Vous n’avez pas pu passer à côté de cette nouvelle. La Colombie-Britannique vient de connaître un épisode de canicule brutal qui a battu record après record en à peine quelques jours avec des températures avoisinant les 50˚C. Les décès se comptent par centaines. Plus d’un milliard de mollusques pourraient avoir été cuits par la chaleur extrême. Ces températures et la sécheresse qui en a résulté ont alimenté des incendies de forêt qui ont dévasté des communautés entières, comme le tristement célèbre village de Lytton qui a été réduit en cendres.

Map of the two metre air temperature anomaly over North M

Les changements climatiques ont-ils joué un rôle dans cette catastrophe dévastatrice?

Il est souvent difficile de savoir dans quelle mesure les phénomènes météorologiques extrêmes peuvent être la conséquence des changements climatiques. Dans le cas présent, la réponse est indéniable : oui, il s’agit bien d’une catastrophe climatique.

Une étude récente menée par une équipe scientifique internationale a révélé que les changements climatiques ont multiplié par 150 la probabilité que cette vague de chaleur record se produise dans cette zone. 

Cette étude vient s’ajouter à un ensemble d’études scientifiques et un champ de recherche et en plein essor appelé « attribution science » (littéralement science de l’attribution), qui met en évidence la contribution des changements climatiques aux phénomènes météorologiques extrêmes.

Plusieurs études d’attribution ont également conclu que les changements climatiques ont contribué à d’autres événements météorologiques majeurs au Canada :

  • Une étude sur les incendies de forêt ravageurs de 2017 en Colombie-Britannique a révélé que les incendies avaient été 7 à 11 fois plus importants en raison des changements climatiques. 
  • Une autre étude sur les canicules extrêmes de l’été 2018 — qui comprenait une vague de chaleur au Québec dont on estime qu’elle a tué plus de 70 personnes — a révélé que les changements climatiques ont joué un rôle central. 
  • Une étude de 2017 a conclu que les gigantesques feux de forêt de Fort McMurray en 2016 — l’une des catastrophes les plus coûteuses de l’histoire du Canada, avec plus de 3,5 milliards de dollars de dommages — ont été rendus 1,5 à 6 fois plus probables en raison des changements climatiques.

Ce nouveau champ de recherche n’a pas seulement analysé les phénomènes météorologiques extrêmes au Canada. Dans le monde entier, des centaines de ces études ont conclu que les changements climatiques étaient responsables d’événements météorologiques extrêmes.

Qui est responsable des changements climatiques?

L’industrie des combustibles fossiles est responsable. Son modèle d’affaires étant entièrement basé sur la vente de produits qui sont à l’origine des changements climatiques, cette industrie se bat bec et ongles depuis des décennies pour bloquer les politiques qui mettraient fin à l’utilisation des combustibles fossiles. Réduire les émissions de gaz à effet de serre et freiner la crise climatique n’est pas une priorité pour les géants des énergies sales, et ils le prouvent encore aujourd’hui.

Mais l’industrie des combustibles fossiles ne fait pas seulement pression sur les gouvernements dans le but de bloquer les plans d’action climatique, elle le fait également pour récolter des milliards de dollars de subventions et d’argent public. Un récent rapport a révélé que, dans les trois dernières années, les oléoducs et gazoducs ont reçu plus de 23 milliards de dollars de financement de la part des gouvernements provinciaux et fédéraux au Canada. Un autre rapport a montré que le gouvernement néo-démocrate de la Colombie-Britannique a doublé les subventions aux combustibles fossiles au cours des deux dernières années pour atteindre un milliard de dollars.

Cependant, même ces subventions publiques massives sont éclipsées par l’argent que l’industrie des combustibles fossiles reçoit des grandes banques canadiennes. Les banques TD, RBC, BMO, CIBC et la Banque Scotia ont ainsi collectivement fourni plus de 600 milliards de dollars de financement aux combustibles fossiles depuis 2016.

Ces catastrophes climatiques continueront de se produire et d’empirer tant que nous n’aurons pas brisé la mainmise de l’industrie fossile sur nos politiques et sur la société.

© Edward Beskow / Greenpeace

Comment freiner les catastrophes climatiques ?

Il n’existe pas de recette miracle ni d’action à l’échelle individuelle qui puisse résoudre le problème dans son intégralité. Pour se départir de la mainmise de l’industrie des combustibles fossiles sur nos politiques et sur nos sociétés, il va nous falloir travailler ensemble. Nous POUVONS le faire.

Voici quelques étapes pour commencer :

  1. Soutenez les communautés affectées par les catastrophes climatiques et celles qui luttent contre les projets de pipelines et d’extraction de combustibles fossiles. 
  1. Rejoignez le mouvement pour dire  aux grandes banques – TD, RBC, BMO, CIBC et la Banque Scotia – de cesser de financer la crise climatique.
  1. Militez pour l’action climatique Cela peut être aussi simple que partager des articles dans vos réseaux et d’en parler à votre entourage. N’hésitez pas non plus à interpeller vos élu·es, à faire du bénévolat pour une organisation environnementale engagée sur la question du climat. Plus vous vous impliquerez, plus votre impact sera grand.

Ce que nous vivons en ce moment n’est que le début d’un bouleversement dont l’ampleur est encore difficile à prévoir. Ce que la science nous dit, c’est que d’autres catastrophes vont se produire. Mais il est primordial que nous prenions conscience que la toute puissance de l’industrie des combustibles fossiles est derrière elle, et qu’en agissant ensemble et de façon stratégique, nous pouvons changer la donne.

Forêts anciennes
Protégez les forêts anciennes

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