Dans notre pays, la nature est encore trop souvent sacrifiée au profit de nouvelles constructions, qu’il s’agisse de logements, de bâtiments industriels ou encore d’infrastructures de loisir. Les espaces verts sont pourtant des alliés très précieux aussi bien pour notre santé que pour la biodiversité et pour la lutte contre le dérèglement du climat. Ces dernières années, Greenpeace a donc soutenu des groupes locaux qui se battaient contre des projets qui menacent des espaces naturels. A leurs côtés, nous avons pu célébrer plusieurs belles victoires! Nous en dressons la liste dans ce blog.

Retour sur 6 victoires récentes en Belgique
Des actions locales menées contre des projets qui menacent la nature, il en existe un peu partout en Belgique. Beaucoup d’entre elles se sont soldées par une victoire, avec des projets considérablement modifiés voire totalement abandonnés.
1. Le Donderberg à Laeken
Un projet de construction d’une école et de logements était en cours depuis longtemps sur le site du Donderberg à Laeken (Bruxelles). Or, cet espace est une magnifique zone verte, très riche en biodiversité. Les riverain·nes et les comités d’action se sont battus pendant des années pour préserver cet écrin de verdure en ville. Ils ont démontré que la nécessité d’une nouvelle école sur ce site ne correspondait plus à la réalité d’aujourd’hui. Le nouveau collège des échevins a décidé, fin 2024, de suspendre les plans de construction et de transformer l’espace vert vacant en parc.

2. Le bois de Zennebeemden à Malines
À Malines, le comité d’action local « Groene Buffer » s’est mobilisé pour sauver le bois de Zennebeemden. Cette zone était menacée par la construction d’un grand parc d’attraction aquatique, et notamment d’un parking de 1 000 places. À la fin de l’année dernière, le maître d’ouvrage lui-même (la société Plopsa) a finalement décidé d’abandonner son projet en raison de l’incertitude juridique persistante et de l’évolution des réalités économiques.

3. Le bois d’Imbrechies à Bernissart
Le bois d’Imbrechies dans le Hainaut est une forêt ancienne qui s’étend sur 17 hectares. D’une grande valeur écologique, le bois risquait pourtant d’être transformé en zone industrielle. Le groupe « Sauvons le bois d’Imbrechies » y a mené une campagne de sensibilisation et a fait pression sur les autorités communales et régionales. Finalement, les plans ont été abandonnés ici aussi et cette belle forêt a même été classée réserve naturelle domaniale, accessible au public.

4. Le Conseil d’État tranche à Heist-op-den-Berg
À Heist-op-den-Berg, en province d’Anvers, un bois était menacé par un plan d’aménagement du territoire qui prévoyait qu’il soit détruit pour y construire des immeubles. Le bois est très apprécié par toute la communauté alentour. Chaque weekend, des centaines des jeunes viennent y jouer. Le comité « Red het speelbos » a mobilisé plus de 600 personnes pour s’opposer à la destruction du bois. Une pétition en faveur de la préservation de cet espace naturel a été signée par plus de 1 500 personnes. Fin janvier, le Conseil d’État a donné raison aux citoyen·nes et a annulé le projet de construction.

5. La butte du Celly à Sainte-Ode
La société Mammut rêvait de construire un grand complexe touristique sur la butte du Celly, en province du Luxembourg. Il s’agissait d’un projet gigantesque : hôtels, restaurants, gîtes et appartements de luxe, le tout entrecoupé de routes et parkings. Au total, le site devait s’étendre sur 80 hectares pourtant considérés comme de grande valeur écologique. Le comité Celly-C-Nous s’est dressé contre ce projet fou. Avec succès ! Finalement, le contrat de vente entre la province et le promoteur a été annulé.

6. Zone de prairie à Heist-aan-Zee
À Heist-aan-Zee, le long de la mer en Flandre occidentale, un promoteur immobilier prévoyait de construire 117 appartements sur une zone de prairies. Cet espace de haute valeur écologique est en outre sujet aux inondations. Un petit comité d’action local, le SOS Heist-aan-Zee, s’est battu bec et ongle pour défendre la zone. De pétitions en interpellations et autres appels, il n’a cessé de dénoncer le non sens des plans de construction. En bout de course, le promoteur du projet lui-même a baissé les bras face au refus de la demande de permis, et ce projet semble lui aussi avoir été abandonné.
Qui persévère gagne (souvent)
Les batailles locales pour préserver la nature peuvent souvent paraître perdues d’avance. Il faut s’opposer à des intérêts politiques et économiques puissants. Cela entraîne un sentiment d’impuissance chez de nombreux·ses citoyen·nes qui ont l’impression que tout est joué d’avance.
Pourtant, toutes les victoires que nous détaillons ci-dessus nous montre que ce n’est pas le cas. Elles sont chaque fois l’aboutissement d’efforts citoyens, dans lesquels la sensibilisation, la pression politique et les actions en justice ont joué un rôle important.
Et les batailles sont souvent rudes et après ! La ténacité est au cœur de ces six victoires…
Vous voulez agir vous-même ? Greenpeace a rédigé un manuel rempli de conseils concrets pour vous opposer à la destruction de la nature dans votre quartier.
Ces dernières années, Greenpeace a reçu de nombreuses demandes de soutien de la part de citoyen·nes et de comités d’action qui défendent la nature locale. La prise de conscience de l’importance de la nature a considérablement augmenté ! En ville comme à la campagne, nous avons besoin de nature autour de nous. C’est une alliée précieuse pour notre santé et pour la biodiversité et aussi un bouclier pour résister aux phénomènes météo extrêmes comme les vagues de chaleur ou les inondations.
Même si Greenpeace est une organisation internationale qui se concentre sur la résolution des problèmes mondiaux, notre organisation considère comme essentiel de soutenir les citoyen·nes engagé·es dans leur lutte pour la nature locale.
Nous ne pouvons malheureusement pas honorer toutes les demandes en provenance de comités d’action locaux. Nous réfléchissons donc du mieux que nous pouvons à la meilleure façon d’apporter notre aide.
(1) Nous avons rédigé un manuel destiné à aider les personnes et les comités d’action locaux qui souhaitent dénoncer la destruction de la nature dans leur quartier.
(2) En Wallonie et en Flandre, nous avons organisé des réunions au cours desquelles Greenpeace, BOS+ et Occupons le terrain ont échangé leurs expériences avec des comités d’action locaux de tous les coins du pays. Nous avons organisé des sessions d’information avec des avocats sur les possibles recours légaux, donné des formations sur la mise en place d’une stratégie médiatique réussie, d’une stratégie de campagne, d’une campagne et d’un crowdfunding réussi.
(3) Greenpeace Belgique a également souvent apporté un soutien plus direct à différents combats locaux. Nous avons notamment aidé à organiser des pétitions et des manifestations, et nous nous sommes engagés directement avec des comités d’action locaux pour renforcer leurs actions de protestation. Nous avons visité de nombreuses zones naturelles menacées et soulevé ces questions locales sur nos médias sociaux. Greenpeace a également co-déposé des appels ou s’est rendue au tribunal avec les comités locaux.