Souvenez-vous… En avril 2019, les navires de Greenpeace ont hissé leurs voiles pour un voyage épique à travers les océans, du pôle Nord au pôle Sud. Au cours de cette expédition d’un an, des scientifiques et des experts ont rejoint l’équipage afin de mener des recherches scientifiques cruciales. Ils ont aussi été les témoins directs des menaces qui pèsent sur les océans, comme la surpêche. Jackie, responsable digital chez Greenpeace International, était à bord durant cinq étapes de l’expédition. Voici un compte-rendu des moments magiques, choquants et inoubliables qu’elle a vécus tout au long du voyage.
1. Les requins sont menacés par la surpêche
J’avais déjà entendu parler de la pêche destructrice et j’avais lu qu’on estimait à 100 millions le nombre de requins capturés et tués par erreur chaque année dans les filets de pêche. Mais le choc fut tout autre lorsque ces chiffres abstraits se sont matérialisés sous mes yeux et que j’ai vu des requins en train de se débattre l’un après l’autre.
En juin, quelque part entre le Royaume-Uni et les Açores, le navire Esperanza de Greenpeace a traversé les zones de pêche à l’espadon de l’Atlantique Nord, où nous avons affronté pacifiquement l’industrie de la pêche et ses pratiques destructrices.
Chaque minute était difficile à endurer. Cette activité est vraiment sans pitié. Je me souviens du nœud dans ma gorge lorsque je récoltais des preuves. C’était si déchirant de voir la réalité à laquelle nos océans sont confrontés.
2. La magie sous la mer des Sargasses
Lorsque vous entendez le mot « océan », les premières images qui vous viennent à l’esprit sont probablement celles de baleines et d’oiseaux marins. Cependant, il y a tellement d’autres formes de vie et de merveilles cachées dans les océans.
Pendant que nous voguions dans la mer des Sargasses, une zone au milieu de l’océan Atlantique, une équipe de photographes sous-marins en profitait pour capturer la splendeur de cet écosystème unique en utilisant une méthode appelée photographie en eaux noires. Il s’agit d’une forme d’art émergente qui consiste à prendre des photos la nuit bien en dessous de la surface de l’eau ! Les créatures que nous y avons découvertes étaient incroyables et uniques. Certaines d’entre elles appartiennent même à des espèces non encore identifiées. Nous avons tous été très touchés par la beauté et la fragilité de cette mer.
3. Un accueil chaleureux
Lors de son escale à Dakar, l’Arctic Sunrise a accueilli des réunions rassemblant des représentants des pêcheries d’Afrique de l’Ouest, d’associations et de pêcheurs locaux, afin de collaborer et de faire pression sur les autorités de la pêche pour protéger les océans.
Alors que le navire quittait Dakar pour enquêter sur la surpêche et les pratiques des flottes de pêche en haute mer dans l’Atlantique central, une flottille de bateaux traditionnels colorés de pêcheurs locaux nous a fait une belle escorte en nous souhaitant bonne chance et en arborant des banderoles portant divers messages dont « Protégez les océans ».
J’ai été particulièrement touché lorsqu’il s’est mis à pleuvoir assez fort, mais que la flottille était toujours présente avec ses banderoles et les sourires sur les visages de ses pêcheurs. Ce moment a beaucoup compté pour moi, car il m’a fait réaliser à quel point nous sommes tous unis dans cette mission de sauvegarde de la biodiversité et de l’utilisation durable des ressources dont dépendent beaucoup de personnes parmi les plus vulnérables au monde.
4. Le premier iceberg
« C’est réel. Je suis vraiment ici ! » C’est ce que je me suis dit en voyant mon premier iceberg au loin, tout en retenant quelques larmes. Être en Antarctique peut être réellement bouleversant, car il y a tant de beauté qu’on ne sait plus où porter le regard. Tandis que j’admirais ce spectacle avec bonheur, la réalité m’a pourtant rattrapé : toutes ces merveilles sont en danger ! J’ai ressenti un énorme besoin de faire tout ce que je pouvais pour protéger le cœur des océans et la précieuse faune qu’ils hébergent.
5. Une responsabilité partagée
Tout en me préparant à une manifestation pacifique dans les eaux de l’Antarctique, je regardais notre équipe à bord. Nous avions des militants, des chercheurs, des ingénieurs, des responsables de campagne… Nous sommes une équipe hautement préparée de femmes et d’hommes aux talents et capacités multiples, partageant la même mission.
Nos océans sont en crise. Quelle que soit la partie du monde dans laquelle nous vivons, quel que soit notre sexe, notre langue ou notre âge, le destin de chacun d’entre nous est lié à celui de nos océans. L’équipe à bord des navires de Greenpeace est comme une famille. Le fait de savoir que nous partageons tous les mêmes idéaux, bien qu’issus de cultures et de pays différents, a rendu toute cette expérience beaucoup plus significative et inspirante. En fin de compte, en tant que représentants de l’espèce humaine, il en va de notre responsabilité commune de protéger notre foyer.
Ce voyage m’a appris beaucoup de choses sur l’état précaire des mers. Aujourd’hui plus que jamais, nous n’avons plus de temps à perdre. Nos océans sont confrontés à de nombreuses menaces : le changement climatique, la pollution plastique, l’exploitation minière en haute mer, la surpêche… tous ces problèmes deviennent chaque jour plus urgents. Mais il y a de l’espoir : un traité mondial fort sur les océans est une étape essentielle pour protéger un tiers de nos mers d’ici 2030. Ce n’est qu’avec votre aide et votre soutien qu’il pourra voir le jour.
J’agis pour la protection des océans
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