ici 2027. Greenpeace Belgique et Bond Beter Leefmilieu s’indignent de cette situation.
“Que notre ministre de l’énergie, Mathieu Bihet, souhaite continuer les importations de gaz russe est totalement incompréhensible au regard de la guerre brutale menée par Vladimir Poutine”, déplore Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique.
« Les terminaux Fluxys de Zeebruges et Dunkerque – dont Fluxys détient une participation majoritaire – constituent les principales portes d’entrée du gaz fossile provenant de Russie en Europe. Notre pays joue donc un rôle clé dans un business qui rapporte des milliards au trésor de guerre de Poutine. La France semble privilégier les intérêts économiques de TotalEnergies à la paix. [1] Notre pays suit la même voie, en servant les intérêts de Fluxys. C’est immoral.”
Fin mars 2025, Greenpeace menait une action contre deux méthaniers transportant du gaz russe et américain à destination du terminal de Zeebruges. Avec plus de 3 000 citoyens qui ont envoyé un e-mail au ministre, l’organisation avait alors appelé le ministre de l’Énergie, M. Bihet, à présenter un plan visant à sortir progressivement notre pays de sa dépendance au gaz fossile.
“Le ministre Bihet ferait mieux de se concentrer sur son propre travail en matière de transition énergétique, plutôt que de freiner les initiatives européennes et belges” poursuit Nadia Cornejo. [2] “Car en aucun cas, notre pays ne peut s’affranchir du gaz russe en le remplaçant par celui de Trump. Cela maintiendrait la vulnérabilité géopolitique de notre pays et rendrait nos factures énergétiques directement dépendantes des caprices de tyrans.”
“La feuille de route européenne visant à éliminer progressivement le gaz fossile russe montre que miser sur la transition énergétique d’ici 2027 permettrait déjà d’économiser suffisamment de gaz pour rendre superflues les importations actuelles de la Russie”, explique Angelos Koutsis, expert en politique énergétique chez Bond Beter Leefmilieu. [3] “De plus, la Commission est convaincue que sa proposition de rompre les contrats avec la Russie est sans faille. Contre toute attente, la Belgique semble prête à remettre cela en question, pour servir les intérêts d’une seule entreprise.”
Note
[1] TotalEnergies a conclu un contrat à long terme avec la société russe Novatek et détient une participation de 20 % dans le projet Yamal, qui vise l’exploitation de gaz naturel en Sibérie.
[2] Communiqué de presse publié plus tôt aujourd’hui par Greenpeace, Bond Beter Leefmilieu et Canopea concernant les économies réalisées sur le développement de l’éolien offshore.
[3] REPowerEU roadmap: https://energy.ec.europa.eu/strategy/repowereu-roadmap_en