Du 21 octobre au 1er novembre, la ville colombienne de Cali accueille la COP16, le sommet des Nations Unies sur la biodiversité, la seizième réunion des pays signataires de la Convention internationale sur la diversité biologique. Quels sont les points à l’ordre du jour et quelles sont les priorités de Greenpeace ?

De la parole à Montréal aux actes à Cali
Le thème de la réunion de Cali est la « Paix avec la nature ». Il s’agit de la première réunion internationale depuis qu’un cadre mondial visant à mettre fin à la perte de biodiversité d’ici 2030 a été adopté lors de la COP15 à Montréal, au Canada, il y a deux ans. Ce plan ambitieux porte le nom de KM-GBF, l’abréviation anglaise pour Kunming-Montreal Global Biodiversity Framework, ou Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal. L’accord a été largement salué comme un « nouveau départ » pour la politique internationale en matière de biodiversité, qui devrait nous conduire à un monde dans lequel « nous vivrons en harmonie avec la nature » d’ici 2050.
Deux ans après l’adoption de cet accord-cadre, il est grand temps de regarder où en sommes-nous dans la mise en œuvre de tous ces plans ambitieux. L’examen prévu portera aussi bien sur le niveau mondial que sur les plans particuliers de chaque pays.
La Colombie montre-t-elle l’exemple en tant que pays hôte?
La Colombie figure parmi les pays du monde avec la biodiversité la plus riche. On y trouve une partie de la forêt amazonienne et des forêts de nuages de la cordillère des Andes. La ville de Cali est située dans l’écosystème du Chocó, une région où l’on trouve de fortes concentrations d’espèces végétales et animales uniques au monde. La Colombie est aussi un pays qui compte de nombreux peuples autochtones, dont beaucoup entretiennent encore des liens très étroits avec leur environnement naturel.
Depuis quelques années, la Colombie joue un rôle de pionnier en matière de conservation de la biodiversité pour notre planète. En 2021, le pays déclarait déjà vouloir classer 30 % de son territoire en zones naturelles protégées.

Pourquoi la COP16 est-elle si importante ?
L’objectif principal de la réunion qui se tiendra en Colombie est d’évaluer les progrès collectifs de la mise en œuvre de l’accord-cadre de Montréal. Il s’agira aussi d’accélérer l’élan en faveur d’une action concrète pour la biodiversité. Car à l’heure actuelle, la réalité n’est malheureusement pas très reluisante : la plupart des pays sont encore très loin d’avoir atteint les objectifs qu’ils se sont fixés à Montréal il y a deux ans. Et la Belgique ne fait malheureusement pas exception.
Greenpeace sera présente à la COP16 en Colombie avec une délégation internationale qui se concentrera principalement sur certains thèmes spécifiques.
Quelles sont les priorités de Greenpeace pour la COP16 ?
La question des ressources financières supplémentaires sera sans aucun doute à nouveau l’un des principaux sujets abordés lors de la COP16. Pour Greenpeace, les pays riches doivent honorer leur promesse et donner au moins 20 milliards de dollars par an à partir de 2025 et 30 milliards de dollars par an d’ici 2030. Des mécanismes doivent également être prévus pour garantir que les populations autochtones et les communautés locales puissent bénéficier d’un accès direct à ces fonds. Greenpeace attend en outre de la COP16 des directives claires pour identifier d’ici 2025 les subventions qui nuisent à la biodiversité.
Le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal prévoit en effet la suppression progressive de ces subventions. D’ici 2030, elles doivent diminuer de 500 milliards de dollars par an. Des incitants financiers supplémentaires doivent en outre être mis en place pour favoriser la conservation de la nature et l’exploitation durable de la biodiversité.
Il est vital de renforcer la protection de la nature pour lutter contre la crise climatique. Et inversement, un climat stable est essentiel pour la nature. La COP16 doit ouvrir la voie pour faire converger urgemment la politique climatique internationale et la politique internationale en matière de biodiversité. Les différents pays doivent également être encouragés à aligner les stratégies relatives au climat et à la biodiversité dans leurs politiques nationales.
La COP29, le sommet des Nations Unies sur le climat, se tiendra en Azerbaïdjan quelques semaines après le sommet sur la biodiversité en Colombie. En 2025,le sommet sur le climat aura lieu dans la ville de Belém, à l’entrée de la forêt amazonienne brésilienne. Il s’agira d’un sommet très important pour faire concorder les politiques en matière de climat et de biodiversité. Le sommet sur la biodiversité en Colombie doit anticiper cette évolution et préparer le plus possible cette intégration.
Greenpeace exige des progrès significatifs dans l’identification des zones marines d’importance écologique et biologiques. Mais les intérêts et les droits des peuples autochtones et des communautés locales qui vivent dans les régions côtières doivent également être pris en compte.
Ces dernières années, la gestion de plusieurs grands parcs naturels a suscité une vive indignation, car elle est souvent entrée en conflit avec les droits des peuples autochtones. La participation active des populations locales à la préservation de la nature et leur soutien sont des conditions préalables indispensables à l’obtention de résultats durables. Le texte final de l’accord-cadre de Montréal octroie une grande importance au respect des droits des peuples autochtones par toutes les initiatives de protection de la nature actuelles et à venir.
La COP16 en Colombie offre une occasion importante de veiller à la concrétisation de cet engagement. Greenpeace sera attentive à ce que les droits des peuples autochtones soient respectés au cours des discussions sur la création de nouveaux parcs naturels et sur l’affectation de fonds supplémentaires à la conservation de la nature.
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