Quelle est la première chose qui vous vient à l’esprit quand vous pensez aux grands fonds marins ? Un lieu mystérieux, des eaux sombres ou des créatures au look extraterrestre ? Mais saviez-vous que les profondeurs de l’océan recèlent des composés précieux qui ont un potentiel immense pour aider la recherche médicale ? 

Températures glaciales, pressions écrasantes et absence de lumière solaire… Les fonds marins n’offrent pas un environnement très agréable mais contre toute attente, la vie a trouvé un moyen de s’y épanouir. Et ils abritent le trésor le plus profond de l’humanité : la machinerie génétique qui a donné aux animaux des grands fonds la capacité de faire face à des conditions extrêmes. Ainsi, c’est l’information génétique de bactéries vivant dans des milieux aux températures extrêmes appelés « sources hydrothermales » qui a rendu possibles les tests de détection du coronavirus.

©Oceans Network Canada
© Oceans Network Canada

Pour aider au développement des médicaments du futur, les Nations unies doivent garantir l’intégrité des écosystèmes des grands fonds marins et de leurs ressources génétiques avant qu’ils ne soient irrémédiablement affectés par des activités humaines comme l’exploitation minière… 

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L’industrie minière des grands fonds s’est en effet lancée dans une course pour extraire des minéraux de ce monde encore inexploré, malgré les appels des scientifiques qui demandent plus de temps pour mieux comprendre ces formes de vie en eau profonde, leur environnement et leur véritable valeur, au-delà de leur simple valeur marchande. 

©NOAA
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Les minéraux sont le composant de base des habitats des fonds marins. L’exploitation minière en eaux profondes vise principalement trois types de gisements : les encroûtements riches en cobalt que l’on trouve généralement sur les monts sous-marins, les sulfures massifs des sources hydrothermales et les nodules polymétalliques qui gisent sur d’immenses plaines en eaux profondes. Les experts affirment que cette exploitation minière se fera au détriment des écosystèmes des grands fonds marins et qu’elle détruira complètement les communautés [biologiques] dans les zones directement exploitées.

Le fond des océans recèle encore beaucoup de secrets

Il y a un demi-siècle, lorsque les lois internationales sur les minéraux des grands fonds marins ont été rédigées, nous ne savions même pas que le génome humain existait. Aujourd’hui, nous savons comment le modifier, ce qui était encore de la pure science-fiction en 1982, lorsque la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (CNUDM) a été ratifiée pour gérer les océans et le Patrimoine commun de l’humanité.

Depuis lors, nous avons cartographié près de 20 % des fonds marins, mais il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Le fond des océans recèle encore beaucoup de secrets qui restent à découvrir.

©Inhabitants

© Inhabitants

Ainsi, lorsqu’il est question de ressources océaniques, nous devons faire preuve d’ouverture d’esprit et être guidés par une science de pointe. Il ne s’agit pas seulement de protéger les écosystèmes : il est prouvé que de nouvelles industries peuvent générer plus de profits que l’exploitation minière, tout en ne détruisant pas la vie au fond des océans.

L’océan, réservoir de virus

L’océan est un véritable réservoir de matériel viral, où les virus dominent d’autres microbes tels que les bactéries et les archées, ce qui influence de manière significative les cycles géochimiques de notre planète.

En réalité, il y a plus de virus dans un litre d’eau de mer que d’humains sur terre. Sur les fonds marins, la concentration de ces particules virales peut être supérieure de trois ordres de grandeur à sa valeur dans l’eau de mer. Ainsi, les grands fonds océaniques ne sont pas seulement le plus grand puits de carbone de la planète, ils constituent également le plus grand réservoir de virus.

Certains animaux comme les isopodes, les amphipodes et les escargots de mer ont mis au point des mécanismes extraordinaires pour lutter contre les virus des profondeurs qui menacent leur santé. 

En bref : la recherche et la prospection ne font que commencer et nous pouvons découvrir dans l’insondable étendue sauvage des profondeurs marines, des éléments susceptibles d’aider l’humanité à relever les défis actuels et futurs. Les fonds marins pourraient notamment livrer le remède contre les maladies qui apparaîtront dans 20 ans. Les gouvernements vont-ils les brader sur l’autel du profit rapide et de la destruction ? La décision leur appartient ainsi qu’à nous tous, en âme et conscience. 

D’après Sergio Cambronero-Solano, auteur et scientifique invité de Pelagos/Université nationale du Costa Rica (traduction libre)

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