Le malaise politique lié à la formation d’un nouveau gouvernement fédéral semble être en voie de se terminer. Mais alors que la politique s’est arrêtée pendant si longtemps, le monde a évolué. La crise du Covid-19 s’est emparée de nos vies, et la crise climatique s’est, elle, également manifestée concrètement partout dans le monde ces derniers mois : sécheresse, incendies de forêts, fonte des calottes glaciaires et conditions météorologiques extrêmes. C’est donc maintenant ou jamais qu’il faut un gouvernement fédéral ambitieux en matière de climat.
Il est inconcevable de savoir combien de temps a été perdu depuis les élections de mai 2019. Nous oublierions presque que des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour le climat dans les mois qui ont précédé le scrutin. Des milliers de jeunes ont fait l’école buissonnière semaine après semaine pour exiger un avenir viable et un plan climatique ambitieux.
Au cours des dernières semaines, nous avons veillé à ce que les négociateurs n’oublient pas ce large soutien en faveur d’une plus grande ambition climatique. Parce qu’aujourd’hui, si le coronavirus fait toujours la Une des journaux, la crise climatique n’a pas pour autant disparu. Plus que jamais, notre pays a besoin d’un gouvernement qui prend des décisions indispensables qui rendront notre société plus durable, plus juste et plus sociale.
Grâce aux médias sociaux, nous avons déjà mis les négociateurs face à leurs responsabilités: en 2040 comment pourront-ils revenir sur les mauvaises décisions qu’ils auront prises aujourd’hui ? Plusieurs négociateurs, dont les pré-formateurs Egbert Lachaert et Conner Rousseau, ont répondu par un clin d’œil. Ils nous ont assuré que le changement climatique était une priorité dans leur programme.
Ce matin, nous sommes sortis tôt pour accrocher des affiches des co-formateurs De Croo et Magnette au siège de leurs partis. En effet, nous voulons être certains qu’ils ont bien vu notre message.
Entre-temps, à travers notre action “envoyer un courrier”, les négociateurs ont également reçu plus de 5000 e-mails de la part de citoyens qui demandent un gouvernement climatique ambitieux.
La semaine dernière, nous avons également mené une action de désobéissance civile en zone neutre au Palais Royal, en guise de comité d’accueil pour les pré-formateurs. Avec Youth for Climate, nous y avons apporté un message clair : “Notre climat, votre mandat ! “
Enfin, bien entendu, en coulisses nos experts ont également apporté leurs contributions sur le contenu d’un accord de coalition attendu depuis longtemps. Un nouveau gouvernement fédéral a beaucoup de travail urgent à faire. Après la crise du Covid-19, il faut reconstruire un monde juste avec des investissements qui répondent aussi à la crise climatique : dans la transition énergétique, dans la mobilité durable, dans la protection de notre biodiversité. Ce sont les principaux points que nous avons communiqués aux négociateurs fédéraux :
- Oser aller au-delà de petits ajustements du modèle actuel, investir résolument dans une transition équitable, verte et sociale; vers une économie sans carbone, avec une fiscalité équitable, des emplois de qualité et des services publics solides.
- Reconnaître la double crise à laquelle nous sommes confrontés et faire de l’action climatique et de la protection de notre biodiversité une priorité absolue dans tous les domaines politiques. Veiller à une répartition équitable et s’efforcer à trouver des solutions climatiques qui profitent au plus grand nombre.
- Protéger les citoyens, la nature et la planète en alignant le développement durable de notre économie sur l’objectif de 1,5°C de l’accord de Paris sur le climat, et en synergie avec la nature. Conditionner les mesures de soutien économique au respect de cet objectif.
- Faire de la Belgique un défenseur d’une plus grande ambition et d’une plus grande action en faveur du climat au niveau européen, notamment en contribuant à une réduction de 65 % des émissions de CO2 d’ici 2030 et à la neutralité climatique totale d’ici 2040.
- Confirmer l’abandon progressif du nucléaire d’ici 2025, comme l’exige la loi, afin de donner toutes les chances à l’arrivée de l’énergie renouvelable dans le réseau. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons réaliser l’augmentation nécessaire des investissements et des projets pour rendre notre économie durable et décarbonisée.
- Investir dans la mobilité de demain en accélérant l’élimination progressive des véhicules polluants et en donnant la priorité aux alternatives respectueuses du climat.
Nous attendons d’un nouveau gouvernement fédéral qu’il enclenche le turbo climatique dès les 100 premiers jours de la législature. L’Europe a mis son « Green Deal » en route et a décidé d’augmenter ses ambitions en matière de climat. Notre pays ne peut pas rater ce train !
Assez traîné, Avanti !
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