Fin mars 2021, l’année européenne du rail a officiellement été lancée. Une manière pour la Commission européenne de mettre à l’honneur un mode de transport durable. Cependant, derrière les beaux discours, les autorités ont encore beaucoup de travail à fournir pour être à la hauteur de leur ambition et faire de cette année celle de la renaissance du rail.
En effet, privilégier le train plutôt que l’avion est l’un des meilleurs moyens de lutter contre la crise climatique, mais nous avons besoin de politiques cohérentes et d’investissements pour rendre les voyages en train plus accessibles. Il est donc temps d’en finir avec les politiques contre productives comme le fait de renflouer les compagnies aériennes et de financer de grands projets autoroutiers. Il est grand temps de donner la priorité au train !
Le saviez-vous ?
- En moyenne, un voyage en train émet 4 fois moins de CO₂ qu’un voyage en voiture et 5 fois moins de CO₂ qu’un vol en Europe.Des trains plus nombreux et de meilleure qualité peuvent aider l’Europe à réduire l’impact de la mobilité sur la dégradation du climat.
- 65 % des Européens sont favorables à l’interdiction des vols court-courriers lorsqu’il existe une alternative de moins de 12 heures.
- Les liaisons aéroportuaires les plus fréquentées d’Europe peuvent toutes être parcourues en moins de six heures en train (non compris les liaisons insulaires).
- Alors que le coût des émissions est absent des tarifs aériens et que le transport routier paie à peine l’utilisation de l’infrastructure routière, les compagnies ferroviaires doivent payer des taxes sur l’énergie et des péages ferroviaires.
- En 2018, une étude de la Commission européenne a montré que sur 365 liaisons ferroviaires transfrontalières ayant existé, 149 (41 %) étaient non opérationnelles.
- Investir dans les transports publics et les trains crée plus d’emplois que la construction de routes.
5 mesures prioritaires pour la renaissance européenne du chemin de fer
Greenpeace presse les gouvernements nationaux et l’Union européenne de prendre cinq mesures prioritaires pour soutenir une renaissance des chemins de fer :
- Relancer 30 lignes internationales sous-utilisées pour construire un réseau européen véritablement connecté et commencer à déployer de nouveaux trains de jour et de nuit à partir de la fin 2021.
- Investir dans la modernisation des chemins de fer et dans des trains neufs ou rénovés afin de constituer une réserve européenne de matériel roulant compatible.
- Faire en sorte que le train soit moins cher et plus facile à utiliser que l’avion en supprimant progressivement les subventions au transport aérien et en interdisant les vols court-courriers, lorsqu’il existe un train de nuit ou une correspondance de jour.
- Rendre les trains accessibles à tous, y compris aux personnes à mobilité réduite, et garantir les droits des passagers, y compris pour les trajets internationaux impliquant des correspondances avec d’autres trains.
- Contraindre les compagnies ferroviaires à partager des données dynamiques et permettre la création d’un système européen de réservation des trains.
Nos demandes plus détaillées sont disponibles ici.
Des enjeux importants
Dans le courant de l’année, la Commission européenne devrait publier une étude sur les trains de nuit et présenter un plan d’action visant à stimuler les services ferroviaires de passagers longue distance et transfrontaliers.
Pendant ce temps, des milliards d’euros de financement sont promis dans le cadre du plan de relance Covid de l’Union européenne. Les semaines à venir seront décisives, car les pays européens doivent soumettre à l’Europe leur plan national pour obtenir ces financements européens. Plusieurs gouvernements ont déjà versé ou promis des milliards d’euros de prêts et de renflouements à des compagnies aériennes en difficulté, sans les assortir de conditions strictes en matière d’action climatique et de droits des travailleurs.
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