
Sommaire

Leitartikel

Stop Glyphosate

L’augmentation des vols privées

Simon, bénévole

Douze ans après, Fukushima

Des citrons verts remplis de pesticides
Aktivismus kennt kein Alter
Ich wurde gebeten, für diese Ausgabe vom Esperanza über intergenerationellen Aktivismus
zu schreiben. Zugegeben, das ist keine leichte Aufgabe und doch ist die Idee dahinter so simpel.
Uns allen sind Bewegungen wie Youth4Climate ein Begriff: junge, inspirierende Menschen, die sich für den Klimaschutz einsetzen.
Nun gibt es aber auch zahlreiche ältere Personen, die es den jüngeren Generationen gleich tun wollen. So habe ich erst kürzlich bei der Gründung der Gruppe “Seniors For Climate Luxembourg” mitgeholfen, ein Zusammenschluss älterer Menschen, die sich ihrer Verantwortung gegenüber unserem Planeten und zukünftigen Generationen bewusst sind. Eines ihrer Ziele: Ihren Kindern und Enkelkindern eine lebenswerte Welt zu hinterlassen.
Die Existenz solcher Gruppen ist bemerkenswert und von enormer Bedeutung, aber wir sollten Folgendes nicht außer Acht lassen: Aktivismus kennt kein Alter! Man muss nicht zu einer bestimmten Generation gehören, um sich einer Gruppe anschließen zu können. Alter ist und war nie eine Voraussetzung, um sich für unseren Planeten einzusetzen, die einzig wahre Voraussetzung ist MENSCH zu sein! Und genau das bedeutet intergenerationeller Aktivismus für mich: Es heißt, sich aktiv zu engagieren, ganz gleich wo man herkommt oder wie alt man ist.
Jede:r kann sich auf seine und ihre Art und Weise einbringen und selbst über den eigenen Grad an Aktivismus entscheiden. Für den Planeten spielt unser Alter keine Rolle, was uns verbindet ist eine gemeinsame Aufgabe: Alles Menschenmögliche zu tun, um unseren Planeten zu schützen und zu erhalten.
Myrna Koster, ausgebildete Juristin und Kampagnerin für Klimagerechtigkeit
Stop Glyphosate
Après une première interdiction en janvier 2021, le glyphosate est à nouveau autorisé sur le territoire luxembourgeois. Un non-sens au regard du principe de précaution.
Le Grand-Duché avait pourtant été le 1er pays de l’Union Européenne à interdire l’herbicide en janvier 2021. Mais deux ans plus tard, le voilà à nouveau autorisé au Luxembourg : c’est le verdict de la Cour administrative luxembourgeoise, dans l’affaire qui opposait l’État à Bayer.
Pour le groupe pharmaceutique, le fait de retirer du marché les produits contenant cette substance était contraire au droit européen. À l’échelle de l’UE, la substance active est en effet autorisée jusqu’à fin 2023, et la possibilité de prolonger cette autorisation est actuellement à l’étude.
Afin de justifier une interdiction totale, le Luxembourg aurait dû étayer sa décision par la considération que le glyphosate présente un risque inacceptable pour la santé humaine
et animale sur son territoire, « en raison de ses caractéristiques écologiques
ou agricoles particulières ». À défaut de motivation pertinente, la Cour a confirmé l’annulation de l’interdiction prononcée par les juges de première instance.
Mais notre gouvernement ne peut pas baisser les bras et doit épuiser toutes les possibilités juridiques pour faire à nouveau interdire ce poison dans nos champs et ce, qu’importe la décision de l’UE !
Anaïs Hector


