Manille, Philippines / Luxembourg, le 2 décembre 2020 – Pour la troisième année consécutive, Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé constituent les principaux pollueurs mondiaux en termes de déchets plastiques, selon le rapport du mouvement Break Free From Plastic, intitulé « BRANDED Vol III: Demanding Corporate Accountability for Plastic Pollution » publié aujourd’hui, lors de la conférence de presse.

L’audit de marques organisé par Break Free From Plastic est une initiative annuelle d’actions citoyennes qui consiste à compter et à documenter les marques sur les déchets plastiques collectés dans les communautés du monde entier. Cette année, 346,494 morceaux de plastique ont été collectés dans 55 pays. Cette année, l’audit s’est concentré plus particulièrement sur le travail essentiel des ramasseurs informels de déchets, principalement dans les pays du Sud. Cela a mis en lumière l’impact financier négatif qu’a le plastique à usage unique de faible valeur sur les moyens de subsistance de ces ramasseurs.

Selon Abigail Aguilar, coordinatrice régionale de la campagne sur les plastiques de Greenpeace Asie du Sud-Est, « Il n’est pas surprenant que pendant trois années consécutives ce soient les mêmes grandes marques sur le podium. Ces entreprises prétendent qu’elles affrontent la crise du plastique, mais elles continuent d’investir dans de fausses solutions et s’associent avec les sociétés pétrolières pour produire encore plus de plastique. Les entreprises multinationales comme Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé doivent cesser leur dépendance aux emballages plastique à usage unique et s’éloigner des combustibles fossiles afin de mettre fin à cet abus et lutter contre le changement climatique ».

Le récent rapport de la Fondation Ellen MacArthur a clairement indiqué que ces entreprises n’ont fait aucun progrès dans la lutte contre la crise de la pollution plastique. Le plastique à usage unique a des effets dévastateurs, non seulement sur la planète, mais aussi sur les communautés les plus impactées du monde. Les ramasseurs de déchets, ainsi que les membres de leurs communautés, voient une augmentation alarmante des emballages en plastique à usage unique de faible qualité. Ces emballages font l’objet d’une stratégie agressive de mise sur le marché par les grandes entreprises multinationales.

Selon Lakshmi Narayan, cofondatrice de SWaCH Waste Picker Cooperative situé à Pune en Inde, « Les entreprises multinationales comptent sur les ramasseurs informels de déchets pour récupérer leurs emballages, ce qui leur permet de respecter leurs engagements en matière de développement durable et de justifier l’utilisation d’emballages plastique à usage unique à grande échelle. Pourtant, cette évolution vers des emballages en plastique de moindre valeur menace les moyens de subsistance des ramasseurs de déchets, qui ne peuvent pas faire de profit avec ces articles de qualité inférieure. Le système dans lequel les ramasseurs de déchets travaillent aujourd’hui doit changer. »

Il est impératif que les  multinationales prennent  l’entière responsabilité des coûts externes de leurs produits plastiques à usage unique, tels que les coûts de collecte, coûts de traitement, ainsi que les dommages environnementaux qu’ils causent. Si nous continuons à  maintenir ce statu quo, la production de plastique pourrait doubler d’ici 2030 et même tripler d’ici 2050. Nous n’avons plus de temps à perdre.

Selon Anna Cummins, cofondatrice de 5 Gyres, « Ces pollueurs sont complices des dommages  faites à nos  communautés de première ligne, en continuant à produire et à vendre des emballages néfastes pour leur santé, leurs subsistance et pour l’environnement. Nous avons besoin d’une transition juste, vers une économie circulaire, sans combustibles fossiles ».

Selon Emma Priestland, coordinatrice globale des campagnes de Break Free From Plastic visant les entreprises , «Les multinationaux  les plus polluantes au monde prétendent travailler jour et nuit pour résoudre la pollution plastique, mais en réalité, elles continuent à déverser une quantité faramineuse d’ emballages plastiques nocifs dans l’environnement. Nous devons arrêter la production plastique, éliminer progressivement les emballages à usage unique et mettre en place  des systèmes de réutilisation robustes et standardisés. Coca-Cola, PepsiCo et Nestlé devraient montrer la voie vers l’implémentation de vraies solutions ».

FIN

Sur BFFP – #breakfreefromplastic est un mouvement mondial qui envisage un avenir sans pollution plastique. Depuis que le mouvement a été créé en septembre 2016, plus de 1900 organisations non gouvernementales et citoyennes du monde entier se sont jointes au mouvement pour exiger la réduction massive de plastiques à usage unique et pour soutenir la mise en place de  solutions durables à cette crise. Ces organisations partagent des valeurs communes de protection de l’environnement et de justice sociale, qui guident leur travail au niveau communautaire avec une vision globale et unifiée. www.breakfreefromplastic.org.


Notes pour les éditeurs : 

  1. Lien vers le rapport de cette année
  2. Manuel pour l’audit de marques
  3. BRANDED Volume II : Identifying the World’s Top Corporate Plastic Polluters. (2019)
  4. Rapport d’audit de marques 2018 : Branded: In Search of the World’s Top Corporate Plastic Polluters, volume 1 (2018) 
  5. Rapport de Greenpeace USA report intitulé Throwing Away the Future: How Companies Still Have It Wrong on Plastic Pollution “Solutions,” recently called out companies for opting for false solutions
  6. Rapport de GAIA Asia Pacific intitulé Plastics Exposed: How Waste Assessments and Brand Audits are Helping Philippine Cities Fight Plastic Pollution, utilise les donnés des audits et évaluations des déchets ménagers qui ont été menés par l’ONG Mother Earth Foundation dans six villes et sept municipalités du pays au cours des cinq dernières années. GAIA a extrapolé les données pour calculer la consommation quotidienne et annuelle de plastique dans le pays, afin de fournir de nouvelles preuves quantitatives sur la pollution plastique aux Philippines.