D’entrée de jeu, soyons réalistes: il semble de plus en plus certain que la pandémie du coronavirus ne sera pas éradiquée en 14 jours! 

Depuis dix jours, la majorité d’entre nous passons le plus clair de notre temps scotché.e.s devant nos écrans… Que voulez-vous, nous sommes des êtres sociaux, mais tout de même respectueux des directives des autorités! Nous absorbons et partageons beaucoup d’informations, de blagues, de memes, du Rachid Badouri même… Le flot d’information est dense, constant et rapide. Pour passer le temps – et avouons-le, pour tenter de calmer notre anxiété – nous lisons beaucoup, et parfois en diagonale. Ainsi, au vu de l’ampleur de la désinformation autour de COVID-19, il est possible de se demander: partageons-nous intelligemment? Si beaucoup d’articles ont la volonté d’informer le public, les fausses nouvelles n’en restent pas moins réelles et trompeuses. 

Fait intéressant: Les fausses informations sont, en moyenne, diffusées plus rapidement et plus largement que les vraies, selon les chercheurs de la Massachusetts Institute of Technology (MIT)

Ce genre de nouvelles provoquent souvent une réaction émotionnelle dans des situations d’incertitudes comme celle que nous vivons actuellement avec la COVID-19. Et que dire quand une personne bien réelle, un.e ami.e par exemple que l’on connaît personnellement, partage une fausse nouvelle sans le savoir. Tout à coup, nous pouvons avoir l’impression que l’information a plus de crédibilité – du moins à nos yeux. Tout cela nous complique la tâche: comment puis-je repérer les fausses nouvelles? Comment vérifier? Devrais-je partager? Personne n’est à l’abri des fausses nouvelles, du journalisme jaune, du sensationnalisme…  Et figurez-vous que nous avons tou.te.s un rôle important à jouer en tant qu’internautes et consommateurs.trices d’informations en ligne et dans les médias sociaux. 

Un exemple concret? 

Vous rappelez-vous de la quantité de fausses nouvelles ayant circulé durant les élections américaines essentiellement sur Facebook ? Ces fausses nouvelles ont circulé plus largement encore que les articles de journaux crédibles tels que ceux du New York Times ou du Washington Post. Entre février et le jour J en août 2016, le taux de pénétration des nouvelles ‘grand public’ (télé, radio, presse écrite) ont continué de chuter au profit des fausses nouvelles pour passer de 12 à 7,3 millions tandis que celui des fausses nouvelles sur le réseau social était passé de 3 millions à 8,7 millions. 
C’est bien pourquoi certains affirment que, ‘[d]’abaisser les fake news au statut de simples « fausses nouvelles », c’est ignorer le caractère sans précédent des réseaux sociaux capables de contaminer l’espace public de façon continue et massive’.

Depuis que la COVID-19 nous a pris par surprise, tout et son contraire a été dit… et partagé! Mangez de l’ail, gargarisez-vous à l’eau salée (chaude pas tiède attention), buvez de l’eau aux quinze minutes, les chaussures transmettent le virus, les dauphins sont de retour à Venise… Et bien figurez-vous que non! 

La nouvelle des dauphins a fait le tour du monde comme vous pouvez le constater. Présentée sous l’angle des bienfaits de notre isolement social, elle a été reprise par des médias internationaux et canadiens jugés crédibles (comme l’histoire de l’ours polaire en 2017). Elle n’en est pas plus vraie pour autant, malheureusement. En comparaison avec la quantité de fausses nouvelles sur le sujet des dauphins, très peu de médias (Euronews, National Geographic) ont pris le temps de corriger le tir et leurs publications n’ont certainement pas eu le même effet viral. 

Alors comment faire pour démêler le vrai du faux? 

D’une part, il y a un mot-clé à retenir : la vérification des faits ou le ‘fact checking’.

Il existe des journalistes spécialisé.e.s qui prennent le temps de démystifier et surtout de corriger l’information partagée. En plus de lire la section Santé de votre journal ou magazine préféré, voici une liste non-exhaustive, bilingue, que nous vous suggérons de consulter et partager pour vous informer à partir de sources sûres.

D’autre part, il y a les sources d’informations crédibles non journalistiques: 

  • Les organisations internationales incontournables comme l’Organisation Mondiale de la Santé qui à son tour a publié une fiche informative pour en finir avec les idées reçues (disponible en version vidéo sous-titrée).
  • Les sites gouvernementaux officiels du Québec et de Santé Canada.
  • Le gouvernement canadien a aussi outillé le public avec cette fiche sur la désinformation en ligne à la disposition de tou.te.s pour évaluer l’information en ligne avec un esprit critique.

5 étapes simples pour lutter contre les fausses nouvelles

The National Observer  (une source crédible d’informations, ne vous en faites pas! ) a développé  un guide facile en cinq étapes pour identifier les #faussesnouvelles, que voici:

  1. Confirmer la source: vérifier la qualité du site, le profil de l’auteur et  l’information auprès d’une institution de recherche, spécialisée ou gouvernementale.
  2. Comparer les faits rapportés ou les données avec d’autres sources crédibles.
  3. Vérifier la qualité du texte. Si vous avez un doute, utilisez les moteurs de recherche ou encore écrivez à un journaliste. 
  4. Lire avant de partager. C’est notre responsabilité.
  5. Contacter les journalistes. Ne laissez pas passer une fausse nouvelle.

Aidons-nous à réduire le flot des fausses données!