Yannick Rousselet, chargé de campagne pour Greenpeace France, est quant à lui poursuivi personnellement en qualité de « complice »
Les militants de Greenpeace France qui seront jugés demain s’étaient introduits dans la centrale de Cattenom, en Moselle, et avaient déclenché un feu d’artifice au pied de la piscine d’entreposage du combustible usé. Ils voulaient ainsi alerter sur la forte vulnérabilité de ces bâtiments face à des actes de malveillance. Ces piscines sont les infrastructures qui contiennent le plus de radioactivité dans une centrale nucléaire. Et pourtant, avec des murs d’une épaisseur de 30 cm et un toit fait de tôle fine métallique, elles sont très mal protégées face au risque d’attaques extérieures.
« Alors que l’Assemblée nationale a ouvert une enquête parlementaire sur la sûreté et la sécurité nucléaire suite aux deux intrusions de militants de Greenpeace France dans les centrales de Cattenom et de Cruas, EDF refuse de faire face à l’étendue du problème » explique Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire à Greenpeace France.
« Ce n’est pas en poursuivant nos militants ou en tentant de nous intimider en nous réclamant des sommes exorbitantes qu’EDF parviendra à rendre ses installations nucléaires moins dangereuses ! Le risque est là et est réel : en cas d’attaque extérieure visant ces piscines d’entreposage de combustible usé, les conséquences pourraient être encore plus étendues sur le territoire que celles de l’accident de Fukushima. Pour éviter le pire, EDF doit renforcer impérativement ses installations. »
L’intrusion des militants de Greenpeace France à la centrale de Cattenom faisait suite à la remise d’un rapport de sept experts indépendants, par Greenpeace France, aux autorités compétentes sur la sécurité nucléaire.
Depuis, l’Autorité de sûreté nucléaire a demandé l’intégration des questions de sécurité dans ses prérogatives.
« Ces piscines mal sécurisées qui contiennent l’équivalent de deux à trois cœurs de leur réacteur posent un risque pour les pays voisins. Les gouvernements luxembourgeois et allemands doivent demander des mesures concrètes aux autorités françaises », conclue Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg.