Nos océans sont confrontés à des menaces de plus en plus nombreuses. L’impact des activités humaines comme la surpêche et la pollution par le plastique, combiné au changement climatique, rendent ces zones vitales de notre planète extrêmement vulnérables. Or, les océans sont des trésors inestimables. Découvrez 10 bonnes raisons de les protéger et… signez notre pétition pour multiplier les sanctuaires marins.
1. Les grands fonds offrent des réponses aux problèmes biomédicaux tels que le Covid-19
Les enzymes des grands fonds marins sont importantes dans la lutte contre le coronavirus. Le test utilisé pour établir un diagnostic (aussi bien pour le nouveau Covid-19 que pour les pandémies connues telles que le SIDA et le SRAS) a été mis au point au départ d’une enzyme extraite d’un microbe présent au sein des cheminées hydrothermales océaniques et de sources d’eau chaude sur terre. Cette découverte a permis aux scientifiques de développer les techniques et la technologie utilisées aujourd’hui pour le diagnostic rapide des maladies à coronavirus.
En d’autres termes, la destruction des écosystèmes des grands fonds marins peut avoir des conséquences majeures pour l’humanité. La recherche scientifique en haute mer contribue à accroître notre résistance. L’exploitation minière en haute mer menace les écosystèmes où vivent ces bactéries.
2. Les océans produisent plus de la moitié de notre oxygène
Les océans produisent de l’oxygène grâce aux plantes qui y vivent (phytoplancton, algues et plancton d’algues). Tout comme les plantes terrestres, elles font de la photosynthèse, un processus dans lequel le CO2 et la lumière du soleil sont convertis en sucres dont elles tirent leur énergie. Un type de phytoplancton en particulier, le prochlorocoque fabrique des tonnes d’oxygène pour l’atmosphère. La plante est si petite que des millions de spécimens tiennent dans une goutte d’eau. Le prochlorocoque est l’un des organismes les plus communs à se livrer à la photosynthèse.
3. Les océans régulent la chaleur sur terre
La santé de nos océans et celle du climat sont inextricablement liés. Les océans jouent un rôle clé dans la régulation de la chaleur de notre planète. Ils absorbent 20 à 30% du carbone présent dans notre atmosphère. Au rythme où nous émettons les gaz à effet de serre aujourd’hui, nous déversons un million de tonnes de CO2 par heure dans les océans. En conséquence, l’eau de mer se réchauffe. Or, l’eau chaude capte moins de CO2 que l’eau froide. Ce n’est donc pas une bonne chose que des quantités toujours plus importantes de CO2 se retrouvent dans les océans, car cela signifie que ces derniers deviennent moins riches en oxygène et commencent à s’acidifier. L’acide est un agent corrosif pour le carbonate de calcium, ce qui conduit notamment à la mort des récifs coralliens. Entre autres problèmes, l’état de la grande barrière de corail est très préoccupant. Les scientifiques du gouvernement australien ont récemment attiré l’attention sur le troisième (et le plus important) blanchiment du récif en cinq ans. Ceci appelle à une action climatique urgente.
4. Les océans stockent le carbone
Il ne faut pas confondre le stockage du CO2 dans l’eau de mer avec la « pompe à carbone » naturelle des océans, qui assure le stockage de grandes quantités de CO2 dans les plantes (forêts d’algues, mangroves…) et dans les fonds marins via des processus organiques et biologiques qui transitent, entre autres, par la chaîne alimentaire. Lorsque le carbone organique reste stocké dans les fonds marins pendant une longue période, le processus naturel de dégradation provoque, entre autres, la minéralisation du plancton dégradé et la formation de pétrole. Ce processus prend des millions d’années. Par conséquent, si nous continuons à perturber ces mécanismes fragiles et à détruire les écosystèmes océaniques, nous libérerons également ces stocks de carbone, qui n’ont pu être constitués que sur une très longue période et seront donc difficiles à recapturer. Sans cette pompe à carbone biologique des océans, les scientifiques estiment que les concentrations actuelles de CO2 dans l’atmosphère seraient environ 50% plus élevées.
5. Les océans aident à réguler nos conditions météorologiques
Lorsque les molécules d’eau se réchauffent, elles s’évaporent. L’eau de nos océans s’évapore constamment, ce qui augmente la température et l’humidité de l’air. C’est ainsi que naissent les averses et les tempêtes, qui sont à leur tour emportées par les vents alizés. Presque toutes les pluies qui tombent sur la terre prennent naissance au-dessus de l’océan. Les tropiques sont les régions les plus humides de la planète, car il y fait très chaud et une grande partie de la chaleur est absorbée par les molécules d’eau. Dans nos régions, les conditions météorologiques sont principalement déterminées par les courants océaniques. Ils agissent comme un tapis roulant qui amène l’eau chaude de la zone équatoriale vers les pôles, et l’eau froide des pôles vers l’équateur. Sans ces courants océaniques, les températures sur Terre seraient plus contrastées : super chaudes à l’équateur et extrêmement froides aux pôles. Seule une partie beaucoup plus petite de la surface terrestre de notre planète serait alors habitable. Enfin, lorsque l’eau des océans se réchauffe, les tempêtes et les ouragans se multiplient.
6. Les océans abritent une énorme variété d’espèces
La diversité biologique joue un rôle vital pour les écosystèmes marins. La diversité des espèces rend également les habitats naturels plus résistants au changement climatique. Les écosystèmes de nos océans étaient autrefois en équilibre, mais celui-ci est de plus en plus perturbé. Depuis le début de l’industrialisation au XIXe siècle, la biodiversité dans nos océans a commencé à décliner. Ce processus s’est encore accéléré depuis la fin du siècle dernier. Ainsi, les scientifiques ont montré que la biodiversité d’environ deux tiers des océans est soumise à une forte pression due aux activités économiques humaines à l’échelle industrielle, telles que l’utilisation de chaluts pour la pêche, la pollution par des substances chimiques et les plastiques, et par l’impact du changement climatique. Nous perdons de la biodiversité à un taux alarmant : plus d’un tiers des mammifères marins et plus de 33% des coraux sont menacés.
À ce jour, nous ne connaissons qu’une petite fraction des espèces qui vivent dans les grands fonds et les océans polaires. Cela signifie que nous risquons de perdre des espèces avant même de connaître leur existence.
7. Les océans contribuent à notre alimentation
La majeure partie des millions de personnes qui dépendent de l’océan pour leur subsistance vivent dans les pays en développement. La pêche et le tourisme sont également importants pour nous (et doivent être pratiqués de manière durable), mais c’est d’autant plus le cas dans de nombreux pays du Sud où il n’y a souvent guère d’emplois alternatifs. La pollution, la surpêche industrielle et l’utilisation du poisson dans les aliments pour animaux et poissons d’élevage menacent les revenus de nombreuses petites communautés des zones côtières. Ici aussi, l’impact du changement climatique se fait sentir. L’élévation du niveau de la mer peut entraîner l’évacuation de millions de personnes. En effet, quelque 28% de la population mondiale vit dans des zones côtières.
8. Les océans sont importants pour notre eau potable
L’eau de mer n’est pas propre à la consommation humaine, mais l’océan joue un rôle important dans notre accès à l’eau potable. L’eau de mer évaporée retombe sur terre sous forme de pluie. Les émissions de gaz à effet de serre peuvent gravement perturber ce cycle de l’eau, car l’acidification, le réchauffement des océans et l’élévation du niveau des mers ont un effet sur les précipitations, les inondations et les tempêtes. Ainsi, les inondations et l’élévation du niveau de la mer peuvent entraîner l’accumulation d’eau de mer salée dans les réservoirs d’eau douce, ce qui réduit la disponibilité de l’eau potable en zones côtières. Ce n’est pas uniquement important pour l’accès des personnes à l’eau potable. De nombreux animaux et plantes terrestres, y compris les animaux d’élevage et les cultures, en souffrent aussi.
9. Les océans ont un impact positif sur notre santé mentale
Les effets positifs de la nature sur notre santé mentale en général sont de plus en plus reconnus. Prenons par exemple la popularité du shinrin yoku, la pratique du bain en forêt, originaire du Japon. La proximité de l’océan est également associée à la réduction du stress et a un effet calmant. Tout ceci a conduit au développement de « thérapies océaniques » dans lesquelles toutes sortes d’activités sont organisées dans et près de la mer, notamment pour les personnes souffrant du syndrome de stress post-traumatique. En cette période de coronavirus, un voyage sur la côte n’est pas envisageable pour la plupart d’entre nous, mais il reste une bonne nouvelle : les enregistrements sonores et les images de l’océan ont également un effet calmant. Laissez-vous transporter par les merveilles de l’océan.
10. Les océans peuvent aider à déchiffrer le code de l’origine de la vie sur terre
Les écosystèmes des grands fonds marins, comme les cheminées hydrothermales alcalines, peuvent détenir des clés importantes pour la poursuite des recherches sur l’origine de la vie sur terre. La recherche scientifique a déjà suggéré que ces lieux pourraient même être le lieu de naissance de la vie sur terre. La NASA s’intéresse également aux processus chimiques qui se produisent dans les océans, car ils peuvent l’aider à déchiffrer la signature chimique qui pourrait indiquer la possibilité de vie sur d’autres planètes ou sur leurs satellites. Lost City est un exemple bien connu de cheminée hydrothermale. Le navire Esperanza de Greenpeace y est passé lors de notre traversée d’un pôle à l’autre. Il s’agit d’un écosystème particulièrement vulnérable, menacé par l’exploitation minière en eaux profondes.
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