La fin de semaine dernière, le G7 a annoncé la création d’une très attendue « Charte plastiques » promise pour être une «charte zéro déchet plastique» par notre ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Catherine McKenna.

Malheureusement, ce texte ne fournit aucune solution, objectif ou échéancier clair qui mènerait à des actions concrètes pour stopper à la source le flot de déchets plastiques qui pollue les océans.


Les militants de Greenpeace envoient un message difficile à manquer aux dirigeants du G7 un jour avant le sommet du G7 se tenant à Charlevoix, Québec. © David Kawai / Greenpeace

L’accord non contraignant approuvé par cinq des pays du G7 ainsi que par l’Union Européenne est chargé d’un langage axé sur la gestion des déchets. Il se concentre sur les efforts de recyclage, qui ne suffiront pas, et sur le nettoyage des plages, qui effleure à peine la surface de la crise de pollution plastiques dans les océans. Il laisse en revanche sur la table l’option de l’incinération des déchets, qui a d’autres impacts polluants, et il ne reconnaît tout simplement pas l’urgence de la crise de la pollution plastique et la nécessité d’agir maintenant pour régler le problème à la source.

Malgré cette déception, le Canada peut encore prendre des mesures énergiques pour s’attaquer à la cause profonde du problème des plastiques à usage unique grâce à une législation contraignante. En fait, le gouvernement fédéral tient actuellement une consultation publique nationale et veut connaître l’opinion des citoyens sur la manière de mettre le Canada sur la voie de ce que nous espérons être un futur sans plastique.

Participez à cette consultation et dites au gouvernement fédéral de légiférer sur les plastiques à usage unique et d’insister sur la responsabilité des entreprises vis-à-vis du cycle de vie de leurs produits.

Nous savons maintenant à quel point la pollution plastiques nuit aux espèces marines, à l’environnement et à notre santé. Les sondages montrent que cette question est parmi les plus préoccupantes pour les Canadiens.

Pour faire face à cette crise, nous devons mettre fin à cette production effrénée de plastique jetable et nous détourner de notre culture du gaspillage en privilégiant des systèmes de distribution durables axés sur la réutilisation. Nous devons également tenir les entreprises responsables du problème qu’elles ont créé. Sachant que les plastiques à usage unique comptent parmi les plus grands responsables de la pollution plastique, le gouvernement canadien pourrait commencer par interdire les plastiques inutiles afin de réduire leur production et leur utilisation, comme planifie de le faire le Royaume-Uni ou les pays de l’Union Européenne.

Plusieurs villes au Canada comme Vancouver, Victoria ou Montréal sont déjà en train de passer à l’action pour interdire certains plastiques à usage unique. Le gouvernement fédéral devrait suivre le mouvement. Le Costa Rica est en voie d’interdire tous les emballages et articles de plastique jetables d’ici 2021, l’Inde vient d’annoncer la même cible pour 2022, Taiwan pour 2030 et plusieurs pays du continent africain, incluant le Maroc et le Kenya, ont déjà banni ou sanctionnés l’utilisation des sacs plastiques.

Nous avons besoin d’une action qui reflète l’ampleur de la crise. Nous ne pouvons tout simplement pas continuer à permettre la production de milliards de produits en plastique jetables qui font des ravages dans les écosystèmes et polluent nos milieux de vie. C’est la raison pour laquelle il est important de faire entendre votre point de vue au gouvernement fédéral.

Participez à la consultation publique nationale sur le plastique. Ensemble, assurons-nous que le Canada prenne les mesures nécessaires stopper le flot de déchets plastiques à la source.