L’augmentation des vols privés, symbole d’un monde qui ne tourne plus rond
Alors que la réalité de la crise climatique vient durement frapper à notre porte, certains et certaines continuent à ne pas tenir compte de leur empreinte écologique et ce avec la bénédiction des autorités fiscales.
Greenpeace a récemment publié un rapport mettant en lumière l’usage des avions privés en Europe : l’étude montre une augmentation significative du nombre de vols
avec plus de 570 000 vols sur l’année 2022 soit une progression de 64 % par rapport à 2021. Entre 2020 et 2022, c’est plus de 5,3 millions de tonnes de CO2 qui ont été émis, soit
les émissions annuelles de 410 000 habitant·es du Luxembourg. 331 jets privés ont d’ailleurs fait le trajet Luxembourg – Paris en 2022. Le train constitue une alternative pourtant beaucoup moins polluante.
Ces pratiques destructrices d’une part minime de la population mondiale est à mettre en parallèle avec le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) qui met une nouvelle fois en lumière l’urgence d’agir plus rapidement sur nos émissions de gaz à effet de serre.
Certains aéroports ont pris des décisions radicales comme à Schiphol aux Pays-Bas, où les jets privés seront interdits, de même que les vols de nuit. Que manque-t-il à nos responsables politiques au Luxembourg pour avancer sur certaines mesures qui permettraient de réduire ces émissions ? L’urgence est suffisamment soulignée, faisons aujourd’hui les bons choix sociaux et environnementaux !
Frédéric Meys
Simon, bénévole
Dans cette édition d’été, nous vous présentons Simon. Son engagement en tant que bénévole depuis près de 14 ans et en tant que donateur depuis trois décennies, nous inspire et, du fond du cœur, nous lui disons une nouvelle fois merci. Voici un questionnaire de Proust auquel il a gentiment répondu.
Ton projet de campagne ?
Climat.
Ta mobilisation ?
L’occupation d’une mine de lignite à la frontière germano-polonaise.
Ton nombre ?
1000, pour être dans le mille et viser juste.
Ta banderole ?
Celle du dinosaure à la Place d’Armes en 2020 pour demander au FDC de désinvestir des énergies fossiles.
Ton bateau ?
Le Rainbow Warrior III.
Ton animal des fonds marins ?
Une baleine.
Ton odeur ?
Celle d’une rose.
Ton émotion ?
Le calme.
Ton groupe militant ?
La communauté Sami de Finlande, des éleveurs de rennes qui se battent pour perpétuer leur mode de vie menacé par le climat.
Ton port ?
Dublin, porte d’entrée de l’Irlande.
Ton objet ?
Le prisme optique.
Ta couleur ?
Bleu clair.

Douze ans après, Fukushima, pas de retour à la normale

Fin avril, le Haut comité pour la transparence et l’information sur la sécurité nucléaire (France) organisait une visite à Fukushima avec un groupe d’experts et d’expertes du nucléaire. Parmi eux, Roger Spautz, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace Luxembourg. Retour sur une catastrophe qui n’en finit pas.
Arrivée au Japon
24 avril 2023, j’arrive à l’aéroport de Tokyo, où je suis accueilli par l’ambassade de France, aux côtés des autres expertes et experts invités. Les deux premiers jours de notre voyage sont consacrés aux rencontres avec les autorités, dans la capitale nippone, puis dans la province de Fukushima.
Si ces réunions en français et en japonais se veulent rassurantes, elles me laissent surtout un goût amer : de (trop) nombreuses problématiques restent irrésolues, malgré les 12 années qui se sont écoulées depuis le tsunami et la catastrophe nucléaire qui s’en est suivie.
L’organisation d’exercice d’évacuation d’urgence à grande échelle, par exemple, paraît toujours infaisable à l’heure actuelle. Pourtant, en mars 2011 déjà, l’évacuation des zones touchées par la radioactivité avait fait plusieurs milliers de morts, notamment à cause de la mauvaise préparation tant du gouvernement que de la population.
La vie à proximité de la centrale
Le voyage vers Fukushima et sa centrale nous fait passer par de petites villes typiques du nord-est de Honshū, la plus grande des îles de l’archipel du Soleil levant, où nous rencontrons habitants et habitantes.
Avant la catastrophe, 11 000 âmes vivaient à Okuma, située à moins de 10 km de la centrale de Fukushima Daiichi. Complètement évacuée à l’époque, une petite partie de l’agglomération est aujourd’hui décontaminée. Mais, nous confient les rares hommes et femmes qui y habitent à nouveau (en majorité des personnes âgées qui souhaitent y finir leur vie), le quotidien n’y est pas facile : impossible, par exemple, de profiter des immenses forêts voisines, interdite de circulation à cause de la radiation. Certaines villes sont coupées en deux et il faut, pour aller du nord au sud, faire de nombreux détours. Difficile, enfin,
de trouver un médecin pour se soigner ou même une enseignante pour scolariser ses enfants. Le traumatisme comme la peur des radiations continuent de sinistrer la région.
Ailleurs, à Suetsugi (30km de la centrale), les gens se plaignent du manque d’informations de la part des autorités, puisqu’il reste tout aussi difficile aujourd’hui qu’il l’était en 2011 d’obtenir des informations fiables sur la radioactivité des environs.
La centrale nucléaire de Fukushima
À proximité des réacteurs, sur le site de la centrale nucléaire, la radioactivité monte en flèche : on nous autorise à descendre du bus à environ 200m des cheminées, pour 15 minutes seulement. Nous recevons l’équivalent d’une radiographie pour ce petit quart d’heure à l’air libre. Rien de grave, certes, mais les 4 000 personnes qui travaillent quotidiennement sur le site peuvent-elles en dire autant ? Les réacteurs me paraissent en
aussi mauvais état qu’au lendemain du drame : seule une partie d’une des cheminées a été démantelée, et une structure provisoire a été installée sur le toit des réacteurs 3 et 4 pour empêcher l’eau de pluie de s’y infiltrer. Malgré toute une décennie de travaux, le site reste à l’état de gravats.
Des défis majeurs à surmonter

À l’heure où j’écris ces lignes, Tepco (l’entreprise responsable de la centrale, nationalisée après sa gestion désastreuse de la catastrophe) doit pourtant encore faire face à de nombreuses problématiques, dont la plupart ne connaissent pas de solution.
Les coeurs des réacteurs détruits doivent, par exemple, toujours être refroidis en permanence et ce pour encore au moins 30 ans. Si aujourd’hui, l’eau utilisée pour le refroidissement est stockée sur le site, Tepco prévoit de la rejeter dans la mer, au détriment de la biodiversité et de la santé alimentaire de millions de personnes.
Plus de 800 000 m3 de déchets radioactifs — terre, végétaux, béton, etc. – sont en outre entreposés dans des cuves. Je les aperçois depuis la fenêtre du bus, et elles sont impressionnantes. Pour l’instant, le Japon ne sait pas comment traiter et
stocker ces déchets à long terme. L’opérateur nous avoue que 30 à 40 ans de plus seront nécessaires afin de retirer le combustible fondu qui a percé les cuves des réacteurs.
Une prévision qui me paraît bien optimiste, au vu des difficultés rencontrées.
On nous explique ainsi que, récemment, des robots ont pu être envoyés sous la cuve pour y prendre des photos. Celles-ci ont montré que le béton de la partie interne de la structure sur laquelle est posée la cuve a complètement fondu : en cas de nouveau séisme, la cuve pourrait s’effondrer et entraîner un nouveau relâchement de particules radioactives. De quoi mettre en confiance…
Quel avenir pour le nucléaire ?
Mon voyage, loin de me rassurer, n’a fait que confirmer la dangerosité du nucléaire : 12 ans après la catastrophe, la situation à Fukushima ne s’est guère améliorée. En dépit des efforts des autorités, peu de japonaises et japonais évacués souhaitent retourner vivre dans la région.
Avant l’accident nucléaire du 11 mars 2011, 57 réacteurs étaient en activité sur l’archipel. Parmi ceux-ci, 10 ont redémarré, 24 vont être démantelés et les autres doivent être mis aux normes de sécurité avant de pouvoir reprendre leur activité ; mais pour de nombreux opérateurs nippons, ces travaux seraient trop coûteux et la production cesserait d’être rentable, surtout par rapport aux énergies renouvelables.
Avec les nombreux défis auxquels seront confrontés Tepco et les autorités japonaises dans les années à venir, une seule conclusion s’impose : le nucléaire reste une technologie à haut risque. Un accident ne peut être écarté ni au Japon ni ailleurs. Les conséquences d’une catastrophe majeure se comptent en décennies et ne peuvent être négligées sous prétexte qu’elles sont « peu probables ». Fukushima nous le rappelle.
Roger Spautz

Des citrons verts remplis de pesticides
En avril 2023, Greenpeace a publié un rapport montrant la présence de plusieurs résidus de pesticides sur les citrons verts importés du Brésil. Un laboratoire accrédité et certifié a analysé plusieurs échantillons de ces agrumes retrouvés dans des supermarchés en Europe. Sur 50 échantillons, un seul ne présentait aucune trace de pesticides.
Plus de la moitié des produits décelés sont considérés dangereux voire très dangereux. Six des ingrédients actifs identifiés ne sont pas autorisés ou sont interdits dans l’UE. Pourtant, ce sont des entreprises européennes qui vendent ces substances (dont le glyphosate et les insecticides
imidaclopride et cyperméthrine) au Brésil, l’un des plus grands utilisateurs de ces produits au monde.
Si l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) voit le jour, le droit de douane sur les pesticides exportés de l’Europe vers le Brésil sera supprimé. Les contrôles sur les produits alimentaires importés seront ainsi réduits. Ces deux situations impliqueront une forte hausse de l’utilisation des pesticides et de leurs effets néfastes.
Valentina Trisciuoglio