Si je peux encore être considéré comme un jeune dans mon pays (Afrique du Sud), les cheveux gris que j’ai accumulés en tant qu’activiste pour le climat et la justice sociale vous raconteront une histoire bien différente. Dix ans après mes débuts, je commence tout juste à voir l’impact de mon travail. Mais une toute nouvelle génération de militants africains pour le climat avec beaucoup moins d’années à son actif fait déjà des vagues.
On dit que l’Afrique est le continent qui contribue le moins à la crise climatique actuelle ; pourtant, nombre d’entre nous sur le continent subissent certains de ses pires impacts. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents sur le continent, et de nombreuses villes africaines connaissent des hausses de température dangereuses.
Ces 10 jeunes militants africains pour le climat se sont sentis obligés d’agir et de s’attaquer à cette bombe à retardement qui menace leur avenir, et que nos dirigeants continuent de rechigner à désamorcer. Un jour, le monde se souviendra d’eux comme des héros. Permettez-moi de vous présenter ces 10 jeunes qui changent la face du monde…
Les jeunes militants africains pour le climat que vous devez connaître
Yero Sarr, Sénégal (20 ans)
Yero est étudiant et cofondateur du mouvement “Fridays For Future” au Sénégal. Il s’est engagé pour la première fois avec les jeunes militants pour le climat à l’âge de 16 ans. Ses craintes concernant l’avenir des jeunes de la planète l’ont incité à devenir très actif dans la lutte contre le changement climatique – et à s’assurer que d’autres le rejoignent aussi ! Il est convaincu que l’action collective est bien plus puissante que l’action individuelle. La force de Yero est de mobiliser les gens ; il travaille avec plusieurs organisations environnementales sur de nombreuses questions qui lui tiennent à cœur (notamment les impacts de la pêche industrielle destructrice sur les communautés d’Afrique de l’Ouest).
Twitter: @SarrYero2
Raeesah Noor-Mahomed, Afrique du Sud (18 ans)
Au cours de sa dernière année de lycée, Raeesah a mené un boycott scolaire pour demander au département de l’environnement du pays de déclarer un état d’urgence climatique. Un an plus tard, elle ont été invitée en tant qu’observatrice à la COP26 (qui débute ce mois-ci). Basée à Johannesburg, cette militante intersectionnelle s’efforce de décoloniser l’Afrique, en se connectant aux militants du continent pour rendre le militantisme plus inclusif et plus accessible avec les organisations Stage For Change et 65 Years.
LinkedIn: Raeesah Noor Mahomed
REGARDEZ : Le webinaire de Raeesah avec le directeur exécutif de Greenpeace Afrique, Lagi Toribau
Ahmed Elhadj Taieb, Tunisie (22)
Le plus jeune négociateur climatique de Tunisie fera une présentation au nom de son pays d’origine lors de la COP26. Ahmed pense que dans 30 ans, les jeunes deviendront les nouveaux décideurs et que les choses commenceront à changer. Cependant, cet étudiant en sciences de l’environnement – qui poursuit un master en ingénierie environnementale – ne se contente pas d’attendre que ce jour arrive. Il est déjà secrétaire général de Youth for Climate Tunisia et ambassadeur de la campagne #breakfreefromplastic. Et comme si cela ne suffisait pas, il est blogueur environnemental pour le projet scientifique Fibelk.
Twitter: @Ahmed__Elhadj
Remy Zahiga, République Démocratique du Congo (24)
Remy est un jeune militant africain pour le climat qui vit dans le bassin du Congo, où se trouve la deuxième plus grande forêt tropicale du monde. Il n’est pas étranger aux impacts de la dégradation de l’environnement, et sait notamment la menace constante que représente l’exploitation forestière industrielle pour la forêt et les communautés qui y vivent. Ce diplômé en géologie est passionné par le changement climatique qui touche directement chacune et chacun d’entre nous. Il estime que les dirigeants mondiaux sont loin de prendre des mesures décisives pour lutter contre la crise climatique, raison pour laquelle nous devons toutes et tous nous impliquer dans le mouvement en faveur du climat.
Twitter: @Remy_Zahiga
Dixon Bahandagira, Uganda (23)
Cet étudiant en sciences de l’environnement a un rêve: il veut planter un million d’arbres dans son pays d’origine, l’Ouganda, pour juguler les impacts de la crise climatique qui y sévit. Selon lui, plus de 200 personnes ont perdu la vie dans son pays depuis 2017 en raison de graves inondations et glissements de terrain exacerbés par les changements climatiques. Il craint que la situation ne s’aggrave en raison du manque de volonté politique et a décidé de s’attaquer au problème. Dixon a déjà planté plus de 100 000 arbres en l’espace d’un an, en utilisant plus de 10 espèces différentes et en apprenant à la population locale à s’occuper des plants jusqu’à ce qu’ils soient adultes.
Twitter: @BahandagiraD
Winnie Cheche, Kenya (31)
Winnie est une jeune écologiste, blogueuse, activiste climatique, bénévole et responsable de la communication au Kenya Environmental Action Network. Son enfance passée dans une extrême pauvreté l’a réduite au silence pendant une grande partie de sa vie, mais sa passion pour la faune et la nature l’a aidée à retrouver sa voix, l’une des plus fortes du mouvement de la jeunesse africaine pour le climat. Son parcours d’activiste a commencé en ligne par des tweets et des messages sur le bien-être animal et le changement climatique. Son activité sur les réseaux sociaux l’a amenée à la rédaction de blogs et en leadership éclairé, puis en gestion des stratégies de communication pour l’une des organisations à la tête du mouvement kenyan pour le climat.
Twitter: @WinnieCheche
REGARDEZ : L’interview de Winnie avec Greenpeace UK
Gabriel Klaasen, Afrique Du Sud (23)
Mon camarade finaliste du prix Mail & Guardian 200 Young South Africans 2021 est devenu une voix très prolifique dans le mouvement sud-africain de la jeunesse pour le climat en raison de sa persistance à envisager la crise climatique à travers un prisme intersectionnel. M. Klaasen, qui vit au Cap, est responsable de la communication et coordinateur des jeunes à l’Alliance Africaine pour le Climat. Leur leadership puissant a forcé le mouvement climatique à reconnaître à reconnaître comment les crises imbriquées du climat et de l’injustice sociale affectent les plus vulnérables, les Peuples Indigènes et les personnes de couleurs ainsi que les membres de la communauté LGBTQ+ (Lesbiennes, Gay, Bisexuel, Transgenre, Queer) – ainsi que le rôle actif des personnes issues de cette communauté dans la construction d’un monde meilleur.
Twitter: @gabriel_klaasen
Fatna Ikrame El Fanne, Moroc (22)
Entre ses activités universitaires – dont l’expertise va de l’ingénierie aux études de langues – et d’enseignante accréditée de langue anglaise, Fatna a réussi à trouver le temps de co-fonder le mouvement Jeunesse pour le climat au Maroc. Elle est également ambassadrice de la Fondation AFCD au Maroc et membre de l’association ANIS en Italie. Sa vision de l’avenir: vaincre le changement climatique, la pauvreté et la violence et faire advenir un monde où le mot racisme n’existe pas.
LinkedIn: Ikrame elfanne
Evelyn Acham, Uganda (30)
Lorsque son amie Vanessa Nakate a fait la une des journaux internationaux en organisant une grève solitaire dans la capitale ougandaise, Kampala, Evelyn a été si émue qu’elle a promis de la rejoindre sur la ligne de front. Au fur et à mesure qu’elle en apprenait davantage sur la crise climatique, la jeune activiste climatique africaine a commencé à comprendre l’intersectionnalité entre le climat et la justice raciale – et pourquoi il était si important de l’inclure dans le programme scolaire de son pays d’origine. En tant que coordinatrice nationale du mouvement Rise up, Evelyn reste à l’avant-garde du mouvement climatique ougandais, organisant des grèves pour le climat et appelle au désinvestissement des combustibles fossiles.
Twitter: @eve_chantel
Anisa Bek Derna, Libya (24)
Anisa Bek (alias Nissa) est une personnalité médiatique, une jeune activiste africaine pour le climat et la fondatrice du Projet Mulan – un projet dirigé par des jeunes qui vise à diffuser et à atteindre les objectifs de développement durable du Plan de développement des Nations unies en Libye. En outre, elle est la responsable nationale de Let’s Do it World et des Fridays for Future dans son pays. Nissa est convaincue qu’un avenir prospère où personne n’est laissé pour compte est possible, mais qu’il faut y travailler dur. Son travail acharné au cours des neuf dernières années n’est pas passé inaperçu, puisqu’elle a récemment reçu le prix Diana 2021.
Twitter: @Nissa_bek
Ce blog a été initialement publié sur le site web de Greenpeace International.