Les 14 activistes de Greenpeace Belgique arrêté·es samedi lors d’une action au terminal gazier de Fluxys à Zeebrugge ont été libéré·es cet après-midi après deux nuits en prison. Ils font l’objet d’une citation à comparaître le 7 juin prochain. Soulagée par leur libération, l’ONG dénonce une inacceptable intimidation et lance un appel à la solidarité.

“Nous sommes soulagés que la détention ait pris fin pour les 14 activistes, mais nous dénonçons cette détention inutilement longue et cette citation à comparaitre”  déclare Valerie Del Re, directrice de Greenpeace Belgique. “Nous avons mené une action non-violente. Aucun dégât n’a été provoqué, nous avons dialogué avec les forces de l’ordre et tout s’est passé dans un grand calme, du début à la fin. Nous sommes face à une criminalisation des activistes climatiques, à une violation de la liberté d’expression. Cette intimidation ne fonctionnera pas. Nous ne nous laisserons pas faire.” 

A l’issue de leur libération, survenue après 48 heures, soit le temps maximum autorisé, les 14 activistes ont fait l’objet d’une citation à comparaître devant le tribunal le 7 juin prochain. 

“Nous saluons le courage de nos activistes” poursuit Valerie Del Re. “Nous faisons tout notre possible pour les aider et les soutenir. Nous appelons à la solidarité.”

Une action contre les projets gaziers

L’action de samedi visait l’opérateur gazier Fluxys. Pendant 6 heures, des grimpeur·ses et des kayakistes de Greenpeace Belgique ont manifesté dans le terminal LNG de Fluxys situé à Zeebrugge. Les activistes ont été arrêtés et placés en détention immédiatement. 

Nous sommes contraints d’utiliser la désobéissance civile pour dénoncer une situation extrêmement grave qui nous menace toutes et tous” conclut Valerie Del Re. “L’opérateur gazier Fluxys, à travers les lobbys gaziers européens, a profité du choc provoqué par la guerre en Ukraine pour développer des projets qui nous enferment à long terme dans une dépendance aux énergies fossiles. Il s’agit d’un désastre pour les droits humains, pour l’environnement et pour le climat. Nous ne l’acceptons pas.”

Comme le démontre le rapport de Greenpeace “Who Profits From War”, en 2022, les importations européennes de GNL américain ont augmenté de 140 %. [1] Les États-Unis et l’Union européenne prévoient de doubler respectivement leur capacité d’exportation et d’importation de GNL alors que l’impact du GNL sur le climat reste bien plus élevé que celui du gaz acheminé par gazoduc. [2] A l’heure actuelle, 8 terminaux de GNL sont en cours de construction dans l’UE et des projets visant à en construire 38 autres sont sur la table. Si tous ces terminaux voient le jour, ils seraient responsables de l’émission de 950 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, ce qui équivaut à près d’un tiers des émissions de l’Union Européenne en 2019.

Notes

[1] Greenpeace International, “Who Profits From War. How gas corporations capitalise on war in Ukraine” – Executive Summary en français. 

[2] L’impact des importations européennes de GNL sur le CO2 est 2 à 4 fois plus élevé que celui du gaz acheminé par gazoduc (mesure effectuée depuis le puits de gaz jusqu’au marché). Source : Rystad Energy (voir le rapport ci-dessus).