Données mises à jour le 26 mai 2020.
Quel est l’état actuel de la crise de la pollution plastique?
- Environ 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produites depuis les années 1950, ce qui représente le poids d’environ un milliard d’éléphants ou 47 millions de baleines bleues [1].
- Au niveau mondial, environ 9 % seulement de ces plastiques ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et les 79 % restants se sont retrouvés dans des décharges ou dans l’environnement depuis les années 1950 [2].
- Au Canada, à titre indicatif, plus de trois millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites durant l’année 2016. L’emballage représentait la moitié de ces déchets. [3] Selon la même étude réalisée en 2019, 86% des déchets plastiques collectés ont été envoyés à l’enfouissement, 4% ont été incinérés et 1% se sont retrouvés dans l’environnement. [4]
- On estime que jusqu’à 12,7 millions de tonnes de déchets plastiques ont pénétré dans les océans au niveau mondial en 2010. [5]
- Seul un faible pourcentage des plastiques qui pénètrent dans les océans se trouve à la surface de la mer, et on s’attend à ce que beaucoup d’entre eux aient coulé et soient cachés sous la surface. Des plastiques ont été retrouvés sur les fonds marins partout dans le monde, même dans les fosses les plus profondes des océans. [6]
- Les articles de plastique à usage unique, ainsi que les cordes et les filets de pêche, sont les types de déchets les plus abondants dans l’environnement marin. [7]
- On estime à cinq milliards le nombre de morceaux de plastique dans nos océans [8].
- Plus de 90 % des marques de sel échantillonnées dans le monde contiennent des microplastiques. [9]
- Les pays comme le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni exportent des déchets plastiques vers divers pays en Asie et en Afrique. De la sorte, ils déchargent leur problème sur d’autres communautés [10-12].
- Les habitats d’eau douce sont également contaminés par le plastique, et les rivières constituent les principales voies d’acheminement du plastique vers l’océan. On estime que 1,15 et 2,41 millions de tonnes de plastique passent chaque année du système fluvial mondial aux océans. [13]
- Il est estimé que presque 10 000 tonnes de plastique se retrouvent dans les Grands Lacs chaque année [14].
Qui est touché par la pollution plastique?
- Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) estime que les plastiques des océans sont responsables de la mort de centaines de milliers de créatures marines chaque année. [15]
- Des microplastiques ont maintenant été trouvés dans les selles des humains, ce qui illustre à quel point les plastiques sont omniprésents dans notre environnement et la nécessité d’études supplémentaires sur les implications des microplastiques sur la santé humaine. [16]
- Sur la base des données actuellement disponibles, les premiers calculs indiquent que jusqu’à 52 % des tortues marines pourraient avoir ingéré des débris. [17]
- Les données actuellement disponibles montrent que l’ingestion de débris marins a concerné 48 espèces de cétacés (ce qui représente 56 % de toutes les espèces de cétacés connues). Parmi les débris qui ont été ingérés, 46 % étaient en plastique. [18]
- Les crustacés testés dans la fosse des Mariannes, au point le plus profond de l’océan, avaient ingéré du plastique [19].
- Les populations riveraines et côtières en Chine, en Indonésie, aux Philippines, en Thaïlande et au Vietnam sont les plus touchées par la pollution plastique [20].
- Les communautés à faible revenu situées près d’installations qui produisent du plastique subissent plus d’effets sur la santé, sont davantage exposées aux toxines et aux déchets et font les frais de l’élimination et de l’incinération inappropriées du plastique [21].
- L’île Henderson dans le Pacifique Sud est l’île la plus polluée par le plastique que l’on connaisse à ce jour [22].
À qui la faute?
- La production annuelle de plastique a explosé depuis le début des années 1950 pour atteindre 322 millions de tonnes en 2015. Cela n’inclut pas les fibres synthétiques utilisées dans les vêtements, cordes et autres produits, qui ont représenté 61 millions de tonnes en 2016. La production de plastique devrait continuer à augmenter pour possiblement doubler d’ici 2025 [23].
- Les compagnies de boissons produisent à elles seules 500 milliards de bouteilles en plastique à usage unique chaque année [24].
- L’entreprise de café bien connue Starbucks produit 4 milliards de tasses jetables par année [25].
- Tim Hortons vend 2 milliards de tasses de café par année, la plus grande partie dans des gobelets jetables [26].
- Des dizaines de milliards de sacs de croustilles sont vendus chaque année par des compagnies comme PepsiCo [27].
- Au moins une estimation suggère que 500 millions de pailles sont produites chaque jour rien qu’aux États-Unis. [28]
Quelles sont les solutions?
- Des interdictions et des restrictions mises en place par les gouvernements et visant le plastique inutile ou dommageable, et des cibles de réutilisation légiférées.
- Des règlements et des stratégies en matière de responsabilité élargie des producteurs afin que les producteurs et les entreprises responsables des dommages environnementaux causés par le plastique soient tenus responsables du cycle de vie complet et des coûts réels de leurs produits.
- Des investissements de la part des gouvernements et compagnies productrices dans des modèles de réutilisation et de nouveaux systèmes de livraison des produits privilégiant la réduction ou l’élimination des emballages.
- L’élimination graduelle de la production et de l’utilisation des emballages plastiques à usage unique et des modèles de produits jetables.
- Un changement dans l’état d’esprit du public pour que celui-ci rejette notre culture du tout jetable axée sur la commodité, et l’adoption d’une vision axée sur la santé des communautés, la durabilité et l’interconnexion.
Quelles sont les fausses solutions?
- Bioplastiques : pas aussi écologique qu’on le laisse penser; à approcher avec précaution. Bien que les entreprises les commercialisent souvent sous la même bannière, ces produits ne sont pas nécessairement biodégradables et peuvent exiger des conditions très particulières pour se décomposer. De plus, ils ne règlent pas le problème des déchets [29].
- Incinération : crée un autre type de pollution et n’aborde pas le problème de la surproduction [30].
- Mettre l’accent sur la fin du cycle de vie, comme recycler ou jeter : le recyclage ne nous aidera pas à sortir de cette crise [31].
- Opérations de nettoyage : les grands nettoyages aident à réduire le problème des déchets, mais ne l’abordent pas à sa source et ne tiennent pas compte de la pollution plastique invisible sous forme de microplastiques [32].
- Les solutions de rechange jetables : ces solutions consistant à remplacer un article à usage unique par un autre ne règlent pas nécessairement le problème et n’aident pas à changer notre culture du tout jetable.
Qui propose des solutions?
- Partout dans le monde, divers pays, régions et villes ont interdit ou proposé d’interdire différents articles en plastique à usage unique, par exemple l’interdiction des sacs plastiques au Maroc [33] et des pailles à Seattle, aux É.-U. [34], et la proposition d’interdiction des gobelets à café et des contenants en styromousse à Vancouver, au Canada [35].
- Plus de 30 pays ont interdit les sacs en plastique à l’échelle régionale ou nationale, et des douzaines d’autres ont prélevé des taxes ou des droits sur les sacs jetables [36].
- Iceland, un détaillant du Royaume-Uni, s’est engagé à éliminer le plastique de tous les produits de sa marque [37].
- Des supermarchés zéro déchet ouvrent leurs portes un peu partout, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne, au Canada, aux États-Unis, au Mexique et en Afrique du Sud.
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RÉFÉRENCES
[1] http://www.fao.org/3/a-‐i7677e.pdf
[2] http://advances.sciencemag.org/content/3/7/e1700782.full
[3] [4] Étude économique sur l’industrie canadienne des plastiques, ses marchés et ses déchets, Deloitte et Cheminfo (février 2019)
[5] http://science.sciencemag.org/content/347/6223/768
[6] Eunomia (an independent consultancy), ‘Plastics in the Marine Environment.’ (2016). https://www.eunomia.co.uk/reports-tools/plastics-in-the-marine-environment/
[7] Ocean Conservancy. (2016) 30th Anniversary International Coastal Cleanup, 28. Washington, DC: Ocean Conservancy.; Nelms et al. (2017). Nelms, S.E., et al. Science of The Total Environment 579, 1399–1409 (2017). https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969716325918#!
[8] Eriksen M, Lebreton LCM, Carson HS, Thiel M, Moore CJ, Borerro JC, et al. (2014) Plastic Pollution in the World’s Oceans: More than 5 Trillion Plastic Pieces Weighing over 250,000 Tons Afloat at Sea. PLoS ONE 9(12): e111913. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0111913
[10] Statistics Canada, Canadian International Merchandise Trade Database. Accessed September 2017.
[13] Lebreton et al., 2017 https://www.nature.com/articles/ncomms15611
[14] Rochester Institute of Technology. (2016, December 19). Researchers estimate 10,000 metric tons of plastic enter Great Lakes every year: Study inventories movement of plastic and microplastic debris throughout lake system. ScienceDaily. Retrieved April 9, 2018 from www.sciencedaily.com/releases/2016/12/161219151752.htm
[17] Schulyer, Q. Wilcox, C., Townsend, K. et al. (2015). ‘Risk analysis reveals global hotspots for marine debris ingestion by sea turtles.’ Global Change Biology. https://doi.org/10.1111/gcb.13078https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1111/gcb.13078
[18] Baulch, S. & Perry, C. Evaluating the impacts of marine debris on cetaceans. Marine Pollution Bulletin. 80, 210-22 (2014).
[19] https://www.nature.com/articles/s41559-016-0051
[21]http://www.fao.org/3/a-i7677e.pdf
[22]https://www.livescience.com/59110-remote-henderson-island-most-polluted.html
[24] http://pmmi.files.cms-plus.com/AnnualMeeting/2015/Margulies.pdf
[25] https://globalassets.starbucks.com/assets/9265e80751db48398b88bdf09821cc56.pdf
[26]https://globalnews.ca/news/2506654/11-things-you-didnt-know-about-tim-hortons/
[27]https://en.wikipedia.org/wiki/Potato_chip
[28]Cette information est citée par le National Park Service et le National Geographic ; cependant, la source originale semble provenir d’un jeune militant de 9 ans nommé Milo Cress qui a interrogé des sources industrielles (la campagne est maintenant sponsorisée par Eco-Cycle/Zero Waste Boulder). Cette estimation est donc peut-être assez faible. https://www.nps.gov/commercialservices/greenline_straw_free.htm
[31]http://advances.sciencemag.org/content/3/7/e1700782
[33]https://www.aljazeera.com/news/2016/07/green-morocco-bans-plastic-bags-160701141919913.html
[36]https://en.wikipedia.org/wiki/Phase-out_of_lightweight_plastic_bags#Morocco
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