Luxembourg, le 19 décembre 2025 – La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ne se rendra pas au Brésil ce week-end pour signer l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur. Ce nouveau report intervient dans un contexte de contestation persistante d’un traité négocié depuis plus de 25 ans, et toujours fortement controversé au sein de l’UE.
Réaction de Gauthier Hansel, chargé de campagne chez Greenpeace Luxembourg : « Après vingt-cinq ans de négociations opaques, l’accord UE-Mercosur incarne un modèle commercial dépassé. Il favoriserait l’augmentation des échanges de viande, de pesticides et d’autres produits aux impacts environnementaux et sociaux dévastateurs, avec de lourdes conséquences pour l’Amazonie, le climat et les droits humains. La semaine dernière, Greenpeace Luxembourg a remis sa pétition contre cet accord au ministère des Affaires étrangères et européennes, afin de rappeler que l’inquiétude s’exprime aussi clairement au Grand-Duché. Ce nouveau report montre qu’il est temps pour l’Union européenne et ses États membres, y compris le gouvernement luxembourgeois, de renoncer à ce traité et de s’engager dans des relations commerciales réellement durables et cohérentes avec leurs engagements climatiques. »
Selon de nombreuses analyses, l’accord UE-Mercosur fragiliserait le règlement européen contre la déforestation, compromettrait les engagements climatiques de l’Union européenne et encouragerait un modèle commercial fondé sur l’augmentation des échanges de plastiques, de pesticides interdits et de produits issus d’une agriculture industrielle destructrice, accélérant la destruction d’écosystèmes précieux en Amérique du Sud.
Syndicats, associations de consommateurs, organisations de défense des droits humains, ONG environnementales, économistes, peuples autochtones et collectivités locales ont exprimé leur opposition. Plus de deux millions de citoyennes et citoyens européens ont également signé des pétitions contre le projet. L’alliance Stop EU-Mercosur, qui rassemble plus de 450 organisations en Europe et en Amérique du Sud, a par ailleurs documenté de manière approfondie les multiples problèmes posés par cet accord.
Le traité de libre-échange continue par ailleurs de faire face à une opposition politique marquée dans plusieurs États membres, dont la France, la Pologne, l’Irlande, la Hongrie et l’Autriche, ainsi qu’au Parlement européen. À ce stade, aucune date n’a été fixée pour sa signature, ni pour un éventuel processus de ratification.


