Nous avons réussi! Plus de soixante gouvernements ont désormais ratifié le traité mondial sur les océans, ce qui constitue une avancée majeure pour la protection de la vie marine. Bien qu’il reste encore beaucoup à accomplir, cette victoire mérite d’être célébrée.

Le tout premier rapport de Greenpeace sur la nécessité d’un traité sur les océans a été rédigé en 2005. Depuis lors, des chargé·es de campagne, des scientifiques, des communautés autochtones et d’innombrables autres organisations sur tous les continents ont travaillé sans relâche pour créer un élan en faveur d’un traité audacieux. Même des entreprises dépendantes des océans se sont jointes à l’appel pour rendre certaines zones de notre planète bleue interdites à toute activité commerciale.

Au fil des ans, des millions de voix se sont élevées en faveur de la protection des océans. Vous avez signé des pétitions, manifesté dans les rues, interpellé les gouvernements, fait pression sur les entreprises de pêche et les chaînes de supermarchés, et partagé votre amour de la mer afin d’inciter les leaders du monde entier à conclure un accord. À toutes celles et ceux qui ont agi pour faire de ce traité une réalité, quelle que soit la manière dont vous l’avez fait : merci. Cette victoire nous appartient.

L’importance du traité mondial sur les océans 

Les océans sont en crise. Moins de 1 % de la haute mer est entièrement ou hautement protégée, ce qui signifie qu’elle reste vulnérable à la pêche industrielle, à l’augmentation du trafic maritime, au forage pétrolier et, peut-être bientôt, à l’exploitation minière en eaux profondes.

Le traité mondial sur les océans a le pouvoir de réellement changer la donne. Pour la première fois, les gouvernements disposent d’un cadre juridique pour créer des sanctuaires en haute mer – de vastes zones protégées situées en dehors des eaux nationales de tout pays – où les écosystèmes fragiles peuvent se rétablir et prospérer. S’il est pleinement mis en œuvre, le traité pourrait permettre la création du plus grand réseau de sanctuaires océaniques de l’histoire, couvrant plus d’un tiers des océans mondiaux.

Il est incroyable de constater que la moitié de la biodiversité de la Terre se trouve dans les océans. Notre planète est plus bleue que verte, mais une grande partie de cette vie existe sous les vagues. Nous commençons tout juste à comprendre l’importance des grands fonds marins. Les monts sous-marins, qui se dressent sur le plancher océanique, servent vraisemblablement de repères aux oiseaux migrateurs, et les profondeurs marines jouent probablement un rôle dans la production d’oxygène.

Les sanctuaires marins ne permettent pas seulement à la faune de se rétablir; ils sont également essentiels pour nous aider à lutter contre la crise climatique et à garantir la sécurité alimentaire de milliards de personnes.

A Tristan Rock Lobster (Jasus tristani) scuttles away from the diver while yellowtail amberjacks circle in the background.

En haute mer, la vie marine prospère autour de montagnes submergées telles que le mont Vema, situé au large des côtes sud-africaines. © Richard Barnden/Greenpeace

Message au gouvernement canadien

Malheureusement, le Canada ne figure pas parmi les 60 premiers pays à avoir ratifié le traité, bien qu’il l’ait signé. À 120 jours de l’entrée en vigueur du traité, le Canada peut encore le ratifier à temps pour la toute première COP sur les océans. Nous souhaitons que le Canada soit présent à la table des négociations et qu’il soutienne des propositions ambitieuses pour la première génération de sanctuaires marins, notamment la mer des Sargasses dans l’Atlantique.

Les gouvernements du monde entier se sont engagés à protéger au moins 30 % des océans d’ici 2030. Pour y arriver, ils devront interdire toute activité destructrice dans plus de 12 millions de kilomètres carrés de haute mer, une superficie supérieure à celle du Canada, chaque année jusqu’à cette date. C’est une tâche colossale, et le temps presse.

At the first Ocean COP, nations will finally be able to propose sanctuaries under the Treaty. These must be grounded in science, shaped with the participation of Indigenous Peoples and local communities, and ensure full protection from harmful industries.

Nous savons que les sanctuaires marins sont la solution

Il est facile d’imaginer ce que des sanctuaires entièrement protégés pourraient accomplir. La réserve marine des Galápagos a été créée il y a plus de deux décennies, puis agrandie en 2022. Elle constitue un exemple remarquable de la manière dont les sanctuaires marins peuvent aider la vie océanique à se rétablir lorsqu’on lui accorde de l’espace et une protection.

Les tortues, les raies manta et les requins sont de retour dans le secteur, tandis que les populations de poissons se sont rétablies, débordant dans les eaux environnantes et soutenant les communautés locales vivant de la pêche. Les récifs coralliens et les écosystèmes y prospèrent, attestant du fait que lorsque les industries destructrices sont tenues à l’écart, la vie marine peut récupérer rapidement.

Si un seul sanctuaire autour d’un archipel peut générer un tel espoir et une telle abondance, imaginez ce qu’un réseau entier de sanctuaires, couvrant de vastes étendues d’eaux internationales, pourrait accomplir. 

Célébrons notre victoire collective, puis continuons à nous mobiliser

Les activistes, les communautés côtières, les personnes qui vivent de la pêche artisanale, les scientifiques et les défenseur·ses des océans peuvent saluer cette réussite, qui démontre que lorsque des millions de voix appellent au changement, ce qui semblait autrefois être un objectif inatteignable peut devenir possible.

Appelons à la création de sanctuaires marins mondiaux dès maintenant

Le Traité mondial sur les océans doit être signé par 60 pays d’ici 2025 pour devenir juridiquement contraignant. Signez la pétition pour que le Canada fasse partie du nombre!

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