Les prévisions les plus réalistes sur l’impact de la crise sanitaire en Belgique évoquent la perte de 100.000 emplois. Comment va-t-on permettre à celles et ceux qui ont perdu leurs emplois d’en retrouver un ? La solution est à trouver du côté d’un cap vers une économie décarbonée.

En effet, une étude réalisée en 2019 pour la Commission européenne montre qu’en s’engageant dans la transition écologique, la Belgique aurait tout à y gagner : 80.000 emplois seraient ainsi créés. Faites le compte, ce n’est pas rien !

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Toute l’Europe est gagnante en termes d’emplois si elle devient une économie décarbonée

Cela ne concerne évidemment pas tous les secteurs. Le secteur des énergies fossiles est celui qui a le plus à perdre dans la transition écologique. Par contre, certains secteurs sont largement gagnants : celui des énergies renouvelables, tant dans la production de celles-ci que dans l’entretien, ainsi que celui de l’isolation des bâtiments connaîtront des booms importants. Des emplois seront également créés dans l’agriculture écologique ainsi que dans le secteur des transports.

Les nouveaux emplois ainsi créés ne seraient pas réservés à une élite, bien formée

 Que du contraire ! La majorité des emplois nouvellement créés le seraient avant tout pour des personnes ayant un niveau de qualification plus bas et moyen. C’est d’autant plus important au regard de la crise actuelle liée à la COVID et ses effets dévastateurs pour certaines catégories de la population. En effet, certaines familles belges sont plus touchées que d’autres par la crise sanitaire. La Banque Nationale constate dans son dernier rapport que 16% des familles belges ont perdu 10% de leurs revenus et 37% ont moins de 3 mois de réserve. La transition écologique profitera en priorité aux classes sociales moins aisées et aux classes moyennes, qui sont celles qui souffrent le plus de l’impact économique de la crise sanitaire.

Un autre atout des emplois créés, c’est qu’ils ne sont pas délocalisables

Ils s’inscrivent dans une économie territorialisée, proche de chacun d’entre nous. Ces emplois sont liés à un marché local d’énergies renouvelables, de production d’aliments écologiques, de transports locaux ou nationaux et d’isolation de logements ou de bâtiments publics.

Dans le monde aussi, la transition écologique serait pourvoyeuse d’emplois

L’Organisation internationale du Travail a sorti un rapport en 2018 qui estime que si l’on poursuit une trajectoire pour limiter le réchauffement climatique à 2 degrés, 18 millions d’emplois nets seront créés. Bien sûr, ces emplois doivent être accompagnés de politiques publiques favorisant la reconversion, l’égalité de genre dans les politiques d’emploi et de formation, le soutien aux déplacés climatiques…

S’engager dans une réduction des émissions de gaz à effet de serre aura pour effet de limiter les conséquences désastreuses sur le travail

On pense particulièrement aux effets des canicules et températures élevées sur les travailleuses et travailleurs, qui impactent encore plus fortement tous les secteurs très dépendants des conditions météorologiques. Une étude réalisée pour le compte de la Commission Nationale Climat estime que “sur base de simulations de climat urbain, certains quartiers de Bruxelles ont connu jusqu’à 11% d’heures de travail potentiellement perdues dans les conditions de l’été chaud de 2003 pour la catégorie «travaux lourds» (extérieur)”. Via une transition juste, les effets désastreux du réchauffement climatique seraient limités dans les secteurs de l’agriculture et de la pêche, qui emploient 1,2 milliard de personnes sur terre. Il faudra néanmoins penser à mettre en place des politiques de transition vers les nouveaux secteurs et renforcer dans le monde les filets de sécurité sociale pour éviter que les travailleuses et travailleurs perdent tout revenu pendant la transition écologique.

Les métiers créés seront des métiers remplis de sens

Ces métiers répondent à une aspiration individuelle et collective et participent à un modèle de société à la fois social et respectueux de la planète.

Pour y arriver, nos gouvernements doivent fixer un cap clair avec des ambitions en matière de transition juste et écologique et ces ambitions doivent être accompagnées des plans de transition assumés avec un soutien à la reconversion des travailleuses et travailleurs en renforçant l’acquisition de compétences.

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