Nous avons rencontré deux membres de la collective Queer x Nature dans le cadre du documentaire belge « Queerying Nature ». Leurs noms ? Jessie et Olivier. Nous leur avons posé quelques questions sur les liens entre le combat queer et le combat pour la nature, mais aussi sur la sécurité des personnes LGBTQIA2S+, thème de la Brussels Pride 2024 qui se déroule ce samedi 18 mai. La RainbowHouse nous en dit plus à la fin de cette interview.
Pouvez-vous vous présenter ?
Jessie : J’ai vingt-huit ans, je suis une femme lesbienne. Je suis diplômée en gestion de l’environnement et je fais partie du collectif “Queer x Nature”. En bref, nous organisons des événements pour promouvoir la thématique de l’écologie queer, comme la projection du documentaire belge « Queerying Nature » au cinéma Aventure. On a également fait quelques ateliers et on espère continuer à promouvoir l’art et l’expression.
Olivier : Je m’appelle Olivier, je fais également partie du collectif “Queer x Nature” qui est un collectif qui travaille sur les questions d’écologie queer, qui met donc en lien les combats des personnes LGBTQIA2S+ avec les combats écologiques.
Pourriez-vous nous expliquer le rapport qui existe, selon vous, entre les mouvements queer et la nature ?
Jessie : Pour moi, il y a plein de liens. Je pense tout à d’abord l’écologie queer qui veut repenser la binarité et la manière dont on interagit avec nos environnements. Il y a également l’écoféminisme dont l’écologie queer découle. Il y a la domination. Domination du patriarcat cis-hétéro blanc sur la nature et comment les minorités de genre ou toutes minorités sont oppressées, comme la nature.
Olivier : Les liens qui unissent les mouvements queer et les mouvements de protection de la nature sont très forts. Quand on souhaite protéger la biodiversité, on célèbre la diversité du vivant. C’est ce qu’on fait aussi pour le vivant humain avec les combats queer, notamment pour personnes LGBTQIA2S+.
Queer x Nature est une collective proposant des espaces d’expression sur les thématiques éco-queer. Leur objectif est d’offrir du contenu et des espaces d’expression plus sûrs sur le thème de l’écologie queer. Les trois premiers événements de la collective se sont concentrés sur l’écriture et les mots éco-queer animés par Julie Lombé, Camille Pier et Drag Croque dans des lieux militants. La collective prévoit désormais d’organiser des balades dans la nature, des conférences, des scènes ouvertes, des laboratoires d’art, etc.
La Rainbowhouse Brussels abrite près de 70 associations LGBTQIA+ et non LGBTQIA+ qui permettent d’offrir une assistance juridique, sociale, psychologique et médicale aux personnes LGBTQIA+. La Rainbowhouse met en place un bar associatif ouvert en soirée crée un espace convivial pour les membres de la communauté LGBTQIA+ et leurs allié·es, favorisant les rencontres et les échanges. Celui-ci est tenu en partie par les associations membres ou par des bénévoles. De plus, la Rainbowhouse organise des festivals socio-culturels chaque année, célébrant la diversité et promouvant l’inclusion. La Rainbowhouse se veut donc un espace accueillant et inclusif.
En quoi est-ce important de lier défense de la nature et défense des droits des personnes queer ?
Jessie : Alors pour moi, c’est super important. Des droits queer sont en recul, notamment en France. Donc en fait, ces droits ne sont pas acquis une fois pour toutes. C’est la même chose pour la nature. Il y a des forêts vierges qui sont exploitées ou détruites. On en revient à la domination et à l’oppression, que ce soit pour la nature ou pour les personnes LGBTQIA2S+. C’est donc hyper important de s’allier.
Quel est le lien entre l’écologie queer et la sécurité, qui est le thème de la Pride cette année ?
Olivier : La sécurité pour les personnes LGBTQIA2S+ passe aussi par la possibilité de profiter d’un environnement de qualité. Je pense notamment aux risques liés au réchauffement climatique ou au déclin de la biodiversité. Les personnes LGBTQIA2S+ qui sont souvent des communautés marginalisées sont les premières à subir les conséquences de ces changements. Mais même pour des communautés plus privilégiées, une bonne qualité de vie passe aussi par la présence de biodiversité, que ce soit le chant des oiseaux le matin, la possibilité d’accéder à la nature et de pouvoir se ressourcer dans des zones vertes.
Rainbow House : Le lien réside dans la reconnaissance des vulnérabilités uniques auxquelles sont confrontées les personnes LGBTQIA+. Dans les contextes environnementaux, ainsi que dans la nécessité de créer des environnements sûrs et inclusifs qui soutiennent leur bien-être et leur résilience face aux défis environnementaux. C’est pourquoi le thème de la sécurité à la Brussels Pride cette année est particulièrement pertinent, car il met en lumière l’importance de garantir la sécurité et le bien-être de tous les membres de la communauté LGBTQIA+.
Rendez-vous ce samedi 18 mai pour la Pride de Bruxelles !