Les 14 activistes de Greenpeace Belgique arrêté·es hier lors d’une action au terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge sont toujours détenu·es. Les 14 personnes ont été placées hier en détention judiciaire et ont déjà dû passer une nuit en prison. Elles ont été interrogé·es ce matin.

« Nous ne comprenons pas pourquoi nos activistes sont détenus·es depuis si longtemps. Ce ne sont pas nos activistes, mais les entreprises gazières comme Fluxys qui sont les criminels dans cette histoire” déclare Valerie Del Re, directrice de Greenpeace Belgique. “Elles continuent d’investir dans de nouvelles infrastructures de gaz fossile, ce qui est un désastre pour les droits humains et pour le climat. Nos actions de désobéissance civile sont toujours non violentes et ne causent aucun dégât. Elles constituent un moyen légitime de s’opposer à des pratiques qui nous menacent toutes et tous. Nous saluons le grand courage de nos activistes et nous faisons tout notre possible pour les aider dans ces moments difficiles.”

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© Greenpeace – Eric de Mildt.
Photos et vidéos de l’action sont à retrouver ici.

Hier, des grimpeurs et des kayakistes de Greenpeace Belgique ont occupé pendant six heures le terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge. Par cette action, Greenpeace souhaite attirer l’attention sur le rôle des opérateurs gaziers tels que Fluxys, dans le récent développement spectaculaire du commerce du gaz naturel liquéfié (GNL) américain vers l’Europe, au détriment de nos objectifs climatiques et des droits humains. Greenpeace demande l’arrêt de toute nouvelle infrastructure gazière et un plan européen de sortie progressive du gaz d’ici 2035.

Comme le démontre le rapport de Greenpeace “Who Profits From War”, en 2022, les importations européennes de GNL américain ont augmenté de 140 %. [1] Les États-Unis et l’Union européenne prévoient de doubler respectivement leur capacité d’exportation et d’importation de GNL alors que l’impact du GNL sur le climat reste bien plus élevé que celui du gaz acheminé par gazoduc. [2] A l’heure actuelle, 8 terminaux de GNL sont en cours de construction dans l’UE et des projets visant à en construire 38 autres sont sur la table. Si tous ces terminaux voient le jour, ils seraient responsables de l’émission de 950 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, ce qui équivaut à près d’un tiers des émissions de l’Union Européenne en 2019.

Notes

[1] Greenpeace International, “Who Profits From War. How gas corporations capitalise on war in Ukraine” – Executive Summary en français. 

[2] L’impact des importations européennes de GNL sur le CO2 est 2 à 4 fois plus élevé que celui du gaz acheminé par gazoduc (mesure effectuée depuis le puits de gaz jusqu’au marché). Source : Rystad Energy (voir le rapport ci-dessus).