Greenpeace Pays-Bas bloque actuellement l’écluse nord du port de IJmuiden. 60 activistes issus de toute l’Europe immobilisent ainsi le Crimson Ace, un navire géant de 225 mètres de long qui contient 60 millions de kilos de soja en provenance du Brésil. Des dirigeants indigènes brésiliens ont également pris part à l’action. Greenpeace exige une loi européenne forte contre la déforestation mais également contre toute autre forme de dégradation d’écosystèmes. 

Les Pays-Bas sont la porte d’entrée en Europe pour l’importation de produits tels que l’huile de palme, la viande et le soja destiné à l’alimentation animale. Le commerce international de ces différents biens est directement associé à la destruction de la nature et aux violations des droits humains. La Belgique est un acheteur important de ces produits.

“Un projet de loi européen est sur la table. Il pourrait mettre fin à la complicité de l’Europe dans la destruction de la nature et des droits humains. Mais dans sa forme actuelle, il est loin d’être assez fort”, a déclaré Andy Palmen, directeur de Greenpeace Pays-Bas. “Des centaines de navires transportant du soja pour l’alimentation du bétail, de la viande et de l’huile de palme entrent dans nos ports chaque année. Les Européens ne conduisent peut-être pas les bulldozers, mais à travers ce commerce, l’Europe est en partie responsable de la déforestation à Bornéo et des incendies au Brésil.” 

© Marten van Dijl / Greenpeace. Vous trouverez ici des photos et des vidéos de l’action.

Action à IJmuiden

Des activistes de 15 pays européens et des dirigeants indigènes du Brésil participent à la manifestation pacifique qui se déroule à l’entrée du port d’IJmuiden. Des grimpeurs bloquent l’écluse et ont accroché une banderole avec le texte « EU: Stop nature destruction now« . Les dirigeants autochtones ont pris part à la manifestation à bord du Beluga II, le voilier de 33 mètres de Greenpeace.

“Nous avons été chassés de nos terres et nos rivières ont été polluées par du poison, tout cela pour nourrir votre bétail”, explique Alberto Terena, chef du peuple brésilien Terena de l’État du Mato Grosso do Sul. “L’Europe partage la responsabilité de la destruction de notre foyer et peut maintenant légiférer pour changer cela. Nous appelons les politiques à saisir cette opportunité non seulement pour garantir les droits des peuples indigènes, mais aussi pour l’avenir de notre planète.”

Loi pour des produits exempts de déforestation

Greenpeace exige une loi forte qui garantisse des chaînes entièrement traçables pour tous les produits qui entraînent la destruction de la nature. Ce texte doit non seulement protéger les forêts, mais aussi les autres écosystèmes cruciaux tels que les savanes, les prairies, les tourbières… La loi doit également protéger les droits des peuples autochtones et des communautés locales dont les droits sont bafoués puisque, pour produire les produits que nous importons, leurs rivières sont polluées, la nature dont ils dépendent directement est brûlée et défrichée et ceux-ci sont parfois même chassés de leur propre territoire. Enfin, Greenpeace demande que les entreprises qui ne respectent pas ces règles ne puissent plus être financées par des investisseurs européens.

Le 28 juin, le Conseil européen de l’environnement se réunira pour examiner un projet de loi relatif à la mise sur le marché de l’UE de produits liés à la déforestation et à la dégradation de forêts. La ministre Céline Tellier sera présente au nom de la Belgique, et nous comptons sur elle pour rehausser l’ambition de cette loi qui, dans sa forme actuelle, ne protège pas les écosystèmes qui ne sont pas des forêts et ne prend pas suffisamment en compte les droits humains des populations locales.