Si, en ces temps troublés, les climatosceptiques remettent en question le principe même d’une planète en bonne santé, la plupart des gens s’accordent à dire qu’un air pur, qu’une eau claire et de la nourriture saine sont indispensables à la vie.
Les êtres humains ne sont pas une entité séparée de la nature. Lorsque nous demandons de protéger la biodiversité, le climat et les océans, c’est aussi pour protéger notre avenir et celui de nos enfants.
Détruire les forêts, produire toujours plus de plastique et extraire toujours plus d’énergie fossile au nom de l’argent est un non-sens : car les conséquences du réchauffement de la planète n’épargneront personne, pas même les plus riches.

Crise climatique et prolifération des maladies
Le réchauffement de notre planète est une réalité dont on peine encore, au Luxembourg, à saisir l’ampleur. Certes, les records de chaleur sont régulièrement battus et on peut craindre chaque année de nouvelles catastrophes météorologiques. Néanmoins, d’autres conséquences, plus insidieuses encore, pourront impacter notre santé dans les années à venir : celle de la prolifération des maladies.
Avec le réchauffement de nouvelles régions du monde, certains moustiques et insectes vecteurs de maladies graves (malaria, dengue…) se déplacent déjà et vont peut-être, à terme, s’installer dans les régions historiquement les plus froides. Les inondations favorisent également la propagation des agents infectieux (insectes, bactéries, virus) et la hausse des températures affecte le développement, la survie et la transmission des pathogènes et de leurs hôtes, souvent des animaux ; or environ 75% de toutes les maladies infectieuses émergentes ou réémergentes sont des zoonoses – ce qui signifie qu’elles proviennent des animaux.

Lutter contre la crise climatique, ce n’est pas simplement sauver les ours polaires et les îles lointaines de la disparition (quoique cela devrait être une raison largement suffisante pour agir et nous y reviendrons !). C’est aussi protéger notre santé et prévenir l’apparition de maladies qui ne connaissent pas de frontières, comme le rappelait Xavier Bettel en décembre dernier.
Mais ce n’est pas tout ; car la pollution de l’air (en grande partie imputable au secteur des transports, qui pèse tout particulièrement sur l’empreinte carbone luxembourgeoise) serait responsable d’un décès sur cinq dans le monde et de 260 morts prématurées par an au Grand-Duché.

Consommation et principe de précaution
La pollution, qu’elle soit d’origine plastique, dans l’air ou bien chimique, nuit à l’environnement et à notre santé.
Alors que les scientifiques commencent à peine à comprendre les effets à long terme du plastique sur notre santé, on sait qu’on en retrouve partout sur la planète et jusque dans notre sang. Les substances toxiques libérées par les combustibles fossiles — utilisés pour produire le plastique — polluent l’eau et l’air, mais pourraient irriter également la peau, les yeux, nuire au système respiratoire, nerveux et gastro-intestinal, et même endommager le cerveau. Le plastique fait donc peser un double risque sur la planète, à la fois environnemental et sanitaire, qu’il serait bon d’éliminer… pour notre propre bien !

Le principe de précaution doit s’appliquer à tous les niveaux, car il n’y a rien de plus précieux que notre santé. Celle-ci doit impérativement passer avant les intérêts des lobbys, responsables par ailleurs du maintien de l’autorisation du glyphosate en Europe jusqu’en 2034. S’opposer au glyphosate, au plastique ainsi qu’aux polluants éternels est une absolue nécessité pour la vie humaine.
Solidarité internationale et crise sociale
L’augmentation des risques de crises sanitaires concerne évidemment le Luxembourg tout comme le reste du monde. Cette réalité très égoïste ne doit pas nous faire oublier que lutter contre la destruction des écosystèmes c’est aussi faire preuve d’empathie et de solidarité envers les populations les plus touchées par la pollution et le réchauffement de la planète, souvent d’ailleurs celles qui habitent les territoires qui y contribuent le moins ; des personnes qui, comme nous, ne demandent qu’à vivre (en bonne santé !) à l’endroit qu’elles considèrent comme leur foyer.

Pourtant, avec la montée des eaux et les sécheresses, des pays entiers vont disparaître et la nourriture va manquer de plus en plus (ce n’est qu’une question de temps avant que les systèmes alimentaires mondiaux et de l’Europe, déjà fortement inégaux, ne subissent de plein fouet la première crise). Alors davantage de personnes vont devoir se déplacer pour leur survie. Cela va entraîner, à terme, des flux migratoires de plus en plus nombreux, alors même que nous vivons une époque troublée où les frontières se ferment.
Les images terribles d’enfants malnutris et de familles chassées de force — par la guerre comme par les catastrophes météorologiques — vont se multiplier, si nous n’agissons pas pour la planète.

Les bienfaits (pourtant évidents) de la nature sur notre santé
Faites le test. Que préférez-vous : vous balader dans une zone industrielle ou bien en forêt ? Respirer l’air au bord d’une autoroute ou d’une rivière ? Manger un plat cuisiné avec des ingrédients frais ou un sandwich triangle ultra transformé ?
Nous savons, toutes et tous, que l’environnement et la biodiversité sont précieux pour notre bien-être autant que pour notre santé. Alors pourquoi ne faisons-nous pas mieux le lien entre la lutte contre la déforestation et la préservation de notre propre équilibre ? Entre la pollution de l’air et la multiplication des cancers ? Entre le réchauffement climatique et la pénurie d’eau ?

À l’approche du Jour du dépassement du Luxembourg (le premier pays européen à atteindre ses limites, et le deuxième à l’échelle mondiale), est-ce qu’il ne serait pas urgent de remettre en question notre système socio-économique et surtout nos priorités ? Qu’est-ce qui compte vraiment ? Cette santé que l’on se souhaite toutes et tous en début d’année ou bien une voiture neuve (alors que l’ancienne fonctionne très bien) ? L’accumulation de chiffres sur un compte bancaire qui ne nous suivra pas dans la tombe, ou bien une vie épanouie et en bonne santé pour toutes et tous sur la planète ?

Faisons les bons choix, ensemble !