Ces derniers jours, des avancées sur la sortie des énergies fossiles, les droits des peuples autochtones et la protection des forêts laissaient espérer un résultat historique à l’issue de cette COP. “Malheureusement, ces espoirs furent balayés lors de l’annonce du texte final, amoindri drastiquement par un multilatéralisme en berne et des négociateur·rices à milles lieues des demandes portées par les citoyen·nes” déplore Greenpeace.

Les textes finaux viennent d’être adoptés en séance plénière à Belém. Dans ces derniers, aucune trace d’un plan de protection des forêts d’ici 2030, ni d’un plan d’action mondial à l’horizon 2035 à même de combler le fossé d’ambitions nécessaires pour maintenir le réchauffement climatique en deçà de 1,5°c. Absence aussi d’un plan de sortie des énergies fossiles. En matière de financement climat, le texte exhorte simplement les pays développés à accroître la trajectoire de leur financement destinée à l’adaptation des pays en développement au dérèglement climatique.

“La COP30 a débuté avec beaucoup d’ambition, mais s’est terminée dans la déception” résume Jasper Inventor, leader de la délégation de Greenpeace à Belém. “Le résultat n’est pas à la hauteur de l’urgence requise. La limite de 1,5 °C n’est pas seulement menacée, elle a presque disparu.” 

“Ces négociations ont été compromises par un leadership faible des pays du G20 – en particulier des pays développés qui ont rechigné  à prendre des engagements financiers – ainsi que la pression des lobbies fossiles” poursuit Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique, présente à Belém. “Si l’industrie des énergies fossiles a réussi à échapper à une feuille de route visant à l’élimination progressive du gaz, du pétrole et du charbon, la COP30 aura tout de même montré un mouvement de plus en plus important de la part de nombreux pays en sa faveur.”

Une Belgique en demi-teinte

La Belgique s’est montrée plus ambitieuse que prévu lors de cette COP, en se prononçant en faveur de l’adoption de cette feuille de route et en annonçant qu’elle participerait en avril prochain à la première conférence internationale sur une transition juste pour sortir des énergies fossiles, à Santa Marta en Colombie. “Mais cet engagement se heurte à un manque cruel d’actes concrets chez nous, quand on sait que 72 % de notre consommation énergétique repose encore sur le pétrole et le gaz” explique Nadia Cornejo. 
La Belgique s’est également mobilisée pour un plan d’action contre la déforestation, alors que la forêt amazonienne frôle un point de non-retour. “Mais les moyens financiers dégagés par nos responsables politiques pour aider les pays du Sud à se libérer des énergies fossiles et à protéger leurs forêts restent dramatiquement insuffisants. Pour que cette impasse cesse, des mécanismes destinés à faire payer les entreprises les plus polluantes doivent être mis en place afin de  financer l’action climatique”, conclut elle.