Luxembourg, 13 décembre 2019 – À l’issue de discussions tardives lors du sommet à Bruxelles, 27 des 28 gouvernements européens se sont engagés à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050, un objectif à long terme louable, mais insuffisant au regard de l’urgence.

Les gouvernements se sont également accordés sur une proposition d’objectifs révisés de réduction des émissions de l’Union Européenne “en temps et en heure” pour la prochaine conférence climatique internationale en novembre 2020.

Malgré l’opposition persistante de la Pologne, la Commission mettra en oeuvre début 2020 un plan visant à inscrire l’objectif de 2050 dans la loi. Cela ne nécessiterait pas un soutien unanime des gouvernements et ne pourrait donc être freiné par Varsovie. 

Selon Sebastian Mang, conseiller en politique climatique pour Greenpeace EU, “l’Europe ne peut pas se permettre de simplement se fixer un objectif à long terme. L’urgence climatique ne peut pas attendre et ne négociera pas. Les gouvernements européens doivent de toute urgence porter leur attention sur des mesures beaucoup plus immédiates afin d’accélérer l’action climatique. Les discussions doivent sérieusement commencer afin d’aligner l’objectif européen de réduction des émissions pour 2030 aux recommandations scientifiques. Échouer à le faire rendrait la neutralité climatique beaucoup plus difficile à atteindre et beaucoup plus chère ; et elle menacerait l’Accord de Paris sur le Climat dont l’Union Européenne est si fière.”

Par ailleurs, un désaccord majeur lors du sommet s’est terminé par le rangement du Président français, Emmanuel Macron, aux côtés des gouvernements polonais, tchèque et hongrois afin de forcer la reconnaissance de la dépendance de certains États sur le nucléaire dans le cadre de la transition énergétique ; ce qui n’a pas manqué d’être vivement critiqué par le premier ministre luxembourgeois, Xavier Bettel. Greenpeace salue à ce sujet le rejet du nucléaire par le Luxembourg et l’Autriche.

Il s’agit d’un véritable chantage de certains gouvernements afin de protéger les intérêts financiers d’une industrie en difficulté. Si les États étaient vraiment convaincus par la nécessité de faire face à l’urgence climatique, ils reconnaîtraient que l’énergie nucléaire n’est qu’une distraction chère et dangereuse qui ralentit le développement de réelles solutions comme les énergies renouvelables. Au lieu de perdre un temps précieux et de l’argent, les gouvernements devraient se concentrer sur des actions immédiates pour réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, en accord avec ce qu’exige la science climatique.” déclare Roger Spautz de Greenpeace Luxembourg et France. 

En vertu de l’accord de Paris sur le climat, les gouvernements doivent soumettre un nouveau plan climatique pour 2030 avant la prochaine conférence des nations sur les changements climatiques (COP26). Celui-ci doit engager les gouvernements à mettre en oeuvre des mesures concrètes pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C afin d’éviter un effondrement climatique complet. Un nouveau rapport de l’ONU montre que les promesses climatiques mondiales actuelles mèneront à une augmentation de la température moyenne globale de 3,2°C. Afin d’augmenter nos chances de limiter le réchauffement climatique, Greenpeace demande à l’UE de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions pour 2030 et à opter pour une réduction de celles-ci de 65% par rapport à 1990.


La position de Greenpeace au sujet du “Green Deal” européen est disponible ici.

Des photos et vidéos du sommet de l’UE sont disponibles ici.