Suite aux manifestations agricoles et aux déclarations politiques qui en ont découlé, prises au détriment de la nature et de l’environnement, la société civile réagit. Dans une lettre ouverte, Greenpeace et plus de 50 organisations soulignent que la nature est loin de faire partie du problème, et qu’elle contient au contraire une part essentielle de la solution. Reculer maintenant sur les mesures de restauration de la nature serait une très mauvaise idée : cela reviendrait à empêcher de s’attaquer de manière efficace aux défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société. « Ce débat nous concerne toutes et tous. Nous demandons un dialogue orienté vers la recherche de solutions. »
Après deux semaines de manifestations agricoles, une chose est claire : notre système alimentaire est confronté à des défis gigantesques. Et ce système alimentaire est tellement fondamental pour tous les citoyennes et toutes les citoyennes que les failles systémiques qui sont actuellement exposées méritent un véritable débat public.
Nous voulons un dialogue qui soit orienté vers la recherche de solutions. Nous devons et pouvons parvenir à une solution qui soit soutenue par tous les acteurs concernés. Le fait que le modèle agricole actuel ait atteint ses limites, tant sur le plan socio-économique qu’écologique, nous concerne toute et tous.
Seules des décisions globales et réfléchies pourront aider les agriculteurs et les agricultrices. Mais en affaiblissant les politiques liées à la nature, il devient impossible de s’attaquer de manière efficace aux immenses défis auxquels nous sommes confrontés en tant que société.
Un autre modèle est possible
Sans sols fertiles, aucune culture n’est possible. Sans nature, il ne peut pas y avoir de production alimentaire. Les trois quarts de nos cultures dépendent des pollinisateurs, et une nature robuste rend l’agriculture moins vulnérable aux phénomènes météorologiques extrêmes. Plus de nature signifie aussi plus de stockage de carbone. Laisser notre nature se détériorer davantage entraînera des conséquences dramatiques pour le secteur agricole et donc pour notre système alimentaire. Et ce, alors que de nombreux agriculteurs et agricultrices sont déjà confronté·es à des conditions socio-économiques dramatiques.
Or de nombreuses exploitations agricoles – agroécologiques et biologiques – nous prouvent déjà qu’il est possible de faire les choses autrement : en associant l’agriculture et la nature, nous préservons les tampons climatiques et la biodiversité qui protègent et améliorent nos cultures.
630.000 décès par an
En outre, le secteur agricole n’est pas le seul à bénéficier d’une nature en bonne santé : plus de 50 % de l’économie mondiale en dépend, selon les calculs du Forum économique mondial. Les entreprises ont besoin de ressources naturelles et de services écosystémiques, et ceux-ci sont gravement menacés par la perte continue de biodiversité et par le changement climatique.
Le coût total du changement climatique pour l’économie belge est estimé à 9,5 milliards d’euros par an. Remettre en cause maintenant les mesures de restauration de la nature serait donc une bien mauvaise idée. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) révèle quant à elle que la mauvaise qualité de l’environnement contribue à un décès sur huit. Cela représente 630.000 décès par an dans l’UE, et 11.700 décès en Belgique.
Moins d’inondations et plus de bien-être
Les bienfaits de la nature sur la santé sont à la fois préventifs et curatifs, et ont des effets sur notre bien-être physique comme mental. Chaque hectare de nature supplémentaire représente huit personnes en plus qui ne nécessiteront pas de soins. Il faut également se rendre compte de la grande valeur en termes de loisirs et de bien-être liée aux paysages naturels. Avec autant de maladies de longue durée et une population vieillissante, ce serait une occasion manquée que de ne pas prendre en compte l’impact positif de la nature dans nos politiques.
De plus, la nature est notre meilleure alliée contre le changement climatique. Des inondations comme celles de 2021 en Wallonie et celles de 2023 en Flandre occidentale se produiront de plus en plus souvent : la question n’est pas de savoir si, mais quand. La seule façon de s’en prémunir est de donner plus d’espace à la nature.
Investir dans la nature crée des situations gagnant-gagnant. En outre, chaque euro est rentabilisé plusieurs fois, un atout important en période d’austérité.
Cette large coalition d’organisations veut donner à la nature une voix dans les discussions. Nous devons évoluer vers un modèle agricole durable, garantissant un revenu décent et une sécurité socio-économique, tout en restant dans les limites de l’environnement, de la nature et du climat, afin que la société dans son ensemble en tire profit.
Signé par :
- 11 maart-beweging
- 11.11.11
- Aardewerk
- Beweging.net
- BioForum
- Bond Beter Leefmilieu
- BOS+
- Broederlijk Delen
- Canopea
- Climate Express
- Coalition Climat
- Commensalist
- De Landgenoten
- Dryade
- Eatmosphere
- Faire Gemeente
- Fairtrade Belgium
- Food Forest Institute
- Fundamentele grondrechtenbeweging Postversa vzw
- Greenpeace
- Grootouders voor het Klimaat
- Herbronnen.Resources
- JNM
- Join For Water
- KAYA Belgian Coalition of Ecopreneurs
- Klimaat -en vredesactiegroep Pimpampoentje FV
- L’Affaire Climat
- Landwijzer
- Les Amis de la Terre – Belgique
- Limburgs Landschap
- Limburgse Milieukoepel
- Linked Farm
- Mutualité Chrétienne
- Mutualités Libres
- Natuur.Koepel
- Natuurpunt
- Oikos vzw
- Oost West Centrum
- Pasar
- Pomona vzw
- ProVeg Belgique
- Reset.Vlaanderen
- Rikolto
- Solidagro
- The Shift
- Trage Wegen
- Transitie Vlaanderen vzw
- Velt
- Vlaamse Jeugdraad
- Vlaamse Vereniging voor Ruimte en Planning
- Voedsel Anders
- Voedselteams
- Vogelbescherming Vlaanderen
- Waterland
- Werkgroep natuurlijk imkeren
- Wervel
- West-Vlaamse Milieufederatie
- World Council for Public Diplomacy and Community Dialogue I-vzw
- WWF