La Norvège a décidé ce matin de ne délivrer aucune licence d’exploitation minière en eaux profondes dans l’Arctique, et ceci jusque fin 2029. Cet accord fait suite aux négociations budgétaires du nouveau gouvernement norvégien. Il met fin à toute exploration et exploitation des métaux dans les eaux profondes. Autrefois pionnière de cette industrie, la Norvège fait donc machine arrière, sous la pression des scientifiques et des mouvements de protection de l’environnement.
“Cette décision devrait sonner le glas de l’exploitation minière en eaux profondes en Norvège. Nous ne laisserons pas cette industrie détruire la vie unique des grands fonds marins, ni dans l’Arctique ni ailleurs “, s’est réjoui Haldis Tjeldflaat Helle, responsable de la campagne contre l’exploitation minière en eaux profondes chez Greenpeace Norvège.
La Norvège mettra également fin à tout financement public de la recherche sur les minéraux des fonds marins. Il s’agit d’un changement de cap important dans la position du pays sur l’exploitation minière en eaux profondes. La Norvège figurait parmi les plus grands partisans de cette activité. Elle prend désormais des mesures pour mettre fin à l’exploration et à l’exploitation dans ses eaux.
La Belgique et l’exploitation minière en eaux profondes
En Belgique aussi, l’industrie minière sous-marine est sous pression. La société belge de dragage DEME a annoncé la semaine dernière qu’elle vendait sa concession minière dans les eaux nationales des Îles Cook, après des années d’investissements sans rendement. Le mois dernier, les autorités des Îles Cook ont annoncé que l’exploitation minière dans la région serait reportée au moins jusqu’en 2032.
“La vente de la concession de DEME dans les Îles Cook montre une fois de plus que l’exploitation minière en eaux profondes est une impasse pour l’industrie”, explique Ruth-Marie Henckes, chargée de campagne océan chez Greenpeace Belgique. “DEME n’a encore rien gagné grâce à l’exploitation minière en eaux profondes, et de nombreuses entreprises du secteur connaissent des difficultés financières. L’exploitation minière en eaux profondes est une industrie polluante qui n’a aucun avenir”.
En la matière, le gouvernement belge est critiqué pour sa position contradictoire. La Belgique est le sponsor officiel des projets d’exploitation minière en eaux profondes de DEME mais tente concomitamment de se profiler comme leader dans la protection des océans. Une position ambivalente de plus en plus difficile à tenir pour notre pays qui tente d’accueillir le secrétariat du nouveau traité des Nations unies sur la haute mer à Bruxelles.
“L’exploitation minière en eaux profondes n’est pas compatible avec une politique océanique ambitieuse”, conclut Ruth-Marie Henckes. “Si la Belgique veut vraiment jouer ce rôle de leader, elle doit rejoindre les pays (plus de 40!) qui se sont prononcés en faveur d’un moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes. La Belgique ne peut pas rester à la traîne.”


