Il y a quelques semaines, nous avons publié un blog en relevant à quel point la crise du Covid-19 nous fait réfléchir à la place que nous avons cédée à la voiture dans nos rues. Entre-temps, de nombreuses autorités locales se sont fait la même réflexion. De Bruxelles à Paris, de Milan à Bogotá : dans la perspective d’un déconfinement progressif, plus d’espace public a été dédié aux cyclistes et aux piétons, afin que les gens puissent se déplacer en toute sécurité – et à une distance suffisante les uns des autres – dans les rues.

De plus en plus de villes créent de l'espace pour les cyclistes et les piétons
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Pendant le confinement, les déplacements à vélo ont augmenté à travers le monde. Les gens y voient un bon moyen de se déplacer efficacement et en toute sécurité, avec une distance suffisante. C’est ce que pense aussi l’Organisation mondiale de la santé.

De nombreuses villes ont donc pris des mesures (temporaires) pour donner plus d’espace aux cyclistes. Bogotá, la capitale colombienne, a été l’une des premières à créer pas moins de 76 km de pistes cyclables. Environ un tiers de ces voies routières étaient des voies de circulation automobile qui deviennent maintenant des pistes cyclables. La ville le fait principalement pour alléger la pression sur les transports publics pendant cette période de Covid-19 et pour permettre de maintenir la distance entre les cyclistes.

À Paris, on parle de 650 km de nouvelles pistes cyclables, ce qui représente 500 millions d’euros d’investissements, dont des pistes cyclables pop-up lors du déconfinement progressif. Le plan déjà existant de la maire de Paris, Anne Hidalgo, s’accélère: elle prévoit de supprimer 72% des places de stationnement dans les rues et veut faire de la capitale française une véritable ville cyclable d’ici 2024.

Et en Belgique ?

Plus proche de nous, les choses bougent également dans notre capitale. Le Pentagone, au coeur de Bruxelles, devient ainsi une zone résidentielle. Cela signifie que les voitures sont autorisées à rouler à un maximum de 20 km/h et qu’elles doivent donner la priorité aux piétons et aux cyclistes qui sont également autorisés à emprunter la voie publique. D’autres quartiers de Bruxelles et d’autres villes belges, comme Gand, ont d’ores et déjà pris certaines mesures pour faire de la place aux piétons et aux cyclistes. À Liège, le groupe Urbagora pousse pour la mise en place de ce qu’on appelle “l’urbanisme tactique”

De plus en plus de villes créent de l'espace pour les cyclistes et les piétons

Le Groupe des Cyclistes Quotidiens (le GRACQ) encourage d’ailleurs les citoyens à demander à leur commune de rapidement déployer des aménagements favorables au vélo en s’appuyant sur certaines suggestions. Les ministres bruxellois et wallon de la mobilité ont déjà annoncé appuyer cette démarche.

Milan : préparer le déconfinement et l’avenir

À Milan aussi, le maire veut transformer un paradis de la voiture du moins, avant la crise du corona en paradis pour les cyclistes et les piétons. Milan, et par extension toute la région de la Lombardie, a été durement touchée par le coronavirus. Pendant le confinement, la quasi-totalité du trafic automobile a disparu, et par conséquent, la forte pollution de l’air dans la ville. Les responsables locaux vont transformer au moins 35 km de rues pour y aménager des voies de circulation plus larges pour les piétons et les cyclistes et introduire des restrictions de vitesse pour le trafic motorisé.

Les échevins de Milan motivent leur démarche. D’une part, il s’agit de préparer au mieux « la nouvelle normalité »: la période après le confinement, mais sans vaccin contre le coronavirus, lors de laquelle garder la distance restera important, et d’autre part, ils appliquent les plans pour 2030, les projets pour le futur, dès maintenant. Il ne s’agit donc pas seulement de mesures temporaires, mais d’un bond de géant vers la ville de demain.

Permettre à chacun de se déplacer en toute sécurité

Parce que Milan a été l’une des premières grandes villes à être particulièrement touchée par le Covid-19, de nombreuses autres villes examinent les futurs projets que le conseil municipal déploiera par la suite. « Le plan pour Milan est très important car il est un bon exemple de comment réinventer vos villes« , a déclaré Janette Sadik-Khan, ancienne commissaire aux transports de la ville de New York. Elle travaille actuellement avec des villes du monde entier sur des plans de relance de la mobilité. « C’est une occasion unique pour porter un nouveau regard sur vos rues et pour vous assurer qu’elles sont configurées pour atteindre les résultats que nous voulons atteindre : pas seulement déplacer les voitures du point A au point B le plus rapidement possible, mais permettre à chacun de se déplacer en toute sécurité. « 

Et donc cette crise du coronavirus pourrait avoir un aspect positif. Des villes et villages où les gens sans jardin pourront se déplacer librement et en toute sécurité dans les rues et les parcs. Des rues où les enfants pourront également faire du vélo et jouer en toute sécurité. Des voies où les citoyens pourront se déplacer de façon efficace et saine. Les principaux bénéficiaires de ces changements seront sans conteste les familles vulnérables et aussi le climat, l’économie locale et notre santé.

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