Luxembourg, 22 novembre 2024 – L’accord finalement voté dans la nuit de samedi à dimanche prévoit une maigre enveloppe de 300 milliards de dollars annuels de la part des pays développés pour soutenir l’action climatique de ceux du Sud : un montant dérisoire au regard des besoins estimés à plusieurs milliers de milliards. Sans surprise, vu l’influence manifeste des lobbys pétro-gaziers au sein de la COP, l’accord ne fait pas non plus mention du principe pollueur-payeur. Enfin, il porte peu de considération quant à la qualité des financements. Si la société civile avait appelé à ne pas voter d’accord du tout plutôt qu’un mauvais, celui-ci demeure clairement défavorable aux pays du Sud.

Les États du Nord, pour échapper à leurs responsabilités et ne pas contribuer davantage au financement, ont largement invoqué des contraintes budgétaires au niveau national. Pour Xavier Turquin, directeur chez Greenpeace Luxembourg, « les gouvernements des États du Nord adoptent une posture néocoloniale. En refusant de mettre à contribution les profits indécents des entreprises pétrolières et gazières, ces gouvernements font preuve d’un mépris insupportable : ils préfèrent préserver les intérêts privés, quitte à mettre en danger la vie des populations du Sud. »

Il ne s’agit pas que d’un enjeu de solidarité : si les pays du Nord ne donnent pas aux pays du Sud les moyens d’agir contre le réchauffement climatique, c’est l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre qui augmentent et la température mondiale avec, exposant ainsi l’humanité tout entière à des catastrophes climatiques plus nombreuses et plus violentes. « Cette position — qui a conduit à ce texte insultant pour les pays du Sud —  est tout simplement égoïste et irresponsable. Il aggrave encore la vulnérabilité de ces pays, alors qu’il est plus que jamais nécessaire d’opérer un changement de paradigme en allant chercher les financements dans les profits faramineux de l’industrie fossile, première responsable de cette crise mondiale », conclut Xavier Turquin. 

En 2022, les profits de l’industrie fossile au niveau mondial s’élevaient à 4 000 milliards de dollars, le coût des dégâts provoqués par les catastrophes climatiques dans le monde : 300 milliards de dollars. En taxant seulement 7,5% de ces profits, les gouvernements auraient pu régler la facture des catastrophes climatiques dont les pétro-gaziers sont responsables. Greenpeace Luxembourg appelle donc de toute urgence les gouvernements à faire payer les entreprises des énergies fossiles à l’échelle internationale.

L’organisation environnementale suivra avec attention les discussions qui mèneront à la COP30 l’an prochain au Brésil.