Plusieurs mois avant le pic annuel des incendies, la forêt tropicale d’Amazonie et le Cerrado au Brésil sont les proies des flammes. Un total de 3815 foyers d’incendie ont été enregistrés, soit 65% de plus qu’en 2020. Ce chiffre est le plus haut depuis 14 ans. “Les incendies constituent à la fois le symptôme et la cause de la crise climatique.”

Les données publiées par le Brazilian National Institute for Space Research (Inpe) ont de quoi inquiéter. Elles indiquent qu’en mai 2021, soit plusieurs mois avant la saison des incendies, l’Amazonie et le Cerrado ont connu le nombre d’incendies le plus important depuis 2007. Les satellites ont confirmé la présence de 1186 foyers en Amazonie (soit une augmentation de 40% par rapport à 2020) et de 2649 dans le Cerrado (soit 78% de plus que la même période en 2020). La majorité de ces feux sont allumés délibérément afin de défricher des espaces ensuite dédiés à l’agriculture.

“Ces chiffres ne sont malheureusement pas surprenants au regard de la politique délétère menée par Jair Bolsonaro” explique Sébastien Snoeck, expert en agriculture durable chez Greenpeace Belgique. “Son agenda désastreux n’a fait que s’accélérer depuis l’année dernière, à tel point que son ministre de l’Environnement fait aujourd’hui l’objet d’une enquête pour crimes contre l’environnement, une première dans l’histoire”. 

“Alors que l’Union Européenne négocie actuellement des accords avec le Brésil, nous ne pouvons détourner le regard sur cette situation et sur les dramatiques records de déforestation et d’incendies” poursuit Sébastien Snoeck. “Il est indispensable que l’Union Européenne et ses entreprises cessent de favoriser la destruction de la nature et le dérèglement climatique. Nous espérons que la Commission Européenne proposera dans un avenir proche une législation européenne stricte pour mettre fin à la consommation des produits qui jouent un rôle dans la destruction des forêts et des écosystèmes. Une des causes principales de leur destruction n’est autre que la culture du soja, dont l’Europe – et la Belgique avec elle – est une grande importatrice.”

Ces incendies ne menacent pas seulement le climat et la biodiversité. Les populations locales sont durement frappées par ces incendies et par la diminution des précipitations. Les pollutions atmosphériques augmentent également l’incidence des maladies respiratoires. Et cela alors même que le Brésil est actuellement toujours très sévèrement touché par l’épidémie au COVID-19. 

“Les incendies constituent à la fois le symptôme et la cause de la crise climatique. La déforestation rapproche l’Amazonie d’un point de basculement (tipping point) où elle ne sera plus une forêt tropicale. Malgré des ouvertures faites à la communauté internationale ces derniers mois, il ne faut pas se tromper sur les intentions de Bolsonaro. Elles sont très claires :  accélérer son programme, tenter de démanteler les licences environnementales, réduire la taille des territoires indiens et récompenser l’accaparement illégal des terres », conclut Sébastien Snoeck.

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