OTTAWA – Dans le cadre d’une journée d’action mondiale, les activistes de Greenpeace ont créé une installation lumineuse représentant un poulpe de 48 pieds sur 30 pieds sur l’île Maple, près des bâtiments fédéraux des Affaires mondiales, afin d’exhorter la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, de s’opposer à l’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales. L’Autorité Internationale des Fonds Marins (AIFM) — l’organisme intergouvernemental qui réglemente les activités liées aux fonds marins et dont le Canada est membre du Conseil (36 membres) — doit se réunir en juillet pour déterminer si l’industrie de l’exploitation minière en eaux profondes peut obtenir le feu vert.  

Vingt activistes et de membres du personnel ont créé, à l’aide de lumières DEL, la forme d’un poulpe fantôme, une espèce qui vit en eaux profondes et qui pond ses œufs sur les dépôts minéraux des fonds marins. Cette petite pieuvre est l’une des milliers d’espèces menacées par l’exploitation minière en eaux profondes. Le poulpe, représenté émergeant de l’eau et le regard tourné vers le bâtiment fédéral des Affaires mondiales, tient une bannière sur laquelle on peut lire « Stop Deep Sea Mining! », ainsi qu’une bulle de texte adressée à la ministre des Affaires étrangères : « Protégez Ma Maison, Ministre Joly! »

« La ministre Joly est responsable des positions du Canada auprès de l’AIFM, mais elle n’a pourtant pas fait part publiquement de sa position concernant l’exploitation minière en eaux profondes », a déclaré Sarah King, responsable de la campagne Océans et Plastique chez Greenpeace Canada. « Nous sommes à Ottawa pour rappeler à la ministre Joly l’existence d’une vie marine unique qui pourrait être détruite à jamais si le Canada ne rejoint pas le cortège grandissant des pays qui s’opposent à cette industrie destructrice. »

Quatorze États se sont prononcés en faveur d’un moratoire, d’une pause par mesure de précaution ou d’une interdiction pure et simple de l’exploitation minière en eaux profondes en haute mer. Si le Canada a annoncé en février un « moratoire effectif » dans ses eaux nationales, sa position sur l’exploitation minière en eaux profondes dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale n’a pas été précisée. Le gouvernement affirme que les activités touchant les fonds marins « ne devraient pas nuire à l’environnement marin ». Cependant, un examen récent des études environnementales menées dans la zone visée par l’exploitation minière a fait état de la présence de 5 000 espèces nouvellement découvertes, et les scientifiques ont averti que l’exploitation minière en eaux profondes causerait des dommages irréparables à ces espèces uniques et à leur habitat vieux de plusieurs millions d’années.

Les entreprises candidates à l’exploitation des grands fonds marins souhaitent commencer à déposer des demandes d’exploitation auprès de l’AIFM cette année. L’entreprise The Metals Company, enregistrée au Canada, est en tête de liste. En juillet 2021, Nauru, l’État qui parraine la filiale Nauru Ocean Resources Inc. appartenant à The Metals Company, a enclenché la « règle des deux ans », un mécanisme juridique destiné à accélérer l’adoption des réglementations relatives à l’exploitation minière en eaux profondes. 

Une poignée d’autres compagnies, basées pour la majeure partie dans l’hémisphère nord, ont également exprimé leur intention d’exploiter les grands fonds, principalement dans une vaste zone de l’océan Pacifique située entre Hawaii et le Mexique, appelée Zone de fracture de Clarion-Clipperton (CCFZ).

Le prochain cycle de négociations se tiendra du 10 au 28 juillet en Jamaïque, au siège de l’Autorité Internationale des Fonds Marins. 

« Autoriser l’exploitation minière en eaux profondes irait à l’encontre des objectifs mondiaux de protection de la biodiversité que le Canada a soutenu », a ajouté Mme King. « Les océans subissent déjà le poids de nos crises de la biodiversité, du climat et de la pollution. Il s’agit là d’une opportunité rare de prévenir d’autres dommages avant qu’ils ne se produisent. Le Canada doit collaborer avec les autres pays afin de garantir qu’aucun plan d’exploitation minière n’est approuvé suite à l’application de la règle des deux ans. »  

Le mouvement d’opposition à l’exploitation minière en eaux profondes prend de l’ampleur parmi les scientifiques, les Peuples autochtones du Pacifique et les investisseurs. Treize bureaux ont pris part à la journée mondiale d’action. Dans le cadre de sa campagne internationale contre l’exploitation minière en eaux profondes, Greenpeace appelle les gouvernements à soutenir un moratoire mondial lors de la prochaine rencontre de l’AIFM en juillet. 

-30-

Notes aux rédactions

[1] Les photos et les vidéos de l’action à Ottawa sont disponibles ici. Les photos et les vidéos des actions organisées par les autres bureaux de Greenpeace sont disponibles ici. D’autres seront téléchargées tout au long de la journée.

[2] Une fiche d’information sur l’exploitation minière en eaux profondes est disponible ici

[3] La pétition de Greenpeace Canada appelant le Canada à mettre fin à l’exploitation minière en eaux profondes se trouve ici.

Pour plus d’informations, contactez : 

Brandon Wei, Conseiller aux communications, Greenpeace Canada
[email protected]; +1 778 772-6138

NON à l’exploitation minière en eaux profondes

Nous demandons au Canada d’empêcher le déploiement de l’exploitation minière en eaux profondes avant qu’il ne soit trop tard. Rejoignez le mouvement.

Passer à l'action