Toronto – Le rapport de l’ONU sur la biodiversité, qui souligne la perte massive d’espèces dû à l’impact humain, requiert des actions urgentes pour protéger les forêts et les océans partout dans le monde. Il nous invite également à revoir nos modes de production agricole et de consommation alimentaire afin de mettre en œuvre des changements.

Le rapport d’évaluation sur la biodiversité et les services écosystémiques de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) nous met en garde sur le fait qu’un million d’espèces animales et végétales sont actuellement menacées d’extinction. Il s’agit du chiffre le plus alarmant dans l’histoire de l’humanité.

Le rapport relève que la plupart des objectifs d’Aichi, contractés par les États en 2011 sous l’égide de l’ONU, ne seront pas atteints à l’échéance fixée de 2020, portant ainsi préjudice à la moitié des objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.

En réaction au rapport, Shane Moffatt, responsable de la campagne Forêt chez Greenpeace Canada, a dit :

« Ce rapport comporte d’énormes implications pour les Canadien·nes. Si nous n’y prêtons pas attention, il pourrait être le dernier avertissement avant que les pertes deviennent irréversibles. De l’abeille au caribou, la vie sauvage est en grande difficulté. Nous avons les moyens d’agir pour atténuer cette crise en protégeant au minimum 30% de zones terrestres et marines au Canada.  L’avantage de telles mesures de protection est que la restauration des milieux naturels joue un grand rôle dans la lutte contre les changements climatiques. Combiner la conservation de la biodiversité avec des réductions drastiques des émissions de CO2 et une augmentation du stockage du carbone dans les forêts peut contribuer de manière significative à limiter le réchauffement climatique à 1,5 ° C.  Ces solutions, qui reposent sur les services que nous rend la nature, peuvent renforcer notre résilience. »

Le rapport de l’IPBES révèle que 66% des océans subissent de multiples pressions anthropiques et que l’environnement marin mondial présente de « graves altérations ». Le rapport prévient que la richesse et l’abondance de la vie marine sont en déclin limitant la capacité des océans à assurer la sécurité alimentaire et à servir de protection contre les changements climatiques.

Agnès Le Rouzic, chargée de campagne Océans et Plastique chez Greenpeace Canada, a ajouté:

« Ce rapport est très clair : notre incapacité à protéger les océans a un effet dévastateur et potentiellement irréversible sur la biodiversité. Il est essentiel que nous agissions sans attendre pour protéger la vie marine et les écosystèmes. Or, la plupart des collaborations internationales se sont jusqu’ici concentrées sur la meilleure façon d’exploiter la vie marine et de piller les mers pour un profit à court terme. Nous avons besoin d’un traité mondial sur les océans qui protège au moins 30% de océans à l’échelle mondiale d’ici 2030. À ce jour, seulement 1% des eaux internationales font l’objet d’une réelle protection et il n’existe aucun mécanisme juridique permettant la création d’aires protégées dans la haute mer. La création d’un réseau de sanctuaires marins contribuerait à préserver la vie marine, à augmenter la résilience des écosystèmes et à créer les conditions permettant de garantir la sécurité alimentaire de millions de personnes. N’oublions pas que des océans en santé sont des alliés de taille pour atténuer les changements climatiques. Il faut maintenant que les États s’engagent à respecter les recommandations scientifiques en signant un traité ambitieux qui permettra de protéger les océans et notre planète. »

Le rapport de l’IPBES a averti que les principaux facteurs de modifications des milieux naturels, tels que le changement d’utilisation des sols, l’exploitation des organismes vivants, les changements climatiques et la surconsommation, se sont accélérés à des niveaux sans précédent.

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