En fin d’année, tous les pays qui ont signé la Convention sur la biodiversité il y a 30 ans se réuniront à Montréal, au Canada. Des mesures urgentes seront nécessaires pour mettre un terme à l’appauvrissement de la diversité biologique d’ici 2030.

Comme lors de la COP sur le climat, il sera question de la survie de toute forme de vie sur la planète, ni plus ni moins.. Mais malgré qu’il traite de sujets cruciaux, ce sommet vous est probablement inconnu. On vous  le présente en détails !     

Qu’est-ce que la biodiversité ?

Prenons un peu de recul : qu’est-ce que la biodiversité et pourquoi s’y intéresser ? Le terme « biodiversité » désigne l’ensemble complexe de toutes les formes de vie sur terre. Non seulement la diversité des millions d’espèces animales et végétales connues et inconnues, mais aussi la diversité génétique rencontrée au sein même de ces espèces et des écosystèmes dans lesquels elles vivent. Nous devons à cette diversité biologique notre production alimentaire, notre eau potable et de nombreux médicaments. Enfin, les écosystèmes intacts constituent un tampon important pour nous protéger des conséquences du réchauffement climatique et de la propagation des pandémies.                                   

Qu’est-ce qui menace la biodiversité ?

Spoiler alert : Notre biodiversité ne se porte pas bien. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme : un million d’espèces végétales et animales sont menacées d’extinction en raison des activités humaines. Les causes de la perte de biodiversité sont diverses et complexes.Elles sont principalement liées à l’évolution de l’utilisation des terres (déforestation) et de la mer, à la pollution et à la surexploitation de la nature (par exemple à la surpêche). L’agriculture commerciale destinée à l’exportation, notamment la production de viande, soja, huile de palme, caoutchouc, café et cacao, est le premier moteur de la déforestation dans le monde. Quant au changement climatique, il menace lui aussi de plus en plus la biodiversité.

Déforestation pour la culture du soja dans le Cerrado brésilien. © Marizilda Cruppe/Greenpeace

Qu’est-ce que la Convention sur la diversité biologique ?

La Convention sur la diversité biologique et la Convention sur le climat ont vu le jour ensemble en 1992, à Rio de Janeiro (Brésil), lors d’une conférence historique des Nations unies sur l’environnement et le développement. Aujourd’hui, 196 pays, dont la Belgique, ont ratifié la Convention sur la diversité biologique (ou CDB, pour les accros des acronymes). Bien que ces deux accords environnementaux soient étroitement liés, ces 30 dernières années, le climat a fait l’objet d’une attention beaucoup plus grande. Et pourtant, la biodiversité est aussi importante que le climat : nous ne pouvons pas mettre fin au changement climatique sans protéger la nature, et vice versa. 

La conférence, initialement prévue en Chine, se tiendra au Canada

La quinzième réunion des parties à la CDB aurait dû avoir lieu à l’automne 2020 à Kunming, en Chine, mais elle a été reportée à plusieurs reprises en raison de la pandémie de coronavirus. Il a finalement été décidé d’organiser cette conférence du 5 au 17 décembre 2022 à Montréal, au Canada. Avec deux ans de retard, un nouvel accord-cadre mondial pour 2020-2030 doit être conclu afin d’éviter que la perte de biodiversité ne devienne réellement irréversible. D’ici 2050, la restauration de la nature doit battre son plein et la biodiversité doit être à nouveau en hausse.

© naturepositive.org 

Qu’est-ce qui nous attend à Montréal ?

En 2010, lors de la 10e réunion de la Convention sur la biodiversité à Aichi, au Japon, une série d’objectifs ambitieux ont été fixés pour mettre un terme à la perte de biodiversité. Plus de dix ans plus tard, il s’avère qu’aucun de ces objectifs n’est atteint. La volonté politique manque pour faire de la sauvegarde de la biodiversité une priorité internationale. La réunion de Montréal sera donc une nouvelle occasion de restaurer notre relation à la nature (le « New Deal pour la nature »). Nous n’avons pas seulement besoin d’objectifs internationaux clairs, mais aussi de plans d’action concrets pour atteindre et financer ces objectifs au cours des dix prochaines années. Pour enrayer la perte de biodiversité, il ne suffira pas de créer de nouvelles zones protégées. Il nous faudra notamment revoir sérieusement nos modes de consommation et de production. L’importance de la nature pour notre société doit être totalement intégrée dans notre processus décisionnel. 

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Pas loin, malheureusement. Jusqu’à présent, les préparatifs pour Montréal ont été très laborieux. En cause, un manque de leadership, des négociations inefficaces et, bien entendu, les conditions difficiles dans lesquelles se sont tenues les réunions en ligne pendant la pandémie de Covid-19. Deux importantes réunions préparatoires ont déjà eu lieu cette année (en mars à Genève et en juin à Nairobi), mais peu de progrès ont été accomplis et elles ont souvent débouché sur plus de questions que de réponses. Par conséquent, il est loin d’être certain que ces préparatifs seront suffisants pour persuader les femmes et hommes politiques à prendre des décisions claires et ambitieuses à Montréal.

Que fait Greenpeace ?

Nous suivons de près les préparatifs du sommet de Montréal et nous serons présents en tant qu’observateurs. Avec de nombreuses autres organisations, Greenpeace fait pression en faveur d’un cadre ambitieux mais concret à même de protéger la biodiversité. Il est important qu’un accord soit conclu à Montréal pour protéger au moins 30 % de la surface mondiale des terres et des océans d’ici 2030, sans compromettre les droits des peuples autochtones et des communautés locales. Ceux-ci sont souvent les meilleurs protecteurs de la biodiversité. Leur propre survie en dépend.

Après la conférence de Montréal, Greenpeace veillera à l’élaboration d’une nouvelle stratégie ambitieuse en matière de biodiversité pour 2020-2030 en Belgique aussi. Cette stratégie devra garantir la restauration de la biodiversité dans notre pays et faire en sorte que nos modes de production et de consommation ne contribuent plus à la destruction de la nature dans d’autres régions du monde.

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