Le rapport illustre à quel point «ça n’arrivera pas qu’aux autres» et analyse comment la Belgique sera touchée, tant dans sa ‘physionomie territoriale’ qu’au cœur de sa biodiversité. Quant à nos draches nationales, elles ne risquent à l’avenir pas de faire défaut ! En développant une vision globale des impacts climatiques, cet ouvrage devrait contribuer à orienter – enfin – la Belgique vers une mise en œuvre plus ambitieuse du Protocole de Kyoto.

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Executive summary: Les changements climatiques – en grande partie la conséquence de l´utilisation massive des combustibles fossiles -représentent la plus grande menace environnementale pour l´humanité. Bien que les impacts touchent déjà, et toucheront de manière disproportionnée les populations pauvres des pays en développement, les pays développés ne seront pas épargnés. Ce rapport souligne quelques-uns des impacts attendus en Belgique.
Pour empêcher des changements climatiques dangereux,des réductions d´émissions de gaz à effet de serre de l´ordre de 80% sont nécessaires dans les pays industrialisés d´ici la moitié du 21ème siècle. Au Royaume-Uni, en Allemagne et aux Pays-Bas, les autorités ont déjà fait preuve de leadership en mettant leur pays sur la voie de réductions d´émissions comprises entre 40% d´ici 2020 et 60%d´ici 2050. Au-delà du premier objectif du protocole de Kyoto, la Belgique doit également développer d´urgence une vision politique à long terme lui permettant de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 80% d´ici 2050. Cette politique à long terme doit inclure des efforts dans tous les secteurs (industrie, production d´électricité,ménages et transport). A défaut, la Belgique ne pourra remplir ses obligations dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le climat, à savoir empêcher des changements climatiques dangereux. Avec tous les impacts négatifs que cela implique, tant en Belgique qu´à l´étranger,pour les générations actuelles et futures…
La lutte contre les changements climatiques nécessite une refonte profonde du système énergétique belge. Elle doit dès lors également être perçue comme une occasion pour la Belgique de diminuer sa dépendance énergétique et d´augmenter la sécurité de ses approvisionnements. La Belgique importe actuellement la quasi totalité de ses sources d´énergie primaire (pétrole, gaz, charbon et uranium),ce qui met l´économie belge à la merci tant des variations des prix mondiaux des matières premières que de l´augmentation prévisible des coûts des combustibles suite à leur raréfaction. La dépendance du pétrole et les tensions géopolitiques qui y sont liées sont bien connues.Le charbon est le combustible fossile le plus polluant et n´a pas sa place dans une économie sobre en carbone.Quant à l´énergie nucléaire, elle s´est avérée une source de problèmes insolubles (en matière de déchets notamment),peu fiable, très chère et dangereuse. Les menaces terroristes ne font qu´accroître les risques. Le nucléaire est également incapable de concurrencer les autres sources d´énergie sans le renfort d´énormes subsides.
Combinées à l´efficacité énergétique, les diverses source sd´énergies renouvelables offrent une réponse immédiate,respectueuse de l´environnement, sûre et performante,tant à la problématique des changements climatiques qu´à la sécurité des approvisionnements en énergie. Les énergies renouvelables fournissent déjà de l´électricité à des millions de personnes de par le monde. En Europe,elles ont permis la création de centaines de milliers d´emplois et offrent la perspective d´un marché en pleine croissance de plusieurs milliards d´euros. L´éolien offshore est particulièrement adapté à la fourniture d´énergie à grande échelle pour la Belgique.
Sans des actions urgentes afin de réduire rapidement nos émissions de gaz à effet de serre, la possibilité de limiter l´augmentation de température en deçà d´un niveau dangereux aura disparu d´ici une dizaine d´années. Certains secteurs grands consommateurs d´énergie devront sans doute revoir leurs cycles de production mais, au fur et à mesure que le monde se dirige vers une économie sobre en carbone, des entreprises auront l´occasion de se développer et de créer des emplois en fournissant les technologies du futur, notamment dans les secteurs des énergies renouvelables et de l´efficacité énergétique. La Belgique et ses entreprises ne peuvent manquer le coche. Une chose est sûre: si la lutte contre les changements climatiques a un prix, les coûts de l´inaction sont potentiellement bien plus élevés.

Num. pages: 5