Luxembourg, le 14 novembre 2022 – Des militant·es de Greenpeace Luxembourg ont manifesté aujourd’hui au siège de la Banque européenne d’investissement (BEI), condamnant la banque pour avoir fait marche arrière sur son engagement à ne pas financer les pollueurs.

© Anaïs Hector, Greenpeace

La BEI a suspendu le cadre réglementaire PATH, qui régit le financement des projets d’énergie renouvelable et des infrastructures de recharge des véhicules électriques dans l’UE jusqu’en 2027 conformément aux objectifs de l’accord de Paris sur le climat.

20 ONG, dont Greenpeace, ont reproché à la banque de ne pas avoir tenu sa promesse, telle que formulée dans le cadre réglementaire PATH, d’empêcher les entreprises qui n’ont pas de plan de réduction des émissions de carbone conforme à l’accord de Paris d’accéder aux financements. Les entreprises pétrolières, gazières et charbonnières, qui affichent des bénéfices records à la suite de la crise énergétique, peuvent désormais bénéficier d’un financement de la BEI à hauteur de 75 % pour leurs projets “verts”.

“Les entreprises telles que Shell, TotalEnergies, BP ou Equinor gagnent beaucoup d’argent grâce aux factures d’énergie très élevées – elles n’ont certainement pas besoin d’un financement de la BEI en plus. L’octroi de prêts à des entreprises polluantes ayant fait leurs preuves en matière d’écoblanchiment se ferait au détriment des petites entreprises, des collectivités locales, des administrations publiques et des communautés locales qui ont réellement besoin des ressources de la BEI pour passer à une économie basée sur les énergies renouvelables et efficace sur le plan énergétique”, a déclaré Frédéric Meys, chargé de campagne chez Greenpeace Luxembourg.

La suspension du cadre réglementaire PATH signifie qu’une entreprise pourrait bénéficier d’un financement de la BEI pour des projets liés aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques, tout en continuant à investir massivement dans l’extraction ou les infrastructures de combustibles fossiles. La BEI a elle-même admis dans les médias que, sans cette suspension, elle aurait du mal à financer des entreprises de combustibles fossiles. Parmi les entreprises qui peuvent désormais prétendre à un financement de la BEI pour des projets liés aux énergies renouvelables et aux véhicules électriques figure PGE, la plus grande compagnie polonaise produisant plus de 80 % de son électricité à partir de charbon et de lignite. 

Greenpeace demande à la BEI de rétablir le cadre PATH et de veiller à ce que les projets qu’elle finance soient conformes à l’accord de Paris, tout en excluant les entreprises impliquées dans l’expansion des combustibles fossiles ou dans d’autres opérations nuisibles à l’environnement.