Les scientifiques qui ont enquêté sur les colonies de l’espèce de manchots dits « à jugulaire » dans l’Antarctique ont constaté des réductions drastiques. En effet, dans de nombreuses colonies, on constate jusqu’à 77% de manchots en moins depuis la dernière enquête effectuée il y a près de 50 ans.

Lors d’une expédition de Greenpeace dans la région [1], des chercheurs indépendants ont constaté que chaque colonie observée sur l’île Eléphant, un habitat important au nord-est de la péninsule Antarctique, avait décliné. Le nombre de manchots à jugulaire sur cette île a chuté de près de 60% depuis la dernière enquête de 1971 avec un nombre total estimés à 52 786 couples reproducteurs de manchots à jugulaire, chutant par rapport aux estimations précédentes d’environ 122 550 couples.

Photos disponibles ici.

Le Dr Heather J. Lynch, professeur agrégé d’écologie et d’évolution à l’Université de Stony Brook, l’un des chefs de file de l’expédition, a déclaré: « Cette diminution du nombre de manchots est significative. L’écosystème de l’océan Austral s’est fondamentalement modifié durant ces 50 dernières années et cela a des conséquences négatives sur les réserves alimentaires dont ont notamment besoin les espèces comme les manchots à jugulaire. Bien que plusieurs facteurs puissent avoir un rôle à jouer, toutes les preuves dont nous disposons indiquent que le changement climatique est responsable des changements que nous constatons. » [2]

Cette semaine, des militants Greenpeace ont installé symboliquement des sculptures de glace représentant des manchots en train de fondre au coeur du Parlement fédéral. Ils voulaient ainsi attirer l’attention des parlementaires sur l’urgence climatique.  Une telle action a été menée dans les capitales du monde entier, de Séoul à Londres, de Buenos Aires à Cape Town, pour exiger un traité mondial sur l’océan et une action urgente afin de protéger la faune océanique. (photos disponibles ici

An Lambrechts, spécialiste des océans et de l’écosystème chez Greenpeace, a déclaré: « Alors que la faune lutte pour survivre, nous avons un besoin urgent de sanctuaires exempts d’activités humaines. Nous appelons tous les gouvernements à signer cette année une convention mondiale qui protège 30% des océans afin que la vie marine des manchots puisse se remettre de l’activité humaine et s’adapter à notre climat en évolution constante. »

La Belgique prend l’initiative internationale et plaide pour un traité ambitieux sur les océans. Dans le même temps, cependant, notre pays joue également un rôle important dans le développement de l’exploitation minière commerciale en haute mer, une industrie qui peut avoir des conséquences dévastatrices pour la vie marine. “Si la Belgique veut sérieusement protéger les océans, il doit également y avoir un moratoire sur l’exploitation minière en haute mer et la Belgique doit renoncer à son soutien au contrat d’exploration DEME dans le Pacifique« , conclut An Lambrechts.

Remarques:

[1] Les navires de Greenpeace, l’Esperanza et l’Arctic Sunrise, sont dans l’Antarctique pour la conclusion de l’expédition de Greenpeace du pôle Nord au pôle Sud. Voir ici pour une carte de l’itinéraire.

[2] L’expédition documente les menaces qui pèsent sur les océans du monde dans le cadre de la campagne de Greenpeace pour un traité mondial sur les océans, qui pourrait jeter les bases d’un réseau de sanctuaires océaniques couvrant 30% des océans du monde d’ici 2030.   pourquoi-avons-nous-besoin-dun-traite-international-pour-proteger-les-oceans/

  Contact: Service de presse Greenpeace: 0496 26 31 91 – [email protected]