La coalition des perdants met en place un gouvernement de sourds. C’est ainsi que Greenpeace réagit à l’accord de gouvernement du nouveau gouvernement flamand. Sourds à l’appel des jeunes et des jeunes familles qui s’inquiètent pour leur avenir. Sourds à la science et aveugles aux conséquences d’une terre qui se réchauffe de plus en plus vite. Les partis au pouvoir estiment que l’Europe devrait être neutre sur le plan climat d’ici 2050. Mais la Flandre, une des régions les plus industrialisées et les plus prospères, ne vise qu’une réduction de 80% de ses émissions d’ici 2050. De qui se moquent-ils ?

L’accord est également une opportunité manquée pour les entreprises flamandes qui, en matière d’effort climatique, risquent de se retrouver en queue du peloton européen. Selon les dernières données scientifiques, nous devons évoluer vers une Europe sans carbone d’ici 2040. Avec cet accord de gouvernement, les investissements qui s’imposent vont encore accumuler un retard crucial. Beaucoup d’espoirs sont placés dans des technologies dont l’efficacité reste encore à prouver, telles que le stockage du carbone, alors que les ambitions pour des technologies mûres telles que les énergies solaire et éolienne restent encore trop faibles [1].

« En fait, le gouvernement flamand transmet la facture aux générations futures. Les changements systémiques qui s’imposent dans les domaines de la mobilité et de l’énergie sont absents de l’accord de gouvernement. En ce qui concerne l’agriculture, nous attendons avec impatience la mise en oeuvre de certaines bonnes intentions. »

Pour Greenpeace, la façon dont cet accord permettra au gouvernement flamand de remplir ses obligations en matière de climat et de pollution atmosphérique est un mystère. Ainsi, au début du mois prochain expirera le délai pour un nouveau plan d’action ambitieux contre la pollution atmosphérique, un délai imposé par le Tribunal de première instance suite à un procès intenté par Greenpeace [2].

Enfin, les négociateurs flamands n’ignorent pas seulement l’urgence climatique, mais aussi des questions sociales urgentes. Ils semblent bien qu’ils aient opté pour cinq autres années d’une politique dure et froide.

[1] L’accord du gouvernement flamand vise 2,5 GW de capacité éolienne et 6,7 GW de capacité photovoltaïque d’ici 2030, alors que le scénario énergétique de 2016 de Greenpeace, ‘Our Energy Future’ visait pour la Flandre au moins 2,918 GW d’éolien et 7,674 GW de capacité photovoltaïque. Ce sont surtout les objectifs en matière de photovoltaïque qui restent beaucoup trop faibles étant donné que le coût de l’électricité solaire a baissé plus vite que prévu au cours de ces 3 dernières années. Et de ce fait, cette technologie pourrait, sur le plan “efficacité-coût”, contribuer encore davantage à la transition énergétique.

[2] https://www.rechtbanken-tribunaux.be/nl/nieuws/uitspraak-over-de-milieustakingsvordering-van-greenpeace-tegen-vlaams-gewest