8,5 milliards de tonnes de plastique produites depuis 1950 dans le monde. C’est le chiffre par lequel, nous découvrons, effarés, l’ampleur du désastre qui pèse telle une épée de Damoclès, sur nos têtes. Et la tendance n’est pas près de s’inverser si nous ne prenons pas, ici et maintenant, au plus haut niveau, des mesures fortes, courageuses, s’appliquant à tous.

Volontaires Greenpeace Afrique de Kinshasa – RDC

Un traité mondial sur les plastiques est essentiel pour lutter contre la crise du plastique en Afrique

Ce défi est à la mesure de l’espoir suscité par « un accord international de lutte contre la pollution provoquée par la production de matière plastique », porté par le Pérou et le Rwanda, soutenus par 27 pays membres de l’Union européenne et 7 autres pays, et proposé jeudi 2 septembre 2021 à Genève. 

C’était à l’issue d’une réunion hybride, à laquelle plus de 1 000 représentants de 140 pays et de nombreuses ONG ont participé, au siège de l’Organisation mondiale du Commerce, sur les bords du lac Léman.

Une réunion de plus ? Peut-être pas si l’on se fie aux avancées notées dans le texte de l’accord, par la prise en compte “des microplastiques, une source de pollution dont l’ampleur commence seulement à être mesurée, et ferait la promotion d’une économie circulaire englobant l’ensemble du cycle de ces produits : de leur fabrication à leur utilisation”. Mais le texte de la résolution va au-delà de la seule pollution de l’environnement marin par les matières plastiques parce que « 80 % des plastiques qui finissent dans la mer viennent de sources terrestres » selon un article du site français Sudouest.fr avec AFP, dans son édition du 03 septembre 2021.

Par ailleurs, le texte doit être examiné par l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, du 28 février au 2 mars 2022 à Nairobi, où se trouve le siège du Programme pour l’environnement de l’ONU.

Aujourd’hui, des enseignements semblent avoir été tirés, notamment à la lumière des statistiques qui démontrent clairement, que pour la troisième fois seulement depuis le XXe siècle, la consommation mondiale de plastique a reculé en 2020 par rapport à 2019, à la faveur de la crise sanitaire, passant d’une production mondiale de 367 millions de tonnes contre 368, selon l’association européenne des producteurs de plastique, Plastics Europe. D’où la nécessité de reconsidérer notre rapport avec le plastique, depuis sa production jusqu’à son élimination.

Volontaires de Greenpeace Afrique – Douala – Cameroun

Un traité international de lutte contre le plastique, une chance pour la protection des océans en Afrique, mais pas que…

Ce qui n’a pas changé en revanche, c’est bien cette situation des pays africains qui sont aujourd’hui, submergés par le péril plastique, aussi bien sur terre qu’en mer, nonobstant les lois et autres règlements internationaux et à l’interne, en vigueur. 

S’y ajoute également aujourd’hui le phénomène de Greenwashing, des déchets plastiques quittant l’Europe ou les Etats-Unis à travers des conteneurs pour être déversés en Afrique. Plus d’une fois certains gouvernements africains (Sénégal, Tunisie, etc.) se sont montrés radicaux et ont, tout simplement, fait un retour à l’envoyeur. C’est ce qui fera dire à Awa Traoré, chargée de campagne océans au niveau de Greenpeace Afrique que “l’Afrique n’est pas une décharge et ne peut plus être à la merci des intérêts des entreprises. Elles font croire au monde entier que les emballages en plastique peuvent être durables, puis ils finissent sur nos côtes“.

C’est dire que le traité mondial de lutte contre plastique en gestation est une chance à saisir. Nous lançons un appel à tous les gouvernements africains, les organisations de protection de l’environnement, acteurs de la société civile de chaque pays, activistes, entreprises, etc. à joindre leurs efforts pour l’établissement de ce traité international. 

Il est d’une urgente nécessité de faire bouger les lignes, surtout en ce qui concerne les pays africains, au risque de voir dans nos grands bols de repas familiaux en Afrique, plus de plastique…que de poisson.

Volontaires de Greenpeace Afrique – Yaoundé – Cameroun

Cheikh Bamba Ndao – Greenpeace Africa