Alors que les ministres du commerce de l’Union Européenne discutent en ce moment de l’accord EU-Mercosur, des activistes de Greenpeace Belgique ont escaladé le siège du Conseil européen à Bruxelles. ‘Stop EU-Mercosur’ pouvait-on lire sur la façade du bâtiment. Un camion agricole a pulvérisé des nuages d’eau pour simuler l’épandage de pesticides, afin de protester contre l’augmentation des exportations de pesticides toxiques, attendue si l’accord entre l’UE et le Mercosur est conclu.

© Eric De Mildt – Greenpeace

© Eric De Mildt – Greenpeace

Le projet d’accord entre l’UE et le Mercosur fait l’objet de nombreuses critiques. Des gouvernements, parlements, agriculteurs·rices et membres de la société civile des deux côtés de l’Atlantique le considèrent comme un désastre pour l’agriculture locale, la nature, les droits humains et le climat. Pour Greenpeace, l’abaissement des droits de douane et des contrôles sur des produits tels les pesticides en provenance d’Europe et le bœuf en provenance des pays d’Amérique du Sud constitue une menace directe pour la réalisation des objectifs du « Green Deal » de l’UE.

« Cet accord commercial est un désastre”, dénonce Albane Aubry, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace Belgique. “Il affaiblira les agriculteurs·rices européen·nes avec l’arrivée sur nos marchés de bœuf élevé dans un contexte de destruction de la nature. Et dans le même temps, il permettra à l’industrie agrochimique européenne d’inonder encore davantage l’Amérique du Sud avec des pesticides dont certains sont interdits dans l’UE.”

Commerce transatlantique de pesticides

Une récente étude de Greenpeace a révélé la présence de résidus de plusieurs pesticides interdits dans des citrons verts en provenance du Brésil et vendus dans l’Union européenne, dont la Belgique. L’utilisation de ces pesticides produits dans l’UE – parmi lesquels l’herbicide glyphosate et les insecticides imidaclopride et cyperméthrine – devrait augmenter fortement en raison de l’élimination des droits de douane sur les exportations de pesticides de l’UE vers les pays du Mercosur.


La Belgique aussi concernée

Ces 40 dernières années, la Belgique a perdu 68% de ses fermes. Un accord de libre-échange comme l’UE-Mercosur accélérerait cette tendance tout en augmentant le pouvoir déjà excessif des géants de l’industrie agroalimentaire.

“Il ajoutera une pression supplémentaire sur nos agriculteur·rices, notamment sur celles et ceux qui ont fait le choix de l’agroécologie”  poursuit Albane Aubry. “En tant que pays membre de l’UE, la Belgique a un rôle clé à jouer. Les trois régions doivent se montrer unies dans le rejet ferme de cet accord. Plutôt que de renforcer un cercle vicieux, nos autorités doivent s’attaquer aux défaillances de notre système alimentaire actuel. Elles doivent soutenir les secteurs bio et circuit court et supprimer l’emprise et le monopole de l’industrie agro-alimentaire sur notre système agricole.”

Prochaines étapes

Un nouveau cycle de négociations entre l’UE et les pays du Mercosur est prévu le 26 juin à Buenos Aires, en Argentine. La Commission européenne prévoit d’annoncer la conclusion des négociations lors du sommet des chefs d’État et de gouvernement UE-CELAC qui se tiendra les 17 et 18 juillet à Bruxelles. Si tel est le cas, le processus de ratification pourrait débuter au cours du second semestre 2023.

Contact :Service presse Greenpeace Belgique : 0496/26.31.91 – [email protected]