20 janvier 2025 – Le Forum économique mondial annuel débute aujourd’hui à Davos. Treize activistes de Greenpeace venu·es de toute l’Europe ont bloqué les délégué·es arrivant à l’héliport de Davos Lago ce matin. [1] Par cette action, Greenpeace appelle les responsables politiques et économiques à taxer les ultra-riches pour financer des mesures climatiques, environnementales et sociales. Greenpeace publie aujourd’hui une analyse sur la manière dont une taxe sur les ultra-riches en Europe pourrait contribuer de manière significative à une transition climatique accessible à tous·tes.

La disponibilité de l’argent n’est pas le problème en matière de grands défis mondiaux. Selon une nouvelle analyse de Greenpeace [2], 185 milliards d’euros pourraient être collectés rien qu’en Europe en taxant les revenus et le patrimoine des ultra-riches. L’étude simule également la manière dont ces recettes pourraient être investies dans des projets sociaux bénéficiant à la fois aux citoyen·nes et à la planète, tels que les économies d’énergie, la rénovation des logements, l’investissement dans des transports publics abordables et la lutte contre la crise climatique.

Clara Thompson, porte-parole de Greenpeace à Davos : ”Il y a quelque chose de très ironique à Davos. Les politiques, les PDG et l’élite se réunissent pour débattre sans fin des défis mondiaux et cela même alors que le monde est en feu et que les gens luttent pour satisfaire leurs besoins de base et pour faire face à l’impact croissant de la crise climatique. L’argent ne manque pas pour s’attaquer à la crise climatique, environnementale et sociale, mais il se trouve dans les mauvaises poches. Il est grand temps de faire payer les riches et les élites les plus polluantes.”

Nadia Cornejo, porte-parole de Greenpeace Belgique, ajoute : “L’année 2025 offre d’importantes possibilités de réformer les règles fiscales dans le monde. L’appel en faveur d’une fiscalité plus juste ne peut être ignoré. Les gouvernements doivent faire preuve de courage en cette période de turbulences. Il faut oser aller chercher l’argent là où il se trouve et l’utiliser pour aider les gens à rénover leur logement ou à accéder à des transports publics abordables, par exemple.”

Exemples-clés de notre analyse

Un impôt européen sur la fortune pourrait être consacré à l’aide aux personnes et à la lutte contre la crise climatique. Un système minimum produirait des recettes de 60 milliards d’euros par an et un système ambitieux 185 milliards d’euros par an.

Une rénovation énergétique des bâtiments scolaires pourrait améliorer les conditions d’apprentissage de millions d’élèves, avec des classes plus fraîches en été et plus chaudes en hiver. Cela réduirait également les émissions de gaz à effet de serre du secteur du bâtiment et permettrait aux autorités locales d’économiser d’énormes sommes d’argent sur les coûts énergétiques. À raison de 5 milliards d’euros par an (scénario minimum) ou de 10 milliards d’euros par an (scénario ambitieux), 1 000 ou 2 000 écoles de taille moyenne pourraient être rénovées chaque année.

Pompes à chaleur : plus de la moitié des Européen·nes occupent 150 millions de maisons individuelles ou mitoyennes. Y installer des pompes à chaleur est une clé de la transition énergétique. Outre son avantage indéniable en matière d’ émission de CO2, les pompes à chaleur réduisent également les coûts. Une pompe à chaleur peut faire économiser en moyenne 400 euros par an à un ménage, par rapport au chauffage au gaz. Avec 7,5 milliards d’euros par an (scénario minimum) ou 22,5 milliards d’euros par an (scénario ambitieux), entre 300 000 et 1 million de logements des ménages les plus vulnérables (qu’ils soient locataires ou propriétaires) pourraient être équipés de pompes à chaleur chaque année.

Adaptation au réchauffement climatique : il s’agit pour les autorités locales de se protéger contre les phénomènes météorologiques extrêmes grâce à des investissements ciblés visant par exemple étendre les espaces verts, à installer des toits et des façades végétalisés, etc. Avec 7 (scénario minium) ou 14 (scénario ambitieux) milliards d’euros dépensés annuellement pendant six ans, la moitié (min) ou la totalité (amb) des communes européennes pourraient se protéger des pires effets de la chaleur et des fortes précipitations.

Greenpeace, avec ses alliés, appelle à des réformes nationales et internationales qui permettront une taxation équitable des revenus et des richesses des ultra-riches. L’organisation environnementale se joint à 200 organisations internationales de la société civile, aux syndicats et à une écrasante majorité de pays pour soutenir une convention-cadre des Nations unies sur la coopération fiscale internationale, actuellement en cours de négociation.

Notes

[1] Photos et vidéos de l’action disponibles ici

Les activistes n’ont pas perturbé la sécurité des vols. Les autorités aéroportuaires (contrôle du trafic aérien et forces de police) ont été informées dès le début de l’action et les activistes sont en contact permanent pour éviter de créer une situation dangereuse ou que les autorités aéroportuaires interprètent mal la portée et l’objectif de leur action.  

[2] L’analyse de Greenpeace est à retrouver ici.