Cette semaine, Greenpeace Belgique a publié une étude sur le marketing de l’industrie automobile. Nous avons analysé 686 publicités et nous les avons mises en perspective avec les objectifs climatiques annoncés par les marques. Résultat ? Trois publicités sur quatre vantent toujours les mérites de modèles fonctionnant aux énergies fossiles. L’industrie persiste donc dans sa volonté de retarder toute action climatique ambitieuse. C’est pourquoi Greenpeace plaide pour une interdiction de la publicité pour les combustibles et produits fossiles.

Notre étude s’est intéressée aux ambitions climatiques annoncées par 7 marques (Volkswagen, Peugeot, Opel, BMW, Renault, Mercedes et Ford) et les a mises en perspective avec leurs stratégies publicitaires pour vérifier leur cohérence. Nous avons analysé 686 publicités en ligne sur Facebook et Instagram, d’octobre à décembre 2021. 

Une grande majorité des publicités font l’éloge de voitures qui dépendent encore des énergies fossiles et émettent donc du CO2. Les voitures à essence et diesel représentent encore 49 % de l’ensemble des publicités. Si on y ajoute les hybrides (une fausse solution qui n’empêche pas la pollution), on arrive à un total de 76%. Les plus mauvais élèves sont Ford et Peugeot, qui comptent respectivement 100% et 86,5% de publicités pour des véhicules à essence, diesel ou hybrides.

Les voitures électriques ne sont bien sûr pas une solution miracle. Mais l’électrification d’une flotte automobile qui se réduit est une partie de la solution pour envisager une mobilité climatiquement tenable. Or, si on en croit la stratégie marketing des constructeurs automobiles, elle n’est pas prête d’avoir lieu. 

La proportion de véhicules électriques vendus augmente certes, mais beaucoup trop lentement au regard de la crise climatique et des efforts à faire pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Le fait que la plupart des constructeurs automobiles fassent encore aujourd’hui de la publicité pour des modèles fossiles est révélateur et choquant. Cela met en lumière le fait que les réglementations de l’UE et ses failles rendent cela possible. Nous ne pouvons plus tolérer cela. Les constructeurs peuvent, à court terme, continuer à vendre des véhicules roulant principalement aux carburants fossiles, dont les plus polluants (qui ont aussi les marges bénéficiaires les plus élevées). Ces constructeurs menaçent d’inonder nos rues pendant les 10 à 15 prochaines années de voitures qui nuisent au climat et à notre santé.

Nos recherches montrent un écart considérable entre ce que les constructeurs automobiles disent et ce qu’ils font. Ils annoncent leurs ambitions de décarboner leur flotte mais continuent à promouvoir principalement des voitures fossiles qui seront nuisibles pour le climat pendant longtemps. Responsable d’une partie importante des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’industrie automobile continue à faire passer son profit avant le climat.

Le tabac est nocif pour la santé publique, et c’est la raison pour laquelle sa publicité a été interdite. Aujourd’hui, les combustibles fossiles sont encore plus nocifs pour la santé publique et sont à l’origine de la crise climatique. C’est pourquoi Greenpeace a lancé en 2021 une pétition pour demander une directive européenne qui interdise la publicité dite fossile. Elle vise (entre autres) la publicité des constructeurs automobiles. Elle a déjà recueilli plus de 130.000 signatures.

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