Le 19 août s’ouvrira à New York la troisième des quatre rencontres des Nations Unies en vue d’un Traité mondial sur la haute mer. En quoi ces négociations sont-elles cruciales pour l’avenir? Car elles pourraient permettre d’ouvrir la voie vers la protection d’un tiers des océans du monde, tel que préconisé par la communauté scientifique.

En plus d’assurer la sécurité alimentaire pour des milliards de personnes dans le monde, les océans jouent un rôle primordial pour l’équilibre climatique. Si nous voulons permettre le rétablissement des espèces marines, le maintien de la biodiversité et renforcer la résilience des océans face au dérèglement climatique, il va nous falloir une bonne dose de courage politique. Car c’est précisément à ce niveau que tout va se jouer dans les deux prochaines semaines.

Une délégation de Greenpeace participe à la seconde ronde de négociations des Nations Unies en vue d’un Traité mondial sur la haute mer.

Pour obtenir l’équivalent d’un « Accord de Paris sur les océans », et nous doter d’un outil juridiquement contraignant pour parvenir à protéger 30% des océans mondiaux d’ici 2030, nous devons convaincre les dirigeants mondiaux, incluant le gouvernement canadien, d’appuyer un traité ambitieux.

Et c’est ici que vous pouvez agir! Téléchargez notre trousse d’action et faites entendre votre voix auprès des ministres en charge du dossier.

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Les faits démontrent que les sanctuaires marins ont de nombreuses retombées positives, pour la biodiversité tout d’abord, mais aussi pour l’économie. Voici trois raisons de soutenir la création d’un réseau mondial de sanctuaires marins.

1. Plus de sanctuaires marins = plus de vie!

Des études ont montré que les sanctuaires océaniques quadruplaient la biomasse des animaux et des plantes dans les zones protégées et augmentaient considérablement leur aire de répartition. Ils sont également des terrains de reproduction et des pouponnières pour les espèces menacées, telles que les baleines et les tortues marines, et participent à protéger les écosystèmes marins et la biodiversité qu’ils abritent.

Sardinia, Marine Protected Area of Island of Tavolara - Secca Papa. © Egidio Trainito / Greenpeace

Aire marine protégée de l’Île de Tavolara, Sardaigne.

2. Bon pour les poissons, bon pour l’économie locale

Les scientifiques ont montré que les sanctuaires océaniques peuvent stimuler les économies locales. Les scientifiques impliqué·es dans une récente enquête de National Geographic ont constaté que dans les sanctuaires océaniques, le tourisme est souvent stimulé et que cela incite les pêcheurs locaux à pêcher en dehors des zones protégées. Les coûts initiaux de développement de la réserve peuvent donc être compensés en cinq ans seulement.

Des exemples récents provenant des Palaos, du Royaume-Uni, du Chili, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis montrent qu’il est politiquement possible de mettre de vastes zones à l’abri des industries extractives telles que la pêche, l’exploitation minière et l’exploration pétrolière. L’établissement de grands sanctuaires océaniques en haute mer devrait déboucher sur une répartition plus équitable des ressources marines, ce qui profiterait à de nombreux États côtiers, y compris les pays du Sud.

Everyday life in the Fishing Village of Fass Boye, Senegal. © Elodie Martial / Greenpeace

Village de pêche, Sénégal.

3. Les océans, des alliés pour faire face aux changements climatiques

Les sanctuaires marins renforcent la résilience des océans face aux effets du dérèglement climatique et de l’acidification des océans. Plus de la moitié du carbone stocké dans le monde est stocké par des organismes marins! Les zones qui protègent les marais salants, les mangroves ainsi que les algues et les herbiers marins, qui stockent tous du carbone, aident donc à atténuer les impacts du changement climatique.

Aerial View of the Great Australian Bight. © Greenpeace / Jaimen Hudson

Image de drone de Bunda Cliffs dans la grande baie australienne.

Et maintenant?

Il reste encore beaucoup à faire pour conclure un Traité mondial pour les océans à l’ONU et veiller à ce qu’il soit aussi solide que nécessaire. Moins de 1% des eaux internationales sont actuellement protégées. Mais les scientifiques disent que nous avons besoin d’atteindre un objectif de protection minimal de 30% ou plus à travers la création d’un réseau mondial de sanctuaires océaniques.

Comme le souligne l’évaluation des Nations Unies pour les océans, une action internationale urgente est nécessaire pour protéger les océans du monde de la surexploitation. Les gouvernements se sont déjà engagés à protéger 10% des eaux côtières et des zones marines d’ici 2020. C’est un premier pas dans la bonne direction. La plupart des pays sont cependant loin d’avoir atteint cet objectif. Greenpeace est donc à New York pour faire pression en faveur de la mise en place de règles claires et d’un cadre juridiquement contraignant pour permettre la création de sanctuaires qui donneront à nos océans la protection dont ils ont désespérément besoin.