Qu’arrive-t-il lorsqu’une entreprise multimilliardaire tente de faire taire Greenpeace?
En mars, un jury du Dakota du Nord a condamné les entités américaines de Greenpeace et Greenpeace International à verser plus de 660 millions de dollars de dommages et intérêts.
La vague de soutien dont nous avons été témoins depuis de la part de sympathisant·es du monde entier est tout simplement incroyable.
« Face à ce verdict scandaleux, nous puisons notre force dans l’élan mondial de solidarité à notre égard, en particulier de la part de nos alliées et alliés du côté du Canada », a affirmé Kristin Casper, avocate générale de Greenpeace International.
Energy Transfer accusait Greenpeace d’avoir orchestré les manifestations contre le Dakota Access Pipeline entre 2016 et 2017, mais en réalité, ce mouvement de résistance était dirigé par les Sioux de Standing Rock, les protecteur·rices de l’eau et des groupes alliés.
Les manifestations ont été soutenues par des milliers de personnes autour du monde. Elles ont permis de mettre en lumière les inquiétudes concernant l’impact potentiel du projet pipelinier sur l’eau, les droits des peuples autochtones et la souveraineté tribale. Bien que le mouvement de protestation n’ait pas empêché la construction du pipeline, la mobilisation à Standing Rock se poursuit.
En représailles, Energy Transfer cherche à effacer le leadership autochtone de Standing Rock et à faire taire les entités de Greenpeace par des poursuites judiciaires financièrement écrasantes, ce qui constitue une menace directe à la liberté d’expression et au droit de manifester en paix.
Cette affaire a-t-elle ébranlé notre organisation? Bien sûr que oui.
Mais céderons-nous à la pression? ? Absolument pas.
Les entités de Greenpeace mises en cause dans cette affaire comptent bien se défendre. En raison des erreurs survenues lors du procès, il existe de nombreux motifs d’appel valables, si bien que Greenpeace États-Unis, Greenpeace International et le Greenpeace Fund ont l’intention d’affronter à nouveau Energy Transfer devant les tribunaux dans un avenir proche.

À l’heure où j’écris ces lignes, les entités de Greenpeace aux États-Unis et Greenpeace International se préparent à déposer des documents juridiques pour faire appel de ce verdict.
« Les entités de Greenpeace contesteront cette injustice devant la Cour suprême du Dakota du Nord de manière ferme et résolue, a déclaré Casper. La force irrépressible des gens unis au nom de la justice environnementale nous encourage à aller de l’avant. »
Greenpeace International a déjà déposé une demande reconventionnelle auprès d’un tribunal néerlandais afin de récupérer tous les dommages et les coûts encourus à la suite des actions en justice infondées d’Energy Transfer. Une audience préliminaire est prévue pour le 2 juillet 2025.
Cette affaire risque de durer des années, mais le réseau mondial Greenpeace est capable de résister à cette pression. Avec le soutien de plusieurs milliers de personnes tout aussi déterminées à travers le monde, nous n’allons pas laisser des intimidateurs comme Energy Transfer nous réduire au silence.
Suite à l’annonce du verdict, plus de 1 000 sympathisant·es de Greenpeace au Canada et des dizaines de milliers d’autres à travers le monde ont fait don de millions de dollars pour soutenir l’organisation dans sa lutte juridique. L’affaire a fait l’objet de plus de 2 000 reportages dans plus de 20 langues différentes. Nous avons également constaté une vague massive de soutien de la part de groupes alliés partout sur la planète – et cela ne s’arrêtera pas là.
Parce que nous refusons de nous laisser réduire au silence alors que la planète se fait détruire, que les droits et la souveraineté des peuples autochtones sont bafoués et que le droit de manifester est menacé.
Pour en savoir plus sur les prochaines étapes dans cette affaire, lisez l’entrevue complète de Kristin Casper ici (en anglais).