Les 32 réacteurs nucléaires de 900 MW de puissance électrique qui équipent 8 des 18 centrales nucléaires en fonctionnement d’EDF, en France, vont atteindre 40 ans de durée de fonctionnement sur la période 2019-2027 et auraient dû, selon les prévisions du début des années 2000, connaître alors leur arrêt définitif.

Mais EDF a l’intention de prolonger cette durée de 10 ans, voire 20 ans.

Le contrôle approfondi de la sûreté des réacteurs par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) se fait par les visites décennales dont le résultat lui permet d’autoriser ou non la poursuite du fonctionnement de chaque réacteur.

La quatrième visite décennale revêt une importance particulière car l’autorisation de la poursuite au-delà de 40 ans ne sera possible que si chaque réacteur respecte les exigences de l’ASN :

  • assurer la conformité du réacteur au référentiel de sûreté,
  • assurer la mise en œuvre complète des mesures « post-Fukushima » définies après la troisième visite décennale
  • et apporter des améliorations au dispositif de sûreté afin de le rapprocher de celui de l’EPR.

Par rapport à ces enjeux, la présente note étudie le cas de la centrale du Tricastin dont le réacteur n°1 a été le premier à effectuer sa quatrième visite décennale (VD4) de juillet à décembre 2019.
Afin de permettre un jugement sur « l’état de santé » des réacteurs du Tricastin avant le « saut dans l’inconnu » que représenterait la poursuite du fonctionnement au-delà de 40 ans, cette note dresse un inventaire des incidents de niveau 1 et 2 sur l’échelle INES advenus sur la période 2010-2020 et procède à leur analyse.

EXPERTISE : LA SÛRETÉ DE LA CENTRALE NUCLÉAIRE DU TRICASTIN À L’AUBE DE SA 4E VISITE DÉCENNALE