Après plus d’une année de pression exercée par des activistes, des scientifiques et la communauté internationale, le gouvernement norvégien a décidé d’interrompre le premier cycle d’octroi de licences pour l’exploitation minière en eaux profondes dans l’Arctique.
“C’est une immense victoire !”, a déclaré Haldis Tjeldflaat Helle, responsable de la campagne océans chez Greenpeace Nordic. “Après un travail acharné de la part des activistes, des écologistes, des scientifiques et des pêcheurs, nous avons remporté une victoire historique pour la protection des océans en interrompant le processus d’octroi de licences pour l’exploitation minière en eaux profondes en Norvège. La mobilisation contre l’exploitation minière en eaux profondes s’amplifie. Nous ne laisserons pas cette industrie détruire les grands fonds marins, ni dans l’Arctique ni ailleurs.”
En janvier dernier, le gouvernement norvégien avait ouvert la porte pour que soit menée une reconnaissance d’exploitation minière en eaux profondes dans une vaste zone de l’Arctique grande comme l’Italie, qui s’étend du Spitzberg jusqu’à l’île de Jan Mayen. En juin, le gouvernement avait ensuite annoncé le lancement du premier cycle d’octroi de licences, visant à délivrer les premières licences d’exploitation au début de l’année 2025. Mais le gouvernement norvégien vient maintenant de décider de suspendre ce premier cycle d’octroi de licences, et cela au moins jusqu’en 2025.
Les projets d’exploitation minière des fonds marins de la Norvège ont suscité de vives réactions de la part de la communauté internationale. La Commission européenne a exprimé de grandes inquiétudes quant à l’impact environnemental de ces projets. Pas moins de 119 membres du Parlement européen ont adressé une lettre ouverte à leurs homologues norvégiens pour leur demander d’arrêter le processus, et plus de 900 océanographes du monde entier ont appelé à une pause dans l’exploitation minière des grands fonds marins.
“C’est un grand pas en avant pour la protection de l’Arctique, mais d’autres zones des grands fonds marins sont toujours menacées”, alerte Ruth-Marie Henckes, chargée de campagne Océans chez Greenpeace Belgique. “La Belgique y joue un rôle direct, en parrainant Sea Mineral Resources – une filiale de DEME – pour l’exploration minière en eaux profondes dans l’océan Pacifique, entre Hawaï et le Mexique. La Norvège et la Belgique devraient se joindre aux plus de 30 pays qui réclament un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. Un gouvernement engagé dans la gestion durable des océans ne peut pas soutenir l’exploitation minière en eaux profondes.”