Alors que le monde se prépare à la « COP30 », la conférence internationale sur le climat qui se tiendra en novembre à Belém, dans la forêt Amazonienne au Brésil, les responsables politiques devraient se concentrer sur le respect de leurs promesses visant à mettre fin à la déforestation et à la dégradation des forêts.
Mais l’UE et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay et Uruguay) semblent prendre la direction opposée. En décembre 2024, la Commission européenne a finalisé les négociations de l’accord commercial UE-Mercosur. Cet accord menace le règlement de l’Union Européenne existant pour lutter contre la déforestation mondiale.
La Commission européenne transmettra le texte de l’accord commercial fin juin aux gouvernements des 27 États membres de l’UE. Ceux-ci devront alors décider s’ils votent pour ou contre la ratification de l’accord avec le Mercosur. Ce vote est prévu pour septembre, lors d’une réunion du Conseil de l’Union européenne.
Pourquoi cet accord est-il problématique ?
L’accord commercial UE-Mercosur contient plusieurs dispositions qui représentent de graves risques pour l’environnement et les droits humains :
- Plus d’importations, moins de protection : l’accord prévoit une augmentation des échanges de produits agricoles tels que la viande bovine et le soja, en ne prenant que de faibles dispositions qui n’empêcheront pas la déforestation ;
- Affaiblissement des lois de l’UE : l’accord risque de compromettre sérieusement l’adoption et l’application du règlement de l’UE sur la déforestation. Il pourrait également avoir un effet dissuasif sur l’introduction de nouvelles mesures de protection de l’environnement et des droits humains. On peut craindre qu’il entraîne de nouveaux recours juridiques.
- Un précédent dangereux : cet accord pourrait servir de dangereux précédent pour les négociations d’accords commerciaux avec d’autres pays dotés de vastes forêts, comme l’Indonésie et la Malaisie.

© Bruno Kelly / Greenpeace
Nos revendications
Dans la région du Mercosur, outre la forêt amazonienne, d’autres écosystèmes précieux sont également menacés, comme le Cerrado, le Pantanal, le Gran Chaco et la Mata Atlântica. Dans l’intérêt de la nature, du climat, des droits des peuples autochtones et de notre avenir sur cette planète, nous appelons les décideurs européens à :
- Rejeter l’accord UE-Mercosur
- Œuvrer à la mise en œuvre du réglement de l’UE sur la déforestation.
- Veiller à une application stricte de cette loi à partir de fin 2025
Ce briefing, à laquelle nos collègues du bureau européen de Greenpeace ont contribué, explique en détail comment les dispositions de l’accord UE-Mercosur peuvent compromettre l’application de la loi européenne sur les forêts et quels impacts cela pourrait avoir sur d’autres lois environnementales de l’UE.