22 juillet, Kinshasa – une décision du Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, lundi (19 juillet), de retirer le parc national de la Salonga (République démocratique du Congo) de la Liste du patrimoine mondial en péril en raison de la clarification fournie par les autorités nationales que les concessions pétrolières chevauchant le bien sont nuls et non avenus et que ces blocs seront exclus des futures enchères.
Des blocs pétroliers ont été attribués par le président Joseph Kabila au crépuscule de son régime, chevauchant le parc national de la Salonga et autours des tourbières de la cuvette centrale.. Greenpeace Afrique a demandé à plusieurs reprises l’annulation de ces blocs, tandis que les leaders locaux ont exprimé leur opposition au projet à la lumière de ses impacts sur les communautés.
« Une décision du président Félix Tshisekedi d’annuler tous les blocs pétroliers du parc de la Salonga doit être suivie d’une décision annulant les blocs pétroliers du parc des Virunga et du reste de la région de la Cuvette Centrale. Ce sont de vastes zones riches en biodiversité qui fournissent de l’eau potable, la sécurité alimentaire et des médicaments aux communautés locales et qui rendent des services environnementaux à l’humanité », explique Irene Wabiwa Betoko, chef de projet international pour la forêt du bassin du Congo.
Le parc national de la Salonga est la plus grande réserve de forêt tropicale humide d’Afrique, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1984. Le parc joue un rôle fondamental dans la régulation du climat et la séquestration du carbone. Abritant de nombreuses espèces endémiques menacées telles que le chimpanzé pygmée (ou bonobo), l’éléphant de forêt, le crocodile africain au museau effilé et le paon du Congo le parc de la Salonga avait été inscrite sur la Liste du patrimoine mondial en péril en 1999, en raison de pressions telles que le braconnage, la déforestation et une mauvaise gestion. En outre, le gouvernement de la RDC a par la suite délivré des licences de forage pétrolier qui ont empiété sur la zone protégée, constituant une menace pour le site riche en faune.
« La mise aux enchères des blocs pétroliers par la RDC a non seulement manqué de transparence et fait scandale pour des zones environnementales particulièrement sensibles, mais elle ne profitera ni aux Congolais ni à la planète. Au lieu de privilégier un petit groupe de bénéficiaires de l’industrie des combustibles fossiles toxiques, la diversification de l’économie de la RDC devrait se faire par des investissements dans les énergies renouvelables qui rendront l’énergie accessible et abordable pour tous », a conclu Irène Wabiwa.
Greenpeace Afrique exhorte l’UNESCO et le gouvernement de la RDC à publier les documents justificatifs concernant la décision d’annuler les blocs pétroliers susmentionnés et la carte des 9 blocs pétroliers dans la cuvette centrale, objet de la future mise aux enchères.
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Tal Harris
Coordinateur des communications internationales – Greenpeace Africa,
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