Face à l’urgence climatique, l’énergie nucléaire est vantée comme une « solution » par certains, puisqu’il s’agit d’une énergie dite « décarbonée ». Cette « petite musique », souvent orchestrée par les promoteurs de l’industrie nucléaire, doit toutefois être confrontée à quelques réalités.

Nuclear Power Plant Fessenheim in France. © Bernd Lauter

The nuclear power plant Fessenheim by the Rhine river, France.

1. Gaz à effet de serre ou déchets nucléaires ?

Certes, le nucléaire est une énergie qui n’émet que très peu de CO2 (l’un des gaz responsables des dérèglements climatiques), mais ce n’est pas pour autant une énergie propre.

En effet, la production d’électricité d’origine nucléaire génère des quantités démesurées de déchets : chaque année, 23 000 m3 de déchets nucléaires sont produits. Une partie de ces déchets sont hautement radioactifs et le resteront pendant plusieurs milliers d’années.

Et ce n’est pas tout ! Tous les ans, 1 200 tonnes de combustible usé, une fois sorties du cœur du réacteur, sont refroidies dans des « piscines » à côté des réacteurs nucléaires : elles ne sont pas officiellement comptabilisées comme des « déchets » par les autorités car elles sont dites « recyclables ». Prenons l’exemple de la France. En réalité, elles s’accumulent dans 63 « piscines nucléaires » en France. Dans celles de l’usine de La Hague, en Normandie, plus de 10 000 tonnes sont entreposées ! À cela s’ajoute l’uranium de retraitement : actuellement plus de 30 000 tonnes s’entassent à Pierrelatte. Et c’est sans compter sur les millions de mètres cubes de déchets radioactifs liquides rejetés dans la mer de La Manche par l’usine de La Hague…

Les déchets nucléaires représentent un véritable fléau pour notre environnement et pour les générations futures, qui auront encore dans plusieurs siècles la responsabilité de les gérer.

2. Dérèglement du climat ou danger nucléaire ?

Le nucléaire est une énergie excessivement dangereuse, comme l’ont montré les accidents de Tchernobyl, puis, plus récemment, de Fukushima.

En France, par exemple, de nombreux accidents, incidents et anomalies sont révélés régulièrement sur les centrales nucléaires. Et les installations nucléaires sont vieillissantes : deux tiers des réacteurs approchent la date fatidique de durée de vie pour laquelle ils ont été construits (40 ans).

Et le nucléaire coûte de plus en plus cher

Proposer l’énergie nucléaire plutôt que les énergies fossiles, c’est remplacer un problème par un autre ! Alors que les énergies renouvelables, elles, sont propres, sûres et compétitives !

Second Trial for Exposing Nuclear EDF Plants Security Lack in France. © Elsa Palito

Second Trial for Exposing Nuclear EDF Plants Security Lack in France.

3. Le nucléaire, une énergie fiable pour le climat ?

Le parc nucléaire français, dont Cattenom à la frontières, est désormais plus coûteux que les alternatives renouvelables : autant d’argent détourné d’une lutte efficace contre les émissions de gaz à effet de serre !

4. L’électricité, seule responsable des gaz à effets de serre ?

Pour sauver le climat, il faut agir sur tous les secteurs ! Par exemple, sur les transports, le Luxembourg a beaucoup à faire : mettre fin à la vente de véhicules diesels et essence, développer les mobilités douces et partagées
En ce qui concerne l’agriculture, l’Hexagone doit entamer sa transition vers un modèle agricole écologique, agir sur la réduction de la consommation de viande, etc. (en savoir plus sur les liens entre alimentation et climat).

Il y a donc encore beaucoup à faire pour que le Luxembourg soit un exemple, dans la lutte contre les dérèglements climatiques !

5. Au niveau mondial, que représente l’électricité nucléaire ?

Il faut savoir que la France est la seule à être autant dépendante du nucléaire. Au niveau mondial, la production d’électricité nucléaire ne représente que 10 % de la production d’électricité mondiale, à peine 2 % de la consommation d’énergie finale et ne permet d’éviter que 2,5 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre !

En somme, évoquer le nucléaire comme solution pour sauver le climat, c’est un peu remplacer la peste par le choléra. Et c’est aussi se tromper. Car s’il existe des énergies qui ont de l’avenir, parce qu’elles sont propres et compétitives, ce sont bien les énergies renouvelables. Pas le nucléaire.

Article Source : Greenpeace France