Le temps des célébrations et de la réjouissance est bien arrivé! La Norvège et les Îles Cook ont toutes deux annoncé la suspension de leurs projets d’exploitation minière en eaux profondes, confirmant ainsi la montée de l’opposition à cette industrie destructrice.

La Norvège et les Îles Cook lancent un message clair

Le nouveau gouvernement norvégien a interdit l’octroi de licences d’exploitation minière en eaux profondes dans les eaux arctiques jusqu’à au moins fin 2029. L’accord visant à mettre fin à toute exploration et exploitation des minéraux en eaux profondes a été conclu après une pression soutenue de la part de groupes environnementaux et des négociations laborieuses menées par les partis verts d’opposition en Norvège.

À l’autre bout du monde, les autorités des Îles Cook ont annoncé que les entreprises souhaitant s’adonner à des activités minières dans les eaux de cette nation du Pacifique devront désormais demander une prolongation de cinq ans de leurs licences d’exploration. Cela signifie qu’aucune entreprise ne pourra commencer à creuser les fonds marins avant 2032 (un délai qui, espérons-le, conduira à une interdiction définitive).Voilà des années que les groupes de la société civile de la région mettent en garde contre une approche trop précipitée en matière d’exploitation minière en eaux profondes. Le mois dernier, des activistes des Îles Cook ont confronté le Nautilus, un navire d’exploration minière en eaux profondes financé par les États-Unis, alors qu’il rentrait au port de Rarotonga. Quatre personnes en kayak sont allées à la rencontre du navire, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire Don’t mine the Moana (« Pas d’exploitation minière dans le Moana [l’océan] »).

La force du pouvoir citoyen

Les scientifiques, la société civile et les communautés en première ligne sont unanimes : l’exploitation minière en eaux profondes ne devrait jamais être autorisée. Les grands fonds marins, qui représentent 90 % de l’océan, sont essentiels à la vie sous-marine et terrestre.

Nous sommes toujours en train de percer les mystères des grands fonds marins, mais nous savons déjà que l’exploitation minière en eaux profondes causerait des dommages écologiques irréversibles à ce vaste écosystème et que les communautés qui dépendent de l’océan pour leur subsistance en subiraient le gros des conséquences.

Heureusement, les gouvernements du monde entier semblent avoir entendu notre appel à la prudence. Maintenant que la Norvège et les Îles Cook ont pris des mesures concrètes pour suspendre les projets d’exploitation minière en eaux profondes, les entreprises qui misent sur cette industrie dangereuse devraient reconsidérer leurs plans.

Les océans ne sont pas à vendre

La minière The Metals Company (TMC), dont le siège social est situé à Vancouver, convoite depuis longtemps les fonds marins de la zone de Clarion-Clipperton dans l’océan Pacifique, allant jusqu’à s’associer au président Trump pour tenter d’accélérer l’exploitation minière en eaux profondes. Jusqu’à présent, ces initiatives n’ont fait que renforcer l’opposition à cette industrie et donné lieu à une enquête officielle de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui pourrait coûter à TMC sa licence d’exploration.

Notre message à TMC et à toute autre entreprise souhaitant exploiter les fonds marins est simple et sans équivoque : l’océan n’est pas à vendre. Il s’agit d’un patrimoine commun à l’humanité et d’un espace sacré qui doit être protégé.

Au tour du Canada de leur emboîter le pas

Le Canada doit maintenant ratifier le traité mondial sur les océans, réaffirmer son soutien à un moratoire mondial et tenir The Metals Company responsable pour avoir contourné les lois internationales. De la terre ferme aux parties les plus profondes de l’océan, la protection de la biodiversité, la lutte contre les changements climatiques et la défense des droits des peuples autochtones sont essentielles à la réalisation d’un avenir durable pour nos communautés